La fascination des vampires, de Jean Marigny
Quatrième de couverture :
Depuis plus d’un siècle, les vampires sont omniprésents dans la littérature et le cinéma fantastiques, et ils séduisent un public si nombreux et si diversifié qu’on peut parler aujourd’hui d’un véritable mythe des temps modernes.
Mais quelles sont les origines de ce personnage, dans le folklore et dans les croyances, et pourquoi ce succès jamais démenti depuis Dracula ? Qu’est-ce qu’un vampire, au juste, d’où vient-il et par où est-il entré, si intimement, dans nos fictions ? Comment se fait-il enfin que, dans un monde si rationaliste, il fascine encore et toujours ?
Grâce à une érudition sans failles et des analyses lumineuses, cet ouvrage renouvelle notre connaissance du plus célèbre mythe de la modernité.
Le tour du vampire en 50 questions
Il serait aisé de comparer « Vampirologie » avec « La fascination des vampires », tant ces deux ouvrages semblent s’inscrire sur la même base, à savoir s’intéresser aux vampires de manière générale, depuis leurs débuts dans les croyances populaires avant de s’étendre dans les arts. Pourtant, ils diffèrent sensiblement. Dans la présentation tout d’abord, « La fascination des vampires » faisant partie de la collection « 50 questions » (dommage de ne pas être allé jusqu’à… SANG ! 😀 ) des éditions Klincksieck, ce qui n’empêche certes pas une approche thématique en trois parties assez classiques : « Les vampires dans les traditions légendaires », nettement plus approfondie que dans « Vampirologie », « Les vampires dans la littérature », « Les vampires au cinéma et dans les arts » et enfin « Le mythe moderne du vampire ». Sur la longueur également, les moins de 200 pages de l’ouvrage de Jean Marigny (presque 220 si on y ajoute les bibliographies, filmographies et les différents index, car ouiiiiiiii, il y a des index des noms et des œuvres mentionnées, LE gros manque de « Vampirologie ») ne rivalisent pas avec les presque 800 de l’ouvrage d’Adrien Party.
Pour autant, la taille ne fait pas tout (une évidence n’est-ce pas ? 😀 ) et si l’essai de Jean Marigny reste très focalisé sur les origines populaires des vampires puis la littérature et le cinéma, c’est pour mieux les analyser. Le folklore vampirique dispose par exemple à lui seul de 14 questions et fait bien plus que survoler son sujet. C’est clair, détaillé, instructif et même s’il ne prétend pas être parfaitement exhaustif sur le sujet, il propose tout de même bien plus qu’un résumé et permet au lecteur d’avoir une base solide sur les croyances populaires avant de s’intéresser à l’expansion du vampire dans les arts.
L’ouvrage datant de 2009, il n’est aujourd’hui plus tout à fait à jour sur les sorties récentes, mais si on peut considérer qu’il pêche maintenant un peu par son ancienneté (toute relative) il reste tout à fait pertinent sur les thèmes abordés et sa manière d’y répondre. Faisant finalement figure de « condensé » (sans aucun jugement de valeur) au spectre plus étroit que « Vampirologie » (n’abordant que rapidement certains médias), « La fascination des vampires » reste un ouvrage majeur du genre, avec une base pertinente (et passionnante) sur les croyances populaires et sur d’autres aspects plus « sociétaux » (la portée sociale et politique du vampire, la thématique sexuelle, religieuse, psychanalytique…) et des réponses synthétiques et tout à la fois détaillées à des questions précises couvrant un vaste panorama.
On n’en attendait pas moins d’un spécialiste comme Jean Marigny, « La fascination des vampires » (illustré en couverture par « La femme chauve-souris » du peintre Albert-Joseph Pénot, une œuvre ici étrangement floutée par rapport à l’original…) est donc une belle réussite. Instructif et détaillé mais sachant rester synthétique pour ne pas noyer un lecteur qui souhaiterait en savoir plus sur la figure du vampire sans tomber dans un ouvrage universitaire, c’est une excellente porte d’entrée avant d’éventuellement sombrer dans les multiples références vampiriques qu’il propose.
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