Connexions, de Michael F. Flynn

Posted on 9 octobre 2023
Jamais deux sans trois, n’est-ce pas ? Alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Après tout, quand la lecture est bonne (bonne, bonne… hum, pardon)… Place donc à une troisième lecture consécutive de la collection UHL, pour toujours autant de plaisir. Sont forts aux éditions du Bélial’, sont vraiment forts…

 

Quatrième de couverture :

Sur Terre, aujourd’hui, ici et là.

Il y a ce truc sphéroïde reposant sur cinq… jambes ? Un monstre, quoi d’autre ? Quelque chose errant loin de son Nid. Et dont dépend la survie de ses pairs. Il y a cette femme aux cheveux blancs coupés très courts dans sa robe noire moulante qui vous regarde bizarrement, comme si elle en savait trop sur vous. Il y a celui-là, aussi, ce type à la mine morose. On le serait à moins : il se croit le génocidaire de sa propre civilisation. Et puis Stacey Papandreou, qui semble avoir traversé l’Histoire, sans coup férir. Et le lieutenant-colonel Bruno Zendahl, membre de la très sérieuse, très secrète, très fermée Ligue apkallu. Il arrive à Annie Troy de travailler pour lui. Froide comme l’acier, calculatrice, d’une logique implacable, Troy ignore le doute aussi bien que l’échec… Si tous ne se connaissent pas, tous sont liés. Par un enjeu qui les dépasse de beaucoup : la vie, le temps, l’univers et ses possibles…

 

Où on s’amuse des archétypes SF

La SF est remplie de phénomènes et de personnages tous plus étonnants les uns que les autres. Voyages dans le temps, immortalité, extraterrestres, androïdes, télépathes, etc… Aussi dingue que cela puisse paraître, « Connexions » de Michael F. Flynn (qui vient tout juste de nous quitter), c’est tout cela et bien plus encore, sur à peine plus d’une centaine de pages ! L’auteur s’est visiblement amusé à mélanger tous ces tropes de la SF sans que cela ne paraisse indigeste d’une part (c’est déjà une gageure !) et sur un mode vraiment enthousiasmant, plein d’humour pince-sans-rire et de dérision. En développant plusieurs personnages et leur ligne narrative, et en liant le tout autour d’une intrigue qui tourne autour du hasard, des coïncidences et de la causalité, Michael F. Flynn se fait un brin roublard et livre un texte brillant et surtout plus malin que sa simple apparence de « best-of de la SF ».

Au-delà de son fond, qui parlera indéniablement aux amateurs de SF, « Connexions » est aussi une réussite sur la forme : Flynn s’intéresse à ses personnages les uns après les autres (chacun son chapitre, un peu comme si chacun d’entre eux représentait un élément à même de permettre l’élucidation d’un problème plus global), et donne à son texte une impression d’introduction permanente alors qu’il ne cesse pourtant de tisser des liens entre eux au fil des chapitres et de développer son intrigue et son propos sur la causalité. C’est très adroit et finement construit.

Sans en dire plus sous peine de spoiler outre mesure un récit qui en souffrirait, le tout nous donne un texte qui, sous l’apparence d’un joyeux boxon qui se lit d’une traite, est surtout un joli travail d’équilibriste pour que l’intrigue ne bascule pas dans le n’importe quoi indigeste. Vrai hommage à la SF d’antan, « Connexions » (traduit Jean-Daniel Brèque qui apporte en postface quelques éléments de compréhension sur les références disséminées au sein du texte) est un pur bonheur de lecture, un concentré de SF « pulp moderne » qui fait plaisir, mené tambour battant. Un pur shot d’adrénaline.

 

Lire aussi les avis de Gromovar, Yogo, Feyd-Rautha, Stéphanie Chaptal, Célindanaé, Laird Fumble

 

  
FacebooktwitterpinterestmailFacebooktwitterpinterestmail