La fuite de l’Eisenstein, de James Swallow
Quatrième de couverture :
L’Hérésie d’Horus a commencé. Après le désastre d’Isstvan III, un vaisseau isolé fuit vers Terra, pour apporter la nouvelle à l’Empereur. S’il peut survivre jusque là. Alors qu’Horus rallie ses frères à sa bannière, les Emperor’s Children orchestrent leur propre chute… tandis que leur Primarque est entraîné à un acte si vile qu’il marquera son âme à jamais. Et sur le monde lointain de Caliban, les Dark Angels découvrent les secrets qui diviseront leur légion pour les millénaires à venir.
Cet omnibus rassemble trois romans et douze illustrations de l’Hérésie d’Horus, la série phare de la Black Library :
La Fuite de l’Eisenstein par James Swallow
Fulgrim par Graham McNeill
Le Retour des Anges par Mitchel Scanlon
Le premier grain de sable dans les rouages de l’Hérésie d’Horus
Aaaaah, « Warhammer 40 000 »… La simple évocation de cet univers fait naître des images fortes dans ma tête. Des images pas franchement subtiles (comme sur la douce et poétique illustration de couverture… 😀 ), à base de space marines armés jusqu’aux dents bottant les fesses d’aliens très très méchants et baveux, de démons tout aussi baveux et d’hérétiques qui refusent de se soumettre à la lumière divine d’un Empereur-Dieu plus mort que vivant sur lequel repose une théocratie ultra-autoritaire dans laquelle il ne fait pas bon vivre. Mais s’arrêter à cela ne serait pas rendre justice à un univers qui va bien au-delà par sa richesse, sa complexité (le jeu de plateau à l’origine de tout est né en 1987, et le background s’est depuis très largement enrichi autour des différentes évolutions du jeu, richement accompagnées de codex volumineux détaillant l’histoire de chaque faction) et sa noirceur absolue. L’univers de « Warhammer 40 000 » fait clairement partie de ce que je connais de plus sombre en SF, la célèbre phrase issue de « La Divine Comédie » de Dante pourrait clairement être sa devise : « Toi qui entre ici, abandonne tout espoir ». Pour plus d’infos, je vous enjoins à lire ma critique du premier volume de « L’Hérésie d’Horus », à savoir « L’ascension d’Horus » de Dan Abnett, ça m’évitera de faire le même résumé à chaque fois. 😀 En tout cas, le potentiel de cet univers reste colossal, et je ne peux que me réjouir de voir Henry Cavill (le geek n°1 à Hollywood et fan de cet univers) annoncer qu’il va jouer dans une adaptation en série par Amazon, même si je doute que la terrible noirceur (pas du tout mass-media friendly) inhérente à la license soit pleinement retranscrite à l’écran. On verra bien.
« La fuite de l’Eisenstein » fait suite aux trois romans précédents, à la fois directement et indirectement. Les évènements relatés dans ce volume ont en effet déjà été abordés, de manière assez lacunaire, dans le roman précédent, « La galaxie en flammes », à savoir… la fuite de l’Eisenstein, incroyable ! 😀 L’Eisenstein est une frégate spatiale sur laquelle a été assignée Nathaniel Garro, capitaine de bataille de la 7ème compagnie du chapitre de space marines de la Death Guard, après une blessure l’empêchant de participer au débarquement sur Isstvan III. Un capitaine loyal envers l’Empereur, et qui sera un témoin effaré de ce qui se trame autour de la troisième planète du système d’Isstvan, l’obligeant à prendre des décisions radicales.
Mais avant cela, le roman va revenir sur des évènements plus anciens, permettant au lecteur de mettre le doigt, en même temps que le personnage de Garro lui-même, sur certains aspects anormaux, de petites choses qui, prises individuellement, ne devraient guère poser de problèmes mais qui, en s’accumulant, finissent pas poser question. C’est important pour comprendre Garro, ses questionnements, ses suspicions, mais c’est aussi un défaut du roman : quand les évènements d’Isstvan arrivent, le lecteur est confronté à une forme de redite, même si le point de vue n’est pas le même que dans le roman précédent. Il n’empêche que le suspense n’est plus là puisque tout est déjà connu du lecteur. C’est évidemment problématique quand on a tout ça en tête (d’autant que Garro suit à peu de choses près le même cheminement que Garviel Loken dans les trois premiers romans), mais comme j’ai lu ce roman plus de deux ans après « La galaxie en flammes » j’ai personnellement plutôt vécu ça comme un rappel salvateur des évènements. Et donc ce défaut intrinsèque au roman s’est pour moi effacé, avec en prime un récit plutôt dynamique, sans temps mort et accrocheur.
C’est après ces évènements qu’on entre vraiment dans le vif du sujet, avec l’Eisenstein et ses passagers qui vont tenter de fuir la flotte d’Horus et avertir l’Empereur de la terrible trahison, en entrant dans le monde immatériel, le Warp. Et là, enfin, après les avoir abordées « par la bande » dans les volumes précédents, les forces du Chaos s’affichent enfin, frontalement, avec moult pustules, viscères et autres bubons. Oui c’est crade, oui ça suinte, ça dégouline, ça gangrène et ça pue, c’est le Chaos, tel qu’on se le représente (du moins en partie, car les forces du Chaos oeuvrent aussi dans d’autres domaines) quand on connait un peu l’univers de « Warhammer 40 000 ».
La suite est plus convenue, mais fait le job correctement, entre vaisseau à la dérive, message de détresse, sauvetage in extremis, puis transmission d’un message auxquels bien peu sont prêts à accorder une quelconque foi. Il faudra donc convaincre, et au-delà des preuves apportées par l’équipage, ce seront une nouvelle fois les forces du Chaos qui se chargeront de convaincre les récalcitrants, dans un affrontement constituant le climax du roman un peu poussé à l’extrême, un peu poussif aussi sans doute et surtout un peu too much.
« La fuite de l’Eisenstein » reste donc un roman « Warhammer 40 000 » tout à fait correct et dans la lignée des trois romans précédents, un peu sabordé par une grosse redite (et donc un faux suspense) et un personnage de Nathaniel Garro intéressant mais trop calqué sur Loken et qui ne bénéfice pas d’autant d’espace pour qu’on s’y attache autant. Mais la toute fin du roman apporte de belles promesses pour la suite. En attendant, les tomes suivants développeront l’Hérésie d’Horus dans d’autres directions, en s’intéressant à d’autres personnages, en d’autres lieux. Car l’univers de « Warhammer 40 000 » est vaste, très vaste, et l’Hérésie d’Horus le frappe dans son entièreté, il y a donc beaucoup à dire (rappelons que la série s’étale sur 54 (!!) tomes, auxquels il faut ajouter 8 (!!!) tomes pour le siège de Terra, pour un total de 62 (!!!!!!!) tomes donc…). A suivre…
Lire aussi les avis de Nebal, Nicolas…
Je ne risquais pas de deviner ce « pire que Gemmell », hihi!!
Bon, je n’ai aucun avis sur ce roman, l’univers ou le jeu, car je n’y connais rien. Mais, moi aussi, je me réjouis de voir Henri Cavill y venir. Je me réjouis de tout ce qu’il fait, même si j’aurais préféré qu’il reste sur The Witcher.
Soixante-deux tomes. Soixante-deux. Je suis muette.
Ahah, en vrai c’est pire mais c’est un plaisir coupable. 😀
Ouais, Henry Cavill est notre geek préféré, surtout qu’il essaie de faire respecter les licences adaptées. Il essaie, mais parfois ça pose problème, comme sur The Witcher, et c’est bien dommage que ce soit lui qui doive partir…
Oui alors 62 tomes, mais bon hein… 😀