Zapping cinéma et VOD, épisode 72
C’est rien que de la faute de Alys d’abord ! Et un peu de Keanu Reeves aussi, parce qu’il a grave la classe quand même, en tueur repenti qui reprend du service pour se venger de la mort du chiot que lui a offert son épouse décédée. Scénario simplissime donc, mais surtout une sorte d’épure scénaristique qui en fait aussi sa force, il n’y a pas de « gras » dans ce film. On est là pour la vengeance de John Wick sur les méchants mafieux russes, à coups de gunfights spectaculaires, et c’est ce qu’on a.
Le film ne réinvente pas la poudre (haha), mais fait les choses bien. Les cascades et les fusillades frôlent (voire dépassent…) le too much, mais les méchants sont moins mauvais au tir que les Stormtroopers de « Star Wars », donc John Wick ne s’en sort pas indemne. Ce qui, indirectement, rajoute un peu au too much de l’ensemble, parce que visiblement contusions, hématomes et coup de couteau dans le ventre, ben ça ne fait pas trop mal à John Wick. En tout cas ça ne l’empêche guère de répliquer, à bases de tirs de différentes armes (qu’il doit recharger régulièrement mais bizarrement les dizaines de chargeurs qu’il porte ne se voient pas sous sa veste… 😀 ) et de coups de couteaux. Œil pour œil. Car comme le dit son ennemi, John est « d’une grande concentration, extrêmement tenace, et volontaire ». Les présentations sont faites, John Wick est dans la place, et ça va faire mal.
Bref, on ne regarde pas ce film pour faire de la philosophie, ça va droit au but et ça le fait bien, donc c’est cool. Keanu Reeves est cool. John Wick est cool. Ce film est cool.
John Wick 2, de Chad Stahelski
Syndrome « Avatar » ? Possible. Parce que là aussi c’est un peu « on prend les mêmes et on recommence ». Et j’ai fait la même erreur que pour « Avatar » : j’ai enchainé les deux films. Ça fait beaucoup… Fusillades, parfois à rallonge, bastons au couteau, etc… Le film a quand même le bon goût d’éviter les bagarres outrageusement trop chorégraphiées à la mode arts martiaux esthétisés, parce que même si le tout est évidemment très millimétré, les bastons dans les rues entre tueurs, même professionnels, c’est pas fait pour faire joli. Même si c’est joli quand même, quand c’est montré dans un film « John Wick » (mais c’est encore plus too much que dans le premier, la longue scène dans le garage est un peu hallucinante : John Wick et increvable et sa voiture aussi). Sauf que c’est toujours un peu pareil.
Le film en joue d’ailleurs, dans sa première partie volontairement « copiée-collée », jusqu’aux dialogues. Mais après, bon, on a compris la musique. Reste quelques belles scènes (la mort dans la baignoire, les catacombes romaines) et un univers de tueurs qui se développe un peu (les dettes de sang entre malfrats, les contrats passés pour la mort de l’un d’entre eux, le livre, les règles dans les hôtels « Continental », ce qui se passe quand on ne les respecte pas, etc…).
Bref, ça fait pan-pan-boum-boum, Keanu Reeves a toujours la classe (avec toujours d’énormes chargeurs d’armes automatiques invisibles sous sa veste), tout est toujours très (trop) masculin (et ce ne sont pas la dirigeante de la Camorra ou bien deux tueuses, dans le premier et le deuxième film, qui font illusion, d’autant que la deuxième est muette, littéralement, donc pour le test de Bechdel c’est un fail total), c’est cool de revoir Keanu Reeves et Lawrence Fishburne ensemble (et on s’amuse à imaginer les films « John Wick » et « Matrix » connectés…), mais là j’ai eu ma dose, je vais attendre un peu avant de regarder le troisième (alors que le quatrième sort ce mois-ci au cinéma !).
Pour les amateurs du genre, le premier film se suffit à lui-même, et son épure scénaristique joue pour lui, pas besoin d’en rajouter. Mais je regarderai quand même le troisième un jour. Et sans doute le quatrième aussi, mais pas le même jour. 😀
Maurice le chat fabuleux, de Tobby Genkel
Changement d’ambiance avec une belle surprise ! A la recherche d’un film familial avant que l’école ne reprenne pour ma fille, nous sommes allés voir « Maurice le chat fabuleux », basé sur le roman « Le fabuleux Maurice et ses rongeurs savants » de Terry Pratchett. Il y est donc question d’un chat, Maurice, qui arnaque des villageois avec ses complices rats (qui parlent, comme Maurice) qu’un joueur de flute, Keith, lui aussi complice, hypnotise en échange d’un peu d’argent. Ils arrivent dans une nouvelle ville où la famine sévit alors que les rats normaux (qui ne parlent pas, donc) ont disparu…
Belle surprise donc, à plus d’un titre car même si on passera sur l’aspect visuel, relativement quelconque au regard de ce qui se fait dans les gros studios du genre dotés de budgets confortables, le scénario offre son lot d’originalités relativement rares dans les films pour enfants. En effet, récit-cadre, mise en abyme, destruction du « quatrième mur », héros pas « aimable » (au sens propre) au premier abord, sont à noter. Et même si les enfants ne sauront mettre des mots sur ces techniques narratives, ils auront la chance de goûter à une trame qui change des sempiternels films pour enfants toujours plus ou moins montés de la même manière.
Si on ajoute à ça un jeu avec les contes et la manière de les raconter (et détournant au passage un des plus célèbres, « Le joueur de flute de Hamelin », des personnages savoureux (Maurice bien sûr, et l’excellente Malicia), des dialogues relevés et malins, et tout un tas de références au Disque-Monde de Terry Pratchett qui feront plaisir aux connaisseurs sans que cela ne nuise à la narration pour ceux qui ne les verront pas, on a là de quoi être très satisfait d’un film réussi, apte à plaire aux petits comme aux plus grands !
*se bouche les oreilles avant que les cris de joie extatiques d’Alys ne l’atteigne*
« Et sans doute le quatrième aussi, mais pas le même jour » : c’est beau d’apprendre de ses erreurs. (*a bien noté de ne pas enchaîner les John Wick (si jamais j’envisage d’aller au-delà du premier)*)
Tu as vu « John Wick » parce que Tolkien a été marqué par la violence de la guerre et « Maurice (…) » parce que Tolkien avait un chat, c’est ça ?
Attention, cachons-nous, je l’entends qui arrive… 😀
Ouais, enchaîner les John Wick (mais qui prétendre enchaîner John Wick ? John Wick ne se laisse pas enchaîner, tu seras mort avant même d’avoir essayer ! 😀 ), c’est moyennement une bonne idée…
Mmmmh, intéressante analyse. Mais du coup, quel serait le nom que Tolkien aurait donné à son chat ?
Maurice, parce que Tolkien avait aussi la faculté méconnue de voyager dans le temps et qu’il a lu ton zapping cinéma en se disant que ça bouclerait parfaitement la boucle ?
Les paradoxes temporels sont trop compliqués pour mon pauvre petit cerveau ! 😀
Je voulais voir Maurice, mais à mon avis ça va être raté, snif !
Ah dommage, ça vaut vraiment le coup… Peut-être en cherchant bien, une dernière séance un week-end… 😉
AAAAAAH!!! John Wick!!!! Aaaaah!!!
(Coucou, Baroona!)
Aaah. J’ai déjà bondi de joie en voyant écrit « John Wick », mais j’ai rebondi en voyant que c’était ma faute. Youpi, youpi. Objectif de vie atteint, tout ça.
Plus sérieusement: je te rejoins totalement sur tout ce que tu dis, tant le positif que le négatif. Tu as bien fait de ne pas enchaîner avec le troisième, qui repend exactement les mêmes codes (mais John Wick tue avec un livre dans celui-là, je crois, donc, bon, jubilons quand même). Le quatrième n’a pas l’air d’apporter le moindre élément nouveau, y compris sur la présence féminine, qui est, effectivement, dérisoire… Mais bon. Le but de ce film, c’est de regardre Keanu Reeves tuer des gens, donc, bon, j’ai quand même jubilé et je suppose que je jubilerai avec le quatrième également.
J’adore le suicide dans le 2 🙂
Maurice a l’air super chouette (quel paradoxe, pour un chat!), je suis navrée de l’avoir raté!
Objectif de vie, je ne sais pas, mais ton influence est certaine. De là à dire que je regarderai Transformers, il y a un pas… de géant, que je ne suis pas sûr d’être prêt à franchir… 😉
Je note que le trois (et sans doute le quatre) est basé sur la même recette. Le contraire m’aurait un peu étonné ceci dit, mais un peu de nouveauté n’aurait pas pu faire de mal, d’autant que la longueur des films ne cesse d’augmenter d’opus en opus (2h45 pour le quatre !)…
Mais bon, il y a un côté jouissif dans ces films, je regarderai la suite un de ces jours. 😉
J’étais pas prête pour l’enchaînement de 2 John Wick et là paf, un chat
Je reconnais que c’est le grand écart, faut s’attendre à tout par ici ! 😀
Et en même temps, le premier John Wick repose sur un chien, donc il y a une certaine logique. 😉