Cahier de croquis du Hobbit, de Alan Lee
Quatrième de couverture :
Depuis la parution du Hobbit en 1937, des générations de lecteurs se sont laissé envoûter par son sortilège. Cette magie a ressurgi soixante ans plus tard, lorsque Alan Lee a reçu commande d’une édition illustrée : ses délicats crayonnés et ses magnifiques aquarelles sont devenus, pour beaucoup, la représentation parfaite de la Terre du Milieu imaginée par J.R.R. Tolkien.
Dans ce livre, il dévoile par les mots et le dessin la manière dont il en est venu à créer des images qui se sont révélées si puissantes et aptes à s’accorder avec la propre vision de Tolkien, qu’elles ont finalement donné forme aux adaptations cinématographiques de Peter Jackson – pour lesquelles Alan Lee a reçu un Oscar.
Ce Cahier de croquis du Hobbit regorge de centaines d’esquisses, de croquis de travail. Il révèle la façon dont se développe un projet, depuis l’idée initiale jusqu’à sa réalisation artistique. Ce Cahier est riche d’une série d’aquarelles totalement nouvelles et d’esquisses réalisées spécialement pour ce livre, dévoilant le secret de la création des propres sortilèges d’Alan Lee. Il nous permet de plonger dans l’imaginaire d’un homme qui a su insuffler une nouvelle vie à la vision de J.R.R. Tolkien.
Évidemment de toute beauté
Ce « Cahier de croquis du Hobbit » est fort logiquement le pendant exact du « Cahier de croquis du Seigneur des Anneaux », mais on passe de la trilogie du « Seigneur des Anneaux » à celle du « Hobbit ». Oui je sais, vous ne l’aviez pas deviné. 😀 Et donc, la structure de cet artbook reste la même que pour son prédécesseur : des anecdotes de tournage, des considérations personnelles sur la manière d’aborder telle ou telle situation ou personnage, et sur la façon de l’illustrer au mieux, le tout en suivant le cheminement narratif des films de la trilogie. Et du texte de Tolkien bien sûr, mais les films prenant parfois des directions assez éloignées du récit de l’auteur, ou bien développant ce qui ne sont au départ que des détails, voire décidant de ne faire des deux trilogies qu’un seul et même « univers cinématographique étendu », en gommant les spécificités bien particulières des deux textes à l’origine des films, le « Cahier de croquis du Hobbit » se retrouve de fait plus attaché aux trois films qu’au seul roman « Le Hobbit ». Rien de plus normal après tout, Alan Lee a fait partie de la direction artistique des deux trilogies (tout en ayant également illustré les romans « Le Hobbit » et « Le Seigneur des Anneaux »), et les crayonnés présentés ici sont donc une partie du processus de réflexion et de mise en place de l’aspect artistique des films.
Et donc, pas de surprise, les crayonnés (ou les aquarelles puisqu’on en trouve aussi quelques-unes dans le livre), qu’ils soient des esquisses, des essais ou des dessins plus complets, sont superbes, d’un bout à l’autre du livre. On pourra être plus sensible à certains éléments (l’architecture elfique, celle des Nains, ou bien, sur un plan plus général, les paysages, les armes et armures, etc…), mais on en prend de toute façon plein les yeux à chaque page. Le soin apporté aux détails, même pour des crayonnés, est admirable, et le fait même de s’attacher à ces détails via des « gros plans » sur ces objets ne fait que rendre cet univers artistique plus concret, plus réaliste en un sens. On s’amusera également à comparer certains des dessins de Lee avec ceux réalisés par Tolkien lui-même, car Lee s’en est bien sûr servi comme références. Difficile de ne pas voir le Smaug de Lee comme un rappel de celui de Tolkien par exemple. La porte du rois des Elfes a aussi quelques similitudes avec la version de Tolkien.
Les textes d’Alan Lee ne manquent pas non plus d’attraits, dans leur manière d’illustrer sa « technique », ce qui le motive, ce qui l’inspire, etc… Ils révèlent également un peu de la situation sur les lieux de tournage, tout autant que ce qui a plu ou moins plu à Alan Lee, et je pense là à l’accent mis par la production sur les effets numériques plutôt que sur une abondance de maquettes comme cela avait été fait auparavant sur la trilogie du « Seigneur des Anneaux ». Il y a eu des maquettes sur la trilogie du « Hobbit » bien sûr, mais sans doute en plus petit nombre et à plus petite échelle, le reste étant complété par des effets numériques. Cela se ressent à l’écran, avec un effet « plastique » qui n’est pas franchement du plus bel effet, certains des acteurs en ont souffert durant le tournage (la fameuse image de Ian McKellen pleurant devant un décor tout vert), et je ne suis pas sûr que Alan Lee y ait pleinement trouvé son compte. En tout cas c’est ce que je sens sortir des mots de l’illustrateur.
Quoiqu’il en soit, pour ceux qui, comme moi, ont apprécié le « Cahier de croquis du Seigneur des Anneaux », ou bien pour ceux qui, de manière générale, aiment les crayonnés ou les oeuvres d’Alan Lee, il est difficile de faire l’impasse sur ce « Cahier de croquis du Hobbit », encore une fois magnifique et sur lequel on revient régulièrement, pour replonger en Terre du Milieu. C’est un peu devenu, depuis les nombreuses années que je la fréquente, mon « deuxième chez moi », et j’y retourne toujours avec un grand plaisir. Le talent d’Alan Lee (tout autant que celui de John Howe ou Ted Nasmith), pour avoir su magnifier des textes qui ont, à leur manière, changé ma vie de lecteur, n’y est pas étranger. Superbe !
Aaaaaaaaaaaaaah.
Hummm… Je crois que je suis d’accord. 😀
PS: Ça m’est revenu après, mais je voulais te dire que c’est triste à mourir, Ian McKellen devant son écran vert. Je ne trouve pas grand-chose de bon au Hobbit, mais je me dis soudain que la scène chez Bilbo est vachement crédible, pour des acteurs qui ont tourné comme ça. Ian McKellen est bon même quand il est au bout du rouleau, c’est beau!
Ian McKellen est bon dans toutes les situations. Il a vraiment incarné Gandalf, lui a donné un visage. Gandalf est devenu indissociable de McKellen, je souhaite bien du courage à un autre acteur si jamais Le Seigneur des Anneaux devait être à nouveau adapté…
Et c’est vrai que compte tenu de la situation sur le tournage, le résultat est pas mal pour cette scène.
Mais de manière générale, sur les « gros » films, type Marvel, etc, ça ne doit pas être simple pour les acteurs de se projeter dans l’univers des films, avec fonds verts, quasi pas de décors, etc… Quoique la technologie a beaucoup progressé, et avec des chose style Stagecraft, l’immersion devient plus facile.
https://www.numerama.com/pop-culture/663928-effets-speciaux-comment-the-mandalorian-a-revolutionne-le-fond-vert.html
« ça ne doit pas être simple pour les acteurs de se projeter dans l’univers des films » –> C’est un commentaire que j’ai fait à l’époque de Transformers, que ça devait pas être facile, avec la moitié des acteurs qui n’étaient pas sur le tournage 😀
(Mais je défends Michael Bay sur ce point, je trouve que pas mal d’interactions humains-Transformers marchent toujours très bien au fil des ans. Cela dit, il ne faisait pas d’écran vert, je crois, mais ajoutait les images de synthèse après avoir tourné dans des vrais décors. Enfin, je n’ai jamais creusé, mais il avait des photos de tournage dans des vrais lieux. Avec de vraies voitures. De vraies explosions.)
Bon, c’est très intéressant, le StageCraft. C’est dommage pour moi que je ne regarde pas Mandalorian, quand même.
Tu es en train de dire qu’il faut que je regarde Transformers, c’est ça ? 😀 Un jour peut-être… J’ai juste commencé à regarder John Wick pour le moment, mais c’est un autre sujet… 😉
Trop génial! J’espère que tu apprécieras ce bon vieux John!
Et oui, bien sûr, il faut voir au moins un Transformers dans sa vie, histoire de savoir que ça existe et pouvoir faire des petites vannes sur Michael Bay après. Hihihi. (Si Xapur passe par là, il va s’étrangler…)
Pour mon avis sur ce bon vieux John, il va falloir attendre un peu, j’ai quelques chroniques en retard, que je n’ai toujours pas commencé à écrire.
Et pour Transformers, j’avoue, il va falloir être beauuuuuucoup plus patient… 😀