Atlas de la Terre du Milieu, de Karen Wynn Fonstad
Quatrième de couverture :
Le guide géographique indispensable de l’univers de J.R.R. Tolkien !
L’Atlas de la Terre du Milieu de Karen Wynn Fonstad est un ouvrage de référence pour tout amateur de Tolkien.
De la formation de la Terre du Milieu, au temps des Jours Anciens, jusqu’au Troisième Âge, ère qui connaîtra les voyages de Bilbo, de Frodo et de la Fraternité de l’Anneau, cet Atlas livre un éclairage complet sur les mondes imaginés par Tolkien dans Le Silmarillion, Le Hobbit, et Le Seigneur des Anneaux.
Plus de 100 cartes et plans en couleur.
Les itinéraires empruntés par les personnages principaux.
Toutes les batailles et les lieux stratégiques des Premier, Deuxième et Troisième Âges.
Des cartes thématiques détaillant le climat, les langues ou la démographie des différents Âges de la Terre du Milieu.
Des terres ancestrales de l’ouest aux étendues de la Terre du Milieu, lancez-vous dans un périple au coeur des territoires nés de l’imagination de J.R.R. Tolkien !
Maps, maps everywhere !
Le qualificatif d’atlas n’est pas usurpé quand on regarde de quoi il est question et de quoi il est constitué. Un mot sur l’objet-livre d’abord : il est ENORME !! Non pas en épaisseur mais en taille (26x37cm, rien que ça !), il faut lui réserver une bonne place en bibliothèque en hauteur et en profondeur (voir la photo tout en bas de l’article pour comparer avec « Le Silmarillion » en version reliée). Ça n’a au fond rien de surprenant pour un atlas qui regorge de cartes qui vont pouvoir prendre leur aise, mais l’effort fait par Bragelonne à ce niveau est à saluer. Voilà pour le contenant.
Le contenu est à la hauteur : une multitude de cartes présente au lecteur le monde de la Terre du Milieu à travers les âges, depuis avant le Premier Âge jusqu’au Quatrième qui suit la fameuse Guerre de l’Anneau. Le titre est d’ailleurs un peu trompeur, puisqu’il n’y a pas que la Terre du Milieu, il s’agit plutôt d’Arda (la Terre, pour faire simple) dans son entier. Des cartes pas seulement géographiques (mais elles sont bien présentes) puisque nombre d’entre elles s’intéressent plus particulièrement aux différentes migrations qui ont émaillé l’histoire de la Terre du Milieu, avec des flèches pour illustrer ces mouvements (les migrations des Elfes depuis leur apparition à Cuiviénen, la fuite des Noldor depuis Valinor vers la Terre du Milieu, les déplacements de Túrin ou Beren, dont les histoires sont très détaillées dans « Le Silmarillion » au Premier Âge, les voyages des Núménoréens au Second Âge, les déplacements des Hobbits, des Nains, des Hommes, etc…).
De même nous sont proposées des cartes illustrant les différentes guerres qui ont bien souvent ravagé les terres (le passage entre le Premier et le Deuxième Âge l’illustre bien), avec des focus sur les grandes guerres du Beleriand (Premier Âge), la guerre de la Dernière Alliance (Deuxième Âge) et bien sûr la Guerre de l’Anneau et ses différentes batailles (Troisième Âge). Mouvements de troupes, attaques, retraites, etc…, tout y est, le tout avec des textes qui détaillent tout ce qu’il y a à savoir sur la géographie (parfois même sur une petite échelle, avec par exemple les plans de Menegroth et Nargothrond durant le Premier Âge, des plans qui extrapolent tout de même beaucoup puisque ces lieux sont relativement peu détaillés dans les récits de Tolkien) autant que sur l’histoire que les cartes illustrent.
Découpé d’abord en chapitres « chronologiques » (Premier, Deuxième puis Troisième Âge, logique), l’atlas s’étend ensuite sur des cartes régionales auxquelles s’associe un texte très axé sur le côté géologique de la Terre du Milieu. Puis viennent les chapitres dédiés aux romans, « Le Hobbit » d’abord puis « Le Seigneur des Anneaux », qui sont l’occasion de suivre de plus près le cheminement des héros des livres.
La précision de l’atlas va jusqu’à indiquer les différents bivouacs des personnages et même détailler le nombre de milles parcourus chaque jour et ce, pour « Le Seigneur des Anneaux » plus détaillé à ce niveau-là, pour chaque jour et pour chaque « morceau » de la Fraternité. Bluffant, autant pour le travail de cartographe de Karen Wynn Fonstad que pour la précision et la cohérence du récit écrit par Tolkien, qui n’a donc rien négligé. On trouvera aussi dans ces chapitres les plans de quelques bâtiments visités par les héros. Là encore, il y a un peu d’extrapolation, mais disons que ça fait partie du jeu de vouloir illustrer et cartographier un maximum de choses.
Quand on parle d’un atlas, dont les cartes sont le cœur, l’idéal est quand même que l’ensemble soit agréable à l’œil. C’était très certainement le défaut des éditions en VO, avec des cartes en trois ou quatre couleurs pas toujours très jolies à regarder. Un défaut largement effacé par les éditions Bragelonne qui ont fait appel à Stéphane Arson pour les redessiner, avec un grand brio.
Les teintes reprennent celles qu’on a eu l’habitude de voir lors de la diffusion de la trilogie de Peter Jackson, et le résultat est magnifique. Dommage que le choix des couleurs, lorsqu’il y a des zones coloriés (pour représenter des peuples ou des factions) ne soit pas toujours très lisible, mais ça reste de l’ordre du détail. On notera aussi quelques scories (erreurs de couleurs entre cartes et légendes, erreurs de dates entre cartes et texte), mais l’atlas a été réimprimé et j’ai ouïe dire que ces erreurs ont été corrigées (sans l’avoir vérifié moi-même).
Évidemment, pour profiter pleinement de cet atlas, il faut connaître les romans de J.R.R. Tolkien, pour saisir la substantifique moelle de ce que l’atlas propose et s’imprégner des lieux illustrés, imaginaires certes mais aussi extrêmement cohérents, et presque réels en quelque sorte.
Mais on pourrait dire aussi, quoique cela dépende grandement de la sensibilité des lecteurs, que ce travail de cartographe atténue le côté « mythes anciens » et la magie qui imprègne certains textes de Tolkien, je pense là plus particulièrement au « Silmarillion » pour lequel certaines cartes pourraient avoir tendance à effacer un peu cet aspect poétique qui, pour qu’il le reste, doit rester un peu flou, distant, lointain. Mais c’est affaire de goût, et cela n’efface en rien les grandes qualités d’un ouvrage qui ne manquera pas d’intéresser les fans des récits de Tolkien, d’autant que la forme magnifie le fond. Superbe !
Merci pour ce billet. Tu m’as fait fouiller dans ma biliothèque et déterrer mon propre atlas, qui s’avère être celui-ci, mais dans sa version de 1991, publiée en italien en 2002 (dommage, ils auraient pu se baser sur la version de 2001 ^^). Donc, j’ai les vieilles illustrations, qui donnent moyennement envie; je ne l’ai jamais énormément utilisé, bien qu’ayant lu plusieurs bouquins de Tolkien après l’avoir reçu en cadeau.
C’est marrant: les textes sont en italien, mais les cartes sont restées en anglais. ^^
Tu fais bien de m’adresser ce commentaire car j’ai été faire quelques vérifications moi-même et je crois m’être fait piéger par la page Wikipedia française de l’autrice qui mentionne une révision de l’atlas en 2001, que je ne retrouve mentionnée nulle part ailleurs. Il semble donc que la dernière révision attestée de l’atlas date bien de 1991 (et je corrige donc mon article en conséquence, merci ! 😉 ). Le copyright de l’atlas français mentionne d’ailleurs bien la date de 1991.
Donc ton atlas italien est à jour. Hormis pour les cartes pas très jolies et restées en anglais (c’est surprenant d’ailleurs, à moins que les noms propres n’aient pas été traduits dans les textes de Tolkien parus en Italie ? Ou alors c’est un choix pour aller au plus simple : on demande à l’éditeur VO les cartes et on les colle telles quelles dans la version italienne, mais alors le texte, si les noms sont traduits, ne correspond plus aux cartes…).
Ok, merci pour les précisions!!
Si si, les noms ont bien été traduits en italien dans les bouquins – enfin, les noms anglais, comme Helm’s Deep, pas les noms dans une langue inventée par Tolkien. Du coup, c’est un peu bizarre quand on feuillette cet atlas. Je vois qu’ils ont mis certaines références en anglais entre parenthèses dans le texte italien, certainement pour que le lecteur trouve le bon lieu sur la carte (des choses comme « Bilbo meets Gollum here »). La seule explication qui me vient, ce serait un problème de maquette, comme si les images n’étaient pas modifiables, mais ça m’étonne car c’est récent, tout de même. Mystère.
Un mystère éditorial de plus ! 😀
Merci pour tes précisions également. 😉
En fait ça me fait grave envie, c’est souvent que je finis par aller chercher des cartes en ligne quand je suis plongée dans les textes de Tolkien.
C’est un atlas donc c’est en effet carrément fait pour être consulté régulièrement, au fil des besoins d’éclaircissement, vérifications, etc… Et comme en plus il est beau comme tout… 😉