Peintures et aquarelles, de J.R.R. Tolkien
Quatrième de couverture :
Cet album de peintures, d’aquarelles et de dessins, réédité quarante ans après sa première édition, confirme l’exceptionnel talent artistique de J.R.R. Tolkien en offrant un aperçu unique de sa vision de nombreux lieux et personnages familiers. aux lecteurs du « Hobbit », du « Seigneur des Anneaux » et du « Silmarillion ».
Ces exemples de son art vont des aquarelles délicates dépeignant la Colline, Fendeval ou Smaug, jusqu’à des dessins de la Forêt de la Lothlórien, en passant par des esquisses des portes de la Moria et de Minas Tirith. Ensemble, ces oeuvres constituent une collection remarquable des illustrations de Tolkien réalisées pour ses livres les plus populaires.
L’ouvrage inclut aussi un grand nombre de ses magnifiques motifs de fleurs et d’arbres, de frises, de tapisseries et d’emblèmes héraldiques associés au monde de la Terre du Milieu. Dans leur variété et leur étendue, ces oeuvres montrent toute la richesse de son imagination visuelle.
Cette galerie enchanteresse a été sélectionnée par Christopher Tolkien, à qui l’on doit des notes détaillées sur chacune des images réalisées par son père, J.R.R. Tolkien.
Traduit de l’anglais par Adam Tolkien.
Pas seulement un écrivain
« Peintures et aquarelles », réédition d’un livre paru en Angleterre en 1979 (en France en 1994, suivant la deuxième édition anglaise de 1992, puis réédité comme je le présente ici fin 2022 suite à la nouvelle réédition anglaise de 2021), se propose de regrouper les illustrations réalisées par J.R.R. Tolkien qui ont été éditées dans les calendriers annuels entre 1974 et 1979, après sa mort donc (puisqu’il est décédé en 1973).
Luxueux volume relié et toilé, sous coffret lui-même toilé et illustré par le dragon Glaurung partant à la recherche de Túrin, « Peintures et aquarelles », ayant bénéficié des dernières technologies en matière de numérisation, met clairement les œuvres de Tolkien en valeur : sur chaque double-page, la page de droite est dédiée à l’œuvre, celle de gauche la met en perspective avec un petit texte de Christopher Tolkien. Quelques exceptions sont à noter, notamment lorsque l’œuvre « réelle » de Tolkien est un dessin à l’encre de Chine qui a ensuite été colorisé par H.E. Riddett, un artiste anglais, pour les besoins des calendriers. Dans ces cas-là, le dessin de Tolkien se trouve au-dessus du texte en page de gauche, et l’œuvre colorisée (souvent plus connue et éditée que l’originale) se trouve agrandie en page de de droite.
Le livre n’étant nullement une encyclopédie, il ne s’agit pas de décrire l’image, ni d’expliquer ce que sont les évènements ou les lieux illustrés, le texte de Christopher Tolkien étant plutôt de nature « éditoriale », il est donc là plutôt pour donner des indications sur les premières parutions (date et œuvre) des différentes illustrations, avec là aussi quelques exceptions.
Encre de Chine, crayons de couleurs, stylo bille, aquarelles, esquisses incomplètes ou illustrations terminées, les dessins sont variés, dans un style qui évolue pas mal lui aussi, entre une gentille naïveté et un vrai sens poétique, et toujours avec cette faculté d’émerveiller et de plonger le spectateur dans un monde imaginaire à nul autre pareil.
Quarante-huit œuvres sont donc présentées, vingt issues du « Hobbit », dix du « Seigneur des Anneaux », huit du « Silmarillion », et les dix dernières étant d’origines diverses (« Les lettres du Père Noël », des dragons, des fleurs, des arbres, des insignes héraldiques, des motifs númenóréens, des arabesques, des écritures elfiques…). On jugera sans doute certaines plus réussies que d’autres, mais personnellement je trouve sa manière de « saisir » la géographie de la Terre du Milieu tout à fait attrayante, même si on est évidemment loin de ce qu’ont produit bien plus tard des artistes comme John Howe, Alan Lee ou Ted Nasmith.
Et puis ces illustrations rappellent forcément des souvenirs de lecteur, puisqu’elles reproduisent des scènes ou des lieux emblématiques des textes de Tolkien : le Comté bien sûr, Fendeval, Smaug, la porte de la Moria, Minas Tirith, le Taniquetil, Nargothrond, Gondolin, et bien d’autres. Une œuvre notable, puisqu’elle n’est pas tout à fait un dessin, en tout cas pas dans le sens habituel de présentation d’un paysage ou d’un objet, se trouve être la reproduction en fac-similé des trois pages du « Livre de Mazarbul », que Gandalf lit à la Fraternité dans la Moria, près du tombeau de Balin (LE Balin du roman « Le Hobbit », et celui que l’on voit dans les films). Voir ces pages brulées, déchirées, ensanglantées, avec les mots :
… Ça me fait toujours un petit quelque chose. J’espère vivement retrouver ces fac-similés dans la prochaine édition intégrale du « Seigneur des Anneaux » (parution en fin 2023), comme Tolkien le désirait au départ, d’autant plus qu’elle sera illustrée par lui-même.
Quarante-huit pages illustrées, pour un livre qui en compte au total une centaine, avec peu de texte, ça peut paraître « léger », mais les illustrations sont bien mises en valeur, sur un beau papier, dans un coffret de belle qualité (qui rehausse d’ailleurs les couleurs de l’illustration concernée…). 45€, ça reste une belle somme à débourser pour ce « petit » livre (petit par l’épaisseur mais pas par la taille, au grand format carré) qui ne prétend absolument par présenter l’intégralité des dessins réalisés par le professeur philologue (pour cela il faudra plutôt se tourner vers « Tolkien, artiste et illustrateur » mais bon courage pour le trouver en français à prix décent…), mais ça donne l’occasion d’avoir un très bel ouvrage « d’art », montrant une facette de Tolkien qui n’est absolument pas à négliger.
Aaaaaaaaaah. Extase. Bon, en réalité, moi je n’aime pas trop ses dessins (trop lumineux, trop rêveurs), mais quel génie tout de même, quel génie.
Je ne trouve pas de billet consacré au catalogue de l’expo Tolkien de la BNF sur ton blog. L’as-tu lu ?
C’est sûr que ses dessins ont un style assez particulier, loin de ce qui est produit de nos jours sur la Terre du Milieu, très réaliste, très détaillé. Tolkien lui est plutôt dans l’évocation poétique, assez « conte de fées » peut-être. C’est différent mais j’aime beaucoup également.
Le catalogue de l’expo de la BNF est sur ma PAL, et si je continue sur ma lancée tolkienienne actuelle, il pourrait être lu prochainement. 😉
Oui, « contes de fées » rend bien l’idée de ce que je n’aime pas 😉
Ah, tu vas adorer. C’est un bel ouvrage bien fait.
Je l’ai feuilleté, c’est en effet un bel ouvrage, qui doit synthétiser pas mal de choses.
Je suis l’heureuse possesseuse de Tolkien, artiste et illustrateur
Celui-là a l’air fort chouette cependant, c’est bien aussi d’avoir des ouvrages que se consacrent à l’image sans des tonnes de textes qu’on ne lit jamais de toute façon (c’est le cas de Tolkien artiste de mémoire )
Chanceuse, tu sais que du coup tu es virtuellement riche ? 😀 De toute façon, tu as presque tout ce qui est sorti sur Tolkien en fait ? 😉