Simulacres martiens, de Eric Brown
Quatrième de couverture :
Londres, 1907. Dix ans après la reddition terrienne.
Alors que l’humanité vit sous la férule de ses conquérants, Gruvlax-Xenxa-Schmee, vice-ambassadeur de Mars en Grande-Bretagne, vient frapper à la porte du 221b, Baker Street. Il faut dire que l’affaire est d’importance, et quand les maîtres de la Terre vous réclament, se dérober n’est pas une option. Ainsi le docteur Watson et le plus célèbre des enquêteurs humains, Sherlock Holmes, se trouvent-ils propulsés au sein d’une enquête épineuse, dans les méandres désertiques de la Planète Rouge, avec pour compagnon nul autre que l’impétueux professeur Challenger. Leur mission ? Résoudre une énigme improbable et assurer la paix entre les mondes. À moins qu’un terrifiant secret ne se dissimule derrière les intentions prétendument louables des nouveaux seigneurs de la Terre. Car après tout, sur Mars, les apparences peuvent s’avérer trompeuses…
Elémentaire !
On avait déjà croisé Eric Brown au Bélial’ dans la collection « Pulps » (qui mériterait de s’étoffer un peu…) avec le recueil « Les ferrailleurs du cosmos », un ensemble drôle et bien plus malin qu’il n’y paraissait. L’auteur avait montré qu’il savait manié l’humour, sans s’y limiter. Avec « Simulacres martiens », l’humour est à nouveau présent avec ce « cosy mystery » assez typique des récits holmesiens, qui offre le récit, narré par le bon Docteur Watson, d’une enquête diligentée par les bienfaisants Martiens suite au meurtre de l’un de leurs philosophes. Bienveillants Martiens ? Ceux de « La guerre des mondes » ? Oui mais non, car après la terrible invasion que H.G. Wells nous a contée, avec l’issue que l’on sait, sont venus d’autres Martiens, moins belliqueux ceux-là, bien que toujours dotés de tripodes. Avec dons technologiques, ambassades, visites de la planète Mars par les grands dirigeants terriens, les envahisseurs amicaux martiens ne sont plus ceux qui ont massacré quelques années plus tôt.
Et donc, sur un ton tout à fait digne des récits de Conan Doyle, on suit Holmes et Watson qui se déplacent sur Mars, rencontrent le Professeur Challenger, lui aussi accueilli sur Mars pour y donner des conférences, et mènent une enquête qui va rapidement démontrer qu’ils ne sont pas là pour y faire ce qu’ils pensaient.
L’enquête « posée » va rapidement céder la place à une aventure trépidante bourrée d’action où les échanges de tirs succèdent aux trahisons, où les emprisonnements ne sont que des pièges tendus par un adversaire qui cache bien son jeu, et où la rencontre d’une jeune femme déterminée et très engagée, Freya Hadfield-Bell, dont le rôle sera majeur, va déterminer le destin de nos héros. Des héros parmi lesquels Sherlock Holmes n’est d’ailleurs pas aussi déterminant qu’on le pensait, lui qui est certes plus à l’aise dans l’action intellectuelle que physique.
Le ton de Watson donne un vrai caractère à ce récit (traduit par Michel Pagel) qui va de surprises en rebondissements et qui, s’il ne peut prétendre au rang de chef d’oeuvre, s’avère être une friandise tout à fait agréable avec des personnages ultra connus parfaitement maîtrisés par l’auteur (personnellement je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir Martin Freeman à l’esprit dans la peau de Watson, preuve que Eric Brown a trouvé le ton juste, tout autant que la série TV et l’acteur). Un hommage SF réussi !
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« Eric Brown a trouvé le ton juste, tout autant que la série TV et l’acteur » : ah ça, que ça colle à l’image de Watson-Freeman, c’est un vrai argument, parce que désormais j’ai aussi bien du mal à imaginer le personnage autrement.
Martin Freeman était parfait ! 😉
Chouette!! Tout le monde en a dit du bien, je crois. Ça semble très réussi.
Ouaip, pour les amateurs du style Sherlock Holmes, c’est plutôt réussi. 😉
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