Zapping cinéma et VOD, épisode 62
The handmaid’s tale, saison 4, de Bruce Miller
Si je n’avais pas parlé de la saison 3 sur ce blog, c’est sans doute qu’après une superbe première saison, la série n’a cessé de baisser en qualité, tout en gardant malgré tout ce petit coté accrocheur qui fait qu’on veut quand même où tout cela va nous emmener. Mais il faut bien avouer qu’au bout d’un moment, on a bien compris comment fonctionne la société de « The handmaid’s tale » et que se coplaire dans cette espèce de constante torture mentale et physique n’apporte plus rien. Et cette crainte s’est à nouveau réalisée dans cette saison 4 qui multiplie les redites. Evasion, emprisonnement, torture, etc… N’en jetez plus ! La première moitié de cette quatrième saison reste sur des rails bien balisés par les saisons précédentes.
Et puis, tout à coup, tout change, et la série prend un vrai nouveau tournant qui change totalement la perspective narrative. Enfin ! Du nouveau ! Evidemment, je ne dirai rien sur ce virage majeur, mais c’est un véritable renouveau qui rehausse très largement l’intérêt de cette saison et de la série dans son ensemble.
Comme il ne faut pas tuer la poule aux oeufs d’or, rien n’est encore résolu dans cette saison même si on sent qu’une fin potentielle se rapproche. En tout cas, les mouvements sont importants, les personnages se radicalisent, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire, et finalement, en arrivant à la fin de cette saison 4 on n’a qu’une hâte : voir ce qui se profilera en saison 5. Mission accomplie, mais que cela aura été long pour en arriver là !
The nightingale, de Jennifer Kent
Jennifer Kent, qui s’était fait connaître avec son premier film (d’horreur) en 2014, « Mister Babadook », est revenue en 2018 avec « The nightingale », dans un genre bien différent (film dramatique de vengeance sur fond historique). Un film dur, étouffant, sur la recherche de vengeance d’une femme irlandaise, Clare Caroll, condamnée et déportée en Tasmanie puis violée et qui a vu son mari et son enfant assassinés devant ses yeux par un officier des forces coloniales britanniques, en 1825.
La fameuse scène qui déclenche tout est une horreur absolue, il faut avoir le coeur bien accroché. Et c’est un peu à l’image du film qui ne fait rien pour adoucir son propos : c’est très sec, il n’y a (en dehors des chansons de Clare, d’où le titre du film, le rossignol en français) aucune musique, rien que les faits, bruts et sans filtre. C’est à la fois très éprouvant car ce qu’on voit n’a évidemment rien de bien joli (mais personne n’est blanc comme neige, Clare elle-même est très clairement raciste, du moins au début) tout autant que surprenant avec un sens du montage et des « cuts » parfois déroutants.
Il en résulte un film qui ne peut évidemment pas laisser indifférent, du genre de ceux qui marquent, surtout lorsqu’ils abordent des thèmes durs et délicats (le viol, la famille, le racisme, le colonialisme, etc…). Hautement perturbant, sans doute à ne pas montrer à tout le monde (même si les thèmes doivent être traités et vus du plus grand nombre, mais là c’est parfois vraiment dur…), mais pourtant salvateur en un sens, « The nightingale » est remarquable et à saluer pour le prise de risque de Jennifer Kent. (et les superbes prestations de Aisling Franciosi dans le rôle de Clare, de Baykali Ganambarr dans celui de l’aborigène Billy et de Sam Claflin qui incarne un terrifiant Lieutenant Hawkins).
Shang-Shi, de Destin Daniel Cretton
La bonne surprise que voilà ! Je n’avais pas prévu d’aller voir ce énième film Marvel, un peu saoulé de ces multiples productions lassantes sur le long terme, d’autant plus que la conclusion de l’arc Thanos me convenait bien, sans avoir besoin de revenir dans ce monde Marvel au rythme de sorties éreintant.
Et puis j’ai eu des places gratuites, alors pourquoi se priver ? Et j’ai bien fait, car même si le film suit des chemins toujours bien balisés, il reste relativement indépendants des autres productions Marvel : s’agissant d’une « origin story », le film nous montre la naissance d’un nouveau super-héros, sans lien au départ avec le reste du casting Marvel.
A l’évidence fait pour convenir à un public asiatique (comme l’avait fait « Black Panther » en son temps pour le public afro-américain), « Shang-Shi » est en fait un film d’arts martiaux super-héroïque qui a le bon goût de présenter des combats plutôt bien chorégraphiés (le premier combat entre ceux qui deviendront les parents de Shang-Shi est une merveille de combat/séduction) et des acteurs emblématiques du genre (aaaaah Michelle Yeoh ! Aaaaaah Tony Leung ! Il ne manque plus que Donnie Yen et aurait eu la sainte trinité des arts martiaux ! 😀 ).
Avec une atmosphère résolument « fantasy chinoise », une iconographie qui tape en plein dans le mille (les lions, les dragons…) et un côté super-héros qui, par moments, m’a fait penser à du « Dragon Ball » (animé japonais basé sur un grand roman classique et fantastique chinois), « Shang-Shi » apporte un vrai vent de fraicheur à l’univers Marvel. Dommage qu’en l’intégrant à la fin dans le reste de l’univers Marvel, cet aspect si rafraichissant risque de se voir diluer au sein d’un monde en expansion constante. Mais en l’état, c’est un film très recommandable, un vrai plaisir visuel qui ne manque pas de panache. Bonne pioche !
J’ai crains un instant qu’il n’y ait pas de « tatane dans ta gueule » dans cette chronique.
Ce qui, avoue-le, aurait été tout à fait scandaleux ! 😀
Bon je suis un peu dans le même état d’esprit que toi par rapport aux Marvel, mais j’arrête pas d’entendre du positif sur Shang-Shi, je vais être obligée d’aller me faire mon opinion je crois ^^
C’est énervant en fait : on n’arrête pas de dire qu’on en a marre, et finalement le petit nouveau n’est pas si mal et on va le voir quand même. On n’a pas fini d’en bouffer… 😀
Ahah tu sais déjà tout le bien que j’ai pensé de Shang-Chi. Perso l’insertion finale dans l’univers Marvel ne m’a pas du tout inquiétée, je pense que l’éventuel 2 (ou le 2 prévu, je ne sais pas…) saura garder son univers – mais je suis aussi super confiante (et impatiente!) pour Black Panther 2 et il n’est pas impossible que je sois trop optimiste.
The Nightingale –> Je suis encore sous le choc du Dernier duel, je vais donc essayer de me souvenir de l’éviter soigneusement toute ma vie
On verra bien pour l’avenir de Shang-chi, je lui souhaite le meilleur. Ça fait du bien de voir du nouveau dans l’univers Marvel, en espérant que Shang-chi ne se fasse pas « bouffer » par tout le reste.
Pour The Nightingale, ce n’est effectivement pas à conseiller pour les personnes sensibles, même si un superbe film dans l’absolu.
Il faudra que je rattrape Shang-Shi. Pour The Handmaid’s Tale j’ai jamais eu le courage de regarder la saison 3, alors la 4 n’en parlons pas, faudrait vraiment que j’ai que ça à faire
Ouaip, Shang-Chi mérite le coup d’oeil.
Pour The Handmaid’s Tale, il semblerait que la saison ne soit qu’un dur moment à passer (et le début de la quatrième aussi. Je sais, ça fait beaucoup… 😀 ), au vu de ce vers quoi se dirige la deuxième partie de la quatrième. Espérons que la série garde le cap. Mais je comprends qu’un certain nombre de spectateurs aient laissé tomber avant cela…