Zapping cinéma et VOD, épisode 62

Posted on 25 octobre 2021
On commence avec des trucs un peu sombres, voire terriblement dramatiques, mais on finit avec un Marvel qui fait bien plaisir, tant il apporte un bon bol d’air frais à une franchise qui en avait bien besoin.

 

The handmaid’s tale, saison 4, de Bruce Miller

Si je n’avais pas parlé de la saison 3 sur ce blog, c’est sans doute qu’après une superbe première saison, la série n’a cessé de baisser en qualité, tout en gardant malgré tout ce petit coté accrocheur qui fait qu’on veut quand même où tout cela va nous emmener. Mais il faut bien avouer qu’au bout d’un moment, on a bien compris comment fonctionne la société de « The handmaid’s tale » et que se coplaire dans cette espèce de constante torture mentale et physique n’apporte plus rien. Et cette crainte s’est à nouveau réalisée dans cette saison 4 qui multiplie les redites. Evasion, emprisonnement, torture, etc… N’en jetez plus ! La première moitié de cette quatrième saison reste sur des rails bien balisés par les saisons précédentes.

Et puis, tout à coup, tout change, et la série prend un vrai nouveau tournant qui change totalement la perspective narrative. Enfin ! Du nouveau ! Evidemment, je ne dirai rien sur ce virage majeur, mais c’est un véritable renouveau qui rehausse très largement l’intérêt de cette saison et de la série dans son ensemble.

Comme il ne faut pas tuer la poule aux oeufs d’or, rien n’est encore résolu dans cette saison même si on sent qu’une fin potentielle se rapproche. En tout cas, les mouvements sont importants, les personnages se radicalisent, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire, et finalement, en arrivant à la fin de cette saison 4 on n’a qu’une hâte : voir ce qui se profilera en saison 5. Mission accomplie, mais que cela aura été long pour en arriver là !

 

The nightingale, de Jennifer Kent

Jennifer Kent, qui s’était fait connaître avec son premier film (d’horreur) en 2014, « Mister Babadook », est revenue en 2018 avec « The nightingale », dans un genre bien différent (film dramatique de vengeance sur fond historique). Un film dur, étouffant, sur la recherche de vengeance d’une femme irlandaise, Clare Caroll, condamnée et déportée en Tasmanie puis violée et qui a vu son mari et son enfant assassinés devant ses yeux par un officier des forces coloniales britanniques, en 1825.

La fameuse scène qui déclenche tout est une horreur absolue, il faut avoir le coeur bien accroché. Et c’est un peu à l’image du film qui ne fait rien pour adoucir son propos : c’est très sec, il n’y a (en dehors des chansons de Clare, d’où le titre du film, le rossignol en français) aucune musique, rien que les faits, bruts et sans filtre. C’est à la fois très éprouvant car ce qu’on voit n’a évidemment rien de bien joli (mais personne n’est blanc comme neige, Clare elle-même est très clairement raciste, du moins au début) tout autant que surprenant avec un sens du montage et des « cuts » parfois déroutants.

Il en résulte un film qui ne peut évidemment pas laisser indifférent, du genre de ceux qui marquent, surtout lorsqu’ils abordent des thèmes durs et délicats (le viol, la famille, le racisme, le colonialisme, etc…). Hautement perturbant, sans doute à ne pas montrer à tout le monde (même si les thèmes doivent être traités et vus du plus grand nombre, mais là c’est parfois vraiment dur…), mais pourtant salvateur en un sens, « The nightingale » est remarquable et à saluer pour le prise de risque de Jennifer Kent. (et les superbes prestations de Aisling Franciosi dans le rôle de Clare, de Baykali Ganambarr dans celui de l’aborigène Billy et de Sam Claflin qui incarne un terrifiant Lieutenant Hawkins).

 

Shang-Shi, de Destin Daniel Cretton

La bonne surprise que voilà ! Je n’avais pas prévu d’aller voir ce énième film Marvel, un peu saoulé de ces multiples productions lassantes sur le long terme, d’autant plus que la conclusion de l’arc Thanos me convenait bien, sans avoir besoin de revenir dans ce monde Marvel au rythme de sorties éreintant.

Et puis j’ai eu des places gratuites, alors pourquoi se priver ? Et j’ai bien fait, car même si le film suit des chemins toujours bien balisés, il reste relativement indépendants des autres productions Marvel : s’agissant d’une « origin story », le film nous montre la naissance d’un nouveau super-héros, sans lien au départ avec le reste du casting Marvel.

A l’évidence fait pour convenir à un public asiatique (comme l’avait fait « Black Panther » en son temps pour le public afro-américain), « Shang-Shi » est en fait un film d’arts martiaux super-héroïque qui a le bon goût de présenter des combats plutôt bien chorégraphiés (le premier combat entre ceux qui deviendront les parents de Shang-Shi est une merveille de combat/séduction) et des acteurs emblématiques du genre (aaaaah Michelle Yeoh ! Aaaaaah Tony Leung ! Il ne manque plus que Donnie Yen et aurait eu la sainte trinité des arts martiaux ! 😀 ).

Avec une atmosphère résolument « fantasy chinoise », une iconographie qui tape en plein dans le mille (les lions, les dragons…) et un côté super-héros qui, par moments, m’a fait penser à du « Dragon Ball » (animé japonais basé sur un grand roman classique et fantastique chinois), « Shang-Shi » apporte un vrai vent de fraicheur à l’univers Marvel. Dommage qu’en l’intégrant à la fin dans le reste de l’univers Marvel, cet aspect si rafraichissant risque de se voir diluer au sein d’un monde en expansion constante. Mais en l’état, c’est un film très recommandable, un vrai plaisir visuel qui ne manque pas de panache. Bonne pioche !

 

  
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