La voie de la liberté, de Tang Fei
Quatrième de couverture :
Y en n’a pas !
Le confinement poussé à l’extrême
Voilà un texte dont la période actuelle de confinement fait un étrange écho… Je ne saurais dire s’il est visionnaire (l’avenir nous le dira, nous n’en sommes pas encore sortis…), mais les éditions Jentayu ne pouvaient pas manquer de faire le parallèle avec l’actualité en le rendant disponible gratuitement en ce moment.
Car « La voie de la liberté » parle de confinement. Une femme, une des premières malades d’un genre nouveau, sent le vent tourner et décide donc de rester cloîtrer chez elle, avec ses deux enfants. Une décision étonnante alors que le monde n’a pas encore conscience de ce qui va arriver. Et finalement, la catastrophe sanitaire arrive (il s’agit ici d’une pollution de l’air particulièrement néfaste), et la société finit par s’écrouler. Du moins c’est ce qu’il semble du point de cette famille confinée, alors que la femme et ses enfants (et plus tard ses petits-enfants, l’un d’entre eux (fille ou garcon, le mystère demeure) étant le narrateur du texte) n’ont absolument aucun contact avec l’extérieur.
Isolement total, sur un temps long (plusieurs années), « La voie de la liberté » nous montre que le retranchement prolongé, s’il est au départ salvateur, conduit finalement à un repli sur soi duquel il est impossible de sortir. Tang Fei, jouant plus sur la parabole que sur le réalisme (notamment scientifique, mais aussi sur le plan un peu bancal de la cohérence narrative), utilise pour cela un thème éculé de la littérature fantastique, proche de la manière de faire d’un Richard Matheson (pris à l’envers, mais je ne détaille pas… 😉 ). C’est un brin déstabilisant, surprenant, mais le discours est limpide.
On pense donc inévitablement à la situation que nous vivons en ce moment, mais en se détachant de la période actuelle, le texte peut avoir (surtout qu’il vient d’une autrice chinoise) une portée beaucoup plus sociétale, voire économique et donc aussi politique. Pas mal pour un texte d’une vingtaine de pages, joliment traduit par Coraline Jortay.
Critique écrite dans le cadre des challenges « Le Projet Maki » de Yogo et le « Défi Cortex » de Lune (catégorie « Asie »).
Un texte sur le confinement proposé dans un numéro qui s’appelle « L’Avenir », vraiment ? C’est presque trop gros pour être vrai. ^^
La cohérence bancale fait un peu peur, mais comme elle ne fait que 20 pages, pourquoi pas. Tu vas craquer pour la revue entière du coup ?
Ouais, c’est assez dingue quand on y pense. 😀
Pour la cohérence, c’est plutôt une histoire de détails qui sont un peu passés sous silence. Mais une analyse excessive de la cohérence du récit n’a pas d’intérêt ici, c’est le message qui prévaut car c’est sur lui que repose le texte. Bref, faut pas t’en faire, tu peux tenter la lecture. 😉
Merci de continuer à lire et partager ces quelques nouvelles. Même si celle-ci ne rentrera pas dans ma PAL ! 😉
Avec plaisir. 😉
Et dommage ! 😀
Merci pour l’idée de lecture ! Depuis Liu Cixin, je suis friand d’auteurs chinois ; cette nouvelle ne va même pas passer en PàL, je pense que je vais la dévorer d’ici la fin de la journée 🙂
De rien, même si je n’ai toujours pas lu les tomes 2 et 3 de la trilogie de Liu Cixin, j’ai comme toi un intérêt tout particulier pour la SF asiatique, notamment chinoise. 😉
Autrice asiatique ça aurait pu m’intéresser, mais la thématique de la nouvelle ne me fait pas du tout envie, du coup, je passe.
C’est dans l’air du temps, mais si on a envie de se changer les idées, ce n’est peut-être pas une lecture qui s’impose… 😉
Super intéressant. Mais dis-moi, si cette femme se cloitre avec ses deux enfants, comment finit-elle par avoir des petits-enfants? Ils ont quand même des contacts avec l’extérieur? Ou c’est une histoire de confinement qui vire à l’inceste? (Je demande en toute bonne foi, ça m’a inetrpellée…)
Evidemment, si je t’explique je spoile. Alors attention, à toi de voir, soit tu vas lire le texte, soit tu regardes ma réponse ci-dessous. Cela dit, cet élément n’est pas vraiment le coeur du texte. Enfin, en partie quand même, mais pas trop. Juste un peu quoi. Ça a de l’importance mais ce n’est pas capital, même si ça compte dans le « résultat » du texte une fois arrivé à la fin. Je suis clair là ? 😀
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Donc, le fait d’avoir des petits-enfants découle effectivement d’un inceste entre les deux enfants de la femme qui s’est confinée. Ces deux-là ont eu plusieurs enfants, dont le nombre n’est pas explicité. Mais plusieurs. « Un amour fraternel intense » nous dit le texte.
Maintenant va quand même lire la nouvelle, ce n’est pas bien long. 😉
Ok merci. J’ai lu, ahah. Et je ne vais pas lire la nouvelle pour autant, mauvaise tête que je suis (parce que trop de choses à lire, parce que pas envie de lire sur écran, tout ça).
Pas de soucis, trop de choses à faire pour se forcer à faire quelque chose qu’on n’a pas envie de faire. 😉