Zapping VOD, épisode 51
Parasite, de Bong Joon-Ho
Là clairement, le film ayant tellement fait l’actualité ces derniers mois avec rien de moins que la Palme d’Or à Cannes et quatre Oscars aux US, tout le monde en a entendu parlé et tous ceux plus ou moins intéressés par le film l’ont sans doute déjà vu… Sauf peut-être ceux qui ont des enfants… 😀
Toujours est-il que, pour faire court, le film mérite à 100% sa renommée et les prix qu’il a reçus. Il est varié, inventif, intelligent, surprenant, corrosif. Bong Joon-Ho a eu la riche idée de mélanger les genres, faisant de son film tour à tour une comédie, un thriller, un film social. Jouant avec les sentiments que les spectateurs auront à l’égard de cette famille pauvre tentant de jouer les parasites auprès d’une famille riche en profitant habilement de leur niveau de vie, le réalisateur coréen nous les présente sous un jour sympathique avant de progressivement révéler l’envers du décor, un envers bien moins reluisant qu’il n’y parait.
Mais chacun a ses torts dans ce film incisif et complexe sur le plan relationnel, où l’intrigue prend progressivement une tournure très radicale. Imprévisible, passant du rire aux larmes, parfois terrifiant, « Parasite » est une réussite totale.
Gatsby le magnifique, de Baz Luhrmann
Posons les choses d’emblée : je n’ai pas lu le roman de Francis Scott Fitzgerald, dont est tiré le film de Baz Luhrmann. Voilà qui est dit, ce qui m’empêche de faire quelque comparaison que ce soit et de ne prendre le film que pour ce qu’il est : un film.
Un film pas désagréable, même si, Baz Luhrmann oblige, tout cela est très clinquant, très coloré. On aimera ou non, j’avoue pour ma part avoir frôlé l’overdose devant cette débauche d’effets visuels numériques omniprésents et très tape-à-l’oeil, mais qui donnent aussi au film une identité visuelle unique… Idem pour la partie musicale où les anachronismes sont une marque de fabrique mais participent là aussi à lui donner un charme indéniable.
Pour le reste, le film dispose d’un casting très réussi avec notamment un Leonardo DiCaprio au top, comme d’habitude, et un Tobey Maguire à qui l’innocence et la naïveté de son personnage conviennent très bien. La fragilité du personnage interprété par Carey Mulligan est également parfaite.
Mais le film ne parvient malgré tout jamais à décoller complètement, peut-être un peu plombé par cette mise en scène grandiosement kitsch (mais très réussie dans son genre) et un peu indigeste qui étouffe une histoire qui aurait mérité un peu plus de délicatesse.
Ad Astra, de James Gray
« Ad Astra » nous emmène aux confins de Neptune pour étudier en profondeur les états d’âmes d’un astronaute à la recherche de son père (héros de la conquête spatiale) qu’il croyait mort et dont les autorités lui indiquent qu’en plus d’être vivant, il pourrait bien être une menace pour l’humanité…
Le film est en fait très psychologique, et même s’il ne manque pas de scènes propres à faire se dresser les poils des amateurs de SF (sur la Lune, dans la station norvégienne, autant de scène très jolies mais qui n’ont qu’un très faible impact sur l’intrigue, ou disons plutôt qu’elles amènent de manière très mécanique quelques changements pour remettre le personnage de Brad Pitt au centre de l’attention), le fond même du film n’a rien de SF.
Pour autant, « Ad Astra » est visuellement superbe, très contemplatif dans sa mise en scène qui prend le temps de prendre son temps (un changement bienvenu par rapport aux films épileptiques qu’on nous sert trop régulièrement). On n’a certes pas droit au célèbre morceau « Ainsi parlait Zarathoustra » mais Max Richter et Lorne Balfe ont fait un excellent boulot sur la partie musicale.
Tout cela nous donne un très beau film, à la fois dense et aérien, intime et spatial, une sorte d’épure psychologico-SF existentialiste qui nous emmène infiniment loin dans l’espace pour affronter ce qui est là, tout près, dans notre coeur. Mais il manque peut-être un tout petit peu d’émotion pour totalement emporter l’adhésion malgré l’excellente prestation toute en retenue de Brad Pitt. Remarquable malgré tout.
J’ai adoré Parasite. Tout y est bon et il m’a scotché derrière mon écran.
Je pense que je regarderai Ad Astra un jour, mais ce n’est clairement pas une priorité
Rien de plus logique, « Parasite » est tout à fait excellent.
« Ad astra » vaut vraiment le détour, à condition de ne pas être effrayé par une certaine contemplation. Ce qui fait quand même du bien face à l’avalanche de films épileptiques. Et qui sied aussi très bien à tout ce qui se rapporte à l’espace. 😉
Parasite -> chef d’oeuvre. Je l’ai vu trois fois 😀
Gatsby le magnifique était pas mal mais je préfère l’ancienne version de ce film, que je n’ai plus vue depuis 15 ans au moins cela dit. Pas lu le livre non plus mais j’aimerais bien un jour.
Quant à Ad astra je l’ai trouvé assez moyen et assez chiant malgré le fait que je n’ai pas spécialement de problème avec les films contemplatifs. Sur une thématique un peu similaire j’ai d’ailleurs largement préféré le précédent film du réalisateur The lost city of Z qui avait réussi à m’étonner (alors qu’on était loin du film d’action aussi).
Je crois que tout le monde est d’accord sur « Parasite ».
Je n’ai pas vu l’ancienne version de « Gatsby », et à vrai dire je ne savais même pas qu’elle existait…
Et pour « Ad astra », ça ne me surprend pas, au-delà d’une esthétique au top, je pense qu’il peut être assez clivant.
Pour, je pense, la première fois, j’ai vu tous les films dont tu parles!
Parasite: chef d’œuvre, oui. Il a tout pour lui, y compris une « patte » fofolle qui m’a laissée bouche bée la première fois. C’est le film de l’année, même si je l’ai classé en deuxième sur le blog parce que j’étais encore sous l’influence de la Reine des neiges dont j’écoutais la musique en boucle… Mais en vrai il est beaucoup mieux, hein.
Gatsby: je ne m’en souviens pas trop. Je sais que j’ai été émue par la fin car ils citent quelques phrases du livre. J’adore le livre car c’est un combat perdu d’avance et j’ai retrouvé ça au cinéma. Mais oui, c’est spécial ce que fait ce réalisateur. Il faudrait que je le revoie.
Ad Astra: particulier aussi. Pas trop aimé pour ma part, je crois, même si c’est beau et que je tiens Brad Pitt en haute estime de faire ce genre de film. Comme Tigger, j’ai plus apprécié Lost City of Z.
Je voulais bien entendu écrire « comme Tigger *Lilly* » 😉
Un jour j’installerai une extension qui permettra aux commentateurs de corriger leurs messages, au besoin. 😀
Pour « Parasite », rien à ajouter. 😉
Il y a un vrai truc avec « Gatsby », qui apparaît par intermittence dans le film, un peu masqué par les effets spéciaux et de mise en scène un peu « bling bling ». Je me dis qu’il est possible qu’avoir lu le livre apporte un vrai plus…
Et pour « Ad astra », c’est le confirmation, s’il en était besoin, que Brad Pitt est un super acteur (justement récompensé aux Oscars cette année). Et je note « The lost city of Z », que j’avais déjà repéré à sa sortie et qui, je pense, à tout pour ma plaire. 😉
Pas vu Parasite, on est pas assez en forme pour les films en ce moment hélas… mais comme Monsieur veut le voir aussi on devrait y venir.
Beaucoup aimé Ad Astra pour ma part, la froideur du personnage ne m’a pas du tout dérangé (mais bon le côté très posé et d’un coup j’explose ça me connait xD)
Gardez bien « Parasite » pour plus tard alors, il ne faut pas le louper… 😉
Un côté très posé qui explose d’un coup ?… Mmmmmh, non vraiment je ne vois pas… Un enfant peut-être ? 😀
Gatsby ne m’intéresse pas trop, mais il faut que je rattrape Parasites. Et Ad Astra est vraiment chouette, contente que tu aies aimé !
Gatsby n’a rien d’un indispensable. DiCaprio est pour moi un argument fort, mais ça n’en fait pas un grand film pour autant…
Parasite en revanche est à voir absolument.
Et Ad Astra oui, très sympa, ça fait du bien de voir un film qui sait prendre son temps, ça devient trop rare… 😉
Tous les films de Bong Joon-ho sont intéressants et Parasite est un peu le haut de l’iceberg. Je n’ai pas aimé le Oz de Gray qui semblait tourner dans l’arrière cour d’un hôtel brésilien (La loi de la jungle montrait une jungle bien plus fascinante, c’est dire – et je conseille le film au passage) et du coup j’ai zappé ce Ad Astra. Je préférais quand il tournait à New York. Peu de souvenirs du Gatsby mais pas désagréable – grâce à Di Caprio.
J’ai prévu de m’intéresser au reste de la filmographie de Bong Joon-Ho. Il touche à plein de genres différents, et je me trompe peut-être mais j’ai l’impression que ce syncrétisme se retrouve concentré dans « Parasite ». Mais en tout cas, j’ai devant moi de belles découvertes à faire je pense.
Pour Oz, je suppose que tu parles de « The lost city of Z », film qui revient sur l’expédition de Percy Fawcett ? Je t’avoue qu’il me tente beaucoup, et les critiques ont été plutôt élogieuses d’ailleurs (ce qui ne veut certes pas toujours dire grand chose…). Et comme j’ai bien aimé « Ad astra »…
Pour « Gatsby », il est évident que sans Di Caprio, le fim serait beaucoup plus oubliable. C’est quand même un acteur assez phénoménal. L’un de mes favoris je dois dire.
Oui à toutes les questions (j’ignore pourquoi je m’obstine à lire Oz dans le titre de ce film). Ce Lost City est sûrement le film le moins passionnant que j’ai pu voir sur l’Amazonie. Mais ce n’est que mon avis.
Il faut bien des avis différents de la tendance générale… 😉