Schémas artificiels, Journal d’un AssaSynth tome 2, de Martha Wells
Quatrième de couverture :
Les SecUnits se moquent pas mal des actualités. Même après avoir piraté mon module superviseur et débloqué mes accès, je n’y ai jamais prêté grande attention. D’abord, parce que les téléchargements de contenu multimédia risquent moins de déclencher les alarmes éventuelles des réseaux locaux et satellitaires, mais surtout, parce que les informations sont d’un ennui mortel et que je me fiche éperdument des querelles entre humains tant que je n’ai pas 1) à y mettre un terme, 2) à nettoyer après eux.
Où AssaSynth se fait passer pour un humain augmenté et embaucher comme consultant de sécurité auprès de trois scientifiques en litige avec leur employeur…
Entre voyage dans la galaxie et exploration de mine abandonnée, Schémas artificiels sonde davantage la conscience émergente du narrateur. Ses relations avec d’autres intelligences artificielles dessinent une fresque de personnages non-humains d’une grande profondeur, rappelant le cycle de « La Culture » de Iain Banks. Et à se mettre au service d’humains, AssaSynth découvre à quel point il est délicat de ne pas s’attacher émotionnellement à ceux qu’on protège.
Défaillances systèmes, la première des quatre novellas qui forment « Journal d’un AssaSynth », a reçu les prix Hugo, Nebula, Alex et Locus.
What a feeling
Suite directe de « Défaillances systèmes », « Schémas artificiels » poursuit l’intrigue lancée par Martha Wells, à savoir la recherche par l’androïde narrateur de sa place au sein de la société humaine, elle qui justement n’en donne aucune aux androïdes, a fortiori quand ils parviennent à pirater leur module superviseur. Pensez donc, un androïde « hors de contrôle », notamment un SecUnit, c’est à dire un androïde de sécurité doté de nombreux systèmes de piratages et de combat, c’est intolérable !
Pourtant notre « AssaSynth » n’est pas un danger public. Il est même régi (de lui-même) par une certaine droiture, une certaine conscience (professionnelle ou non, allez savoir), qui le poussent à d’une part éviter les carnages (après tout, vu sa condition, il vaut mieux rester discret), et d’autre part à particulièrement veiller sur les humains faisant appel à lui.
Voyage, voyage
Car il y en a des humains qui ont besoin de lui, même si ces derniers ne savent pas forcément à qui ils s’adressent réellement. C’est le cas dans « Schémas artificiels » puisqu’un petit groupe de jeunes scientifiques a besoin d’un garde du corps pour superviser (au cas où…) la négociation qu’ils s’apprêtent à mener avec leur patronne soupçonnée de leur avoir volé leur travaux. Un contrat qui tombe bien puisque qu’il va permettre à notre androïde (toujours aussi fan de séries télé, s’il pouvait il y passerait tout son temps !) de revenir sur les lieux qui l’ont vu pirater son module superviseur au cours d’une mission qui a mal tournée (et qui a causé la mort de 57 personnes…).
EVE, lève-toi
Scindée en deux parties bien distinctes (la première étant plutôt introspective avec l’interaction entre l’androïde et l’IA d’un vaisseau de transport plutôt bavarde (que l’AssaSynth va surnommer EVE pour Emmerdeur de Vaisseau Expéditionnaire (en VO : ART pour Asshole Research Transport)) mais importante puisque rapprochant encore un peu plus, ne serait-ce que physiquement, l’androïde de l’espèce humaine, la seconde lançant l’intrigue proprement dite), la novella de Martha Wells capitalise sur ce qui avait fait le succès de « Défaillances systèmes » : intrigue resserrée (même si elle joue sur plusieurs tableaux), de l’action, de l’humour (un peu moins que dans le volume précédent ceci dit), et quelques thèmes plutôt classiques de la SF repris de belle manière sans que cela ne soit particulièrement renversant.
C’est incontestablement efficace, finalement (sans qu’on y prenne garde) hautement sympathique et suffisamment bien mené (y compris dans la méta-intrigue qui court sur les quatre novellas) pour donner envie au lecteur de plonger dans le troisième volume. Je n’y manquerai d’ailleurs pas !
Lire aussi l’avis de Dionysos, Anne-Laure, Zina, Lullaby, Un bouquin sinon rien.
Critique écrite dans le cadre du challenge « Le Projet Maki » de Yogo.
Complètement d’accord, court mais efficace 😉
Dans ce tome j’ai beaucoup aimé les interactions entre AssaSynth et EVE même si j’ai un peu moins aimé l’intrigue de ce tome. Bonne lecture avec la suite !
Voilà c’est ça, et je n’en demandais pas plus, j’avais juste envie d’un pur moment de plaisir sans prise de tête. Mission accomplie. 🙂
L’intrigue en tant que tel n’a rien d’extraordinaire, elle sert même de prétexte à tout le reste, même si d’une certaine manière elle fait aussi avancer le personnage principal.
Mais l’interaction avec EVE, même si je trouve qu’elle trop confinée dans la première partie du texte, est en effet importante (et amusante), c’est même très signifiant de voir l’androïde avancer toujours plus sur la voie de l’humanité en échangeant avec une intelligence artificielle… 😉
J’ai lu le premier il y a peu, c’était très bien et je sais que je lirai les suivants, du coup je n’ai que survolé ton billet pour lire ta conclusion. Mais j’ai aperçu des sous-titres et je suis… comment dire… entre horrifié et intrigué de savoir à quel point il y a un rapport avec la novella. xD
Les sous-titres ? Qu’est-ce qu’ils les sous-titres ? 😛
D’une manière ou d’une autre (mais peut-être plutôt d’une autre… 😀 ), ils ont un rapport avec l’intrigue. 😉
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