Zapping VOD, épisode 47
Le monde de Némo, de Andrew Stanton et Lee Unkrich
Après la réussite « Rio » auprès de notre fille, nous avons voulu réitérer l’essai avec « Le monde de Némo ». Nous l’avions déjà vu il y a quelques années (au cinéma d’ailleurs il me semble) et en avions gardé le souvenir d’un film vif et coloré. Vision parcellaire, comme nous avons pu le découvrir en le re-visionnant avec mini miss. Première scène : Némo perd sa mère, vraisemblablement mangée par un vilain poisson vorace. Deuxième scène : Némo, capturé par un plongeur (vu du point de vue du poisson donc gros et impressionnant) est séparé de son père. Troisième scène (ou presque) : le père de Némo et Dorie sont confrontés à des requins, pas si méchants que ça au premier abord, sauf quand l’un d’eux renifle du sang. Et là c’est un requin très très énervé qui apparaît à l’écran. Ajoutons à cela que « Le monde de Némo » est un film dans lequel la peur est omniprésente : les poissons ne sont plus dans leur élément familier, il y a beaucoup de crainte, de cris et que narrativement c’est « complexe » puisqu’on suit d’une part Némo (et je cite notre fille : « Il est où le papa de Némo ? ») qui cherche à s’échapper de son aquarium, et d’autre part son père qui cherche à le retrouver (et je cite à nouveau notre fille : « Il est où Némo ? »).
Tout ça fait que nous avons failli arrêter la séance avant son terme. Mais elle a insisté pour aller au bout, alors nous l’avons rassurée quand elle en a eu besoin (le requin surtout), et la dernière partie du film est heureusement plus positive. Bref, « Le monde de Némo », dans l’absolu, est un très bon film, mais ça nous a surtout donné une petite leçon à nous, parents : ne pas se fier à nos souvenirs et éventuellement regarder avant ce que nous pensons lui montrer.
Pierre Lapin, de Will Gluck
Encore une histoire avec mini miss. Elle est fan de « Pierre Lapin », la série animée. Elle aime aussi beaucoup les histoires illustrées par Beatrix Potter. Par curiosité, je m’étais mis le film, sorti en 2018, de côté. Après la « mésaventure » du « Monde de Némo » ci-dessus, nous l’avons regardé mon épouse et moi. Le constat a vite été évident : ce n’est pas de son âge, contrairement à la série animée. Ici c’est plus réaliste, donc d’une certaine manière plus « dérangeant », moins enfantin.
Pour le reste, on est tout de même dans un film pour enfants : tout est très surjoué, l’intrigue est cousue de fil blanc. Il n’empêche, même si au début on a tendance à lever les yeux au ciel, le film finit par trouver son rythme, avec un ton un brin irrévérencieux (et moderne !) qui fonctionne plutôt pas mal. Certes, les récits de Beatrix Potter sont ici très (très !) transformés, mais l’essentiel est là : le film se regarde le sourire aux lèvres. A voir donc, à condition de n’avoir rien de plus important à faire.
Predestination, de Michael et Peter Spierig
« Predestination » (Prix du public aux Utopiales 2014) est l’adaptation du récit de Robert heinlein, « Vous les zombies ». Récit emblématique (et définitif ?) du voyage dans le temps, le texte d’Heinlein donne donc au film un matériau de base absolument imparable. Reste à ne pas foirer l’adaptation. Et de ce côté-là, c’est plutôt réussi, malgré une première moitié un peu paresseuse (le récit du personnage dans le bar est un peu longuet et pas vraiment électrisant cinématographiquement parlant). Pour tenir sur la durée, les scénaristes (qui sont aussi les réalisateurs) ont ajouté un aspect « thriller » absent du texte d’origine, histoire de dynamiser un peu le récit. Et cet ajout respecte parfaitement le coeur du récit d’Heinlein.
On a donc un film qui est une vraie belle adaptation, qui conserve cet aspect exemplaire de ce que sont les paradoxes temporels que possédait déjà la nouvelle de Robert Heinlein, et qui ne sacrifie pas son histoire sur l’autel du spectaculaire (et à vrai dire, les réalisateurs ne pouvaient sans doute pas se le permettre à cause d’un budget limité…). C’est court, bien ficelé, et comme le texte de base, je ne peux rien en dire de plus sous peine de trop en dévoiler là où la surprise est de rigueur (sauf pour ceux qui connaissent la nouvelle bien sûr). A voir !
Comment ça vous n’avez pas envisagé de lui montrer « Prédestination » ? Pensez aux thématiques des Zapping VOD voyons, c’est important, faites un effort !
Il va falloir que je pense à la thématique la prochaine fois ! 😀
C’est vrai que « Predestination » jure un peu après le deux premiers films… Il n’empêche : il est très bon ! 😉
C’est le lot de beaucoup de mon entourage : revisionner des œuvres avec un œil différent depuis que les personnes sont parents.
J’ai bien aimé Le monde de Nemo (et aussi Finding Dory), moins Pierre Lapin. Quand j’ai regardé Predestination, je ne savais strictement rien du récit – et j’estime que le titre est obscur – donc surprise totale et il fait partie des films que je préfère (cinq poulpy !)
Ça change carrément la perspective oui ! Et du coup, même avec des choses qu’on estime être « regardables », il faut rester méfiant. Ça parait logique, mais ça ne fait pas de mal de le dire. 😉
C’était un peu la surprise pour moi ce « Predestination », je connaissais certes la nouvelle d’origine, mais j’avais peur. Et il faut bien dire que l’adaptation est excellente. Content de voir que je ne suis pas le seul à le penser. Et cinq poulpy, waouh ! 😉
Huhu c’est vrai qu’un petit a une vision très différente des films (elle est petite ta fille, non? Elle a quatre ans?). Pour la petite histoire, il paraît que j’ai tellement hurlé en voyant Maléfique au cinéma qu’on m’a ramenée chez moi. Bon moi j’adore Nemo, j’espère qu’elle l’appréciera plus en grandissant. 🙂
Elle a trois ans le mois prochain. 😉
C’est sûr qu’elle voit les choses différemment, la vision de Némo nous l’a bien rappelé.
Haha, j’imagine la crise d’hystérie, avec retour des parents avec l’enfant sous le bras, etc… 😀
Pas toujours facile les films avec les enfants, ça n’est pas évident de voir ce qui va leur faire peur (une de mes nièces a été terrifiée par les grandes vagues dans Vaïana, je n’avais pas prévu le coup…)
Pas facile de prévoir un visionnage « 100% safe », même des choses a priori anodines peuvent impressionner les enfants… On essaiera de regarder un peu avant ce qu’on veut lui montrer, mais du coup si ça applique de voir chaque film deux fois, ça va être compliqué… 😀
Je note de rattraper Predestination à l’occasion alors. J’ai lu la nouvelle mais je n’en ai plus aucun souvenir, ça sera une totale découverte du coup 😀
Pour les films jeunesse j’ai découvert la même chose quand j’ai montré Totoro et Ponyo à mes jeunes cousins. On croirait ces films très gentils mais y’a toujours des séquences qui ont un fort effet sur les plus petits (Totoro c’est le moment où on s’inquiète de la mère à l’hôpital et Ponyo c’est la tempête).
Si tu ne te souviens pas de la nouvelle d’Heinlein, alors tu pourras regarder le film avec un oeil « vierge », même si je pense que tu comprendras vite le « truc » que tu penses avoir oublié mais qui est forcément resté quelque part au fond de ton cerveau, attendant qu’on vienne le réveiller. 😉
Pour les films jeunesse, c’est étonnant de voir à quel point des choses qu’on pense être totalement anodines peuvent avoir un gros effet sur les enfants. On s’est fait avoir une fois, on va faire plus attention maintenant (mais Totoro, je n’aurais pas cru… J’avais même sérieusement pensé à lui montrer…). 😉
Nemo est en effet assez trash et je me rappelle que la vague de passions pour les poissons clown en aquarium qui s’en était suivi m’avait fait penser que ni les parents ni les enfants n’avaient rien compris au film XD
Je me note Prédestination.
Le plus grand de mes neveux regardait Totoro en boucle quand il avait 3 ans, il doit y avoir des différences individuelles. J’ai l’impression que ces petites frayeurs d’enfant font partie de l’apprentissage, on en a tous une à raconter, moi c’était Bambi huhu.