Star Trek The Next Generation, saison 5
Plus d’un an et demi, c’est le temps qu’il m’aura fallu pour ingurgiter la cinquième saison de « Star Trek The Next Generation ». Enfin, plus précisément le temps entre les articles consacrés à la saison 4 et la saison 5. Car j’ai certes mis du temps à m’y mettre à cette cinquième saison, mais je l’ai finalement binge-watchée lors d’une semaine de congés.
Et donc, après deux premières saisons pour le moins poussives, puis un rythme et une voix enfin trouvés dans les saisons 3 et 4, cette cinquième saison ne fait que confirmer la bonne dynamique sur laquelle s’est engagée la série. Elle a bien sûr profité de tout ce qui a été présenté précédemment, l’équipage est dorénavant bien connu et bien rodé, mais c’est aussi du côté des personnages secondaires que la série peut s’appuyer. On retrouve donc dans cette saison des personnages déjà croisés au fil des épisodes précédents : cela va de la barmaid et fine conseillère Guinan (Whoopi Goldberg, toujours fidèle au poste dans cinq épisodes) à Alexander Rozhenko, le fils de Worf (dans quatre épisodes) en passant par Wesley Crusher (deux épisodes), l’exubérante Lwaxana Troi (dans un épisode) ou bien le « transporter chief » Miles O’Brien (cinq épisodes) et son épouse Keiko (trois épisodes). Cela donne le sentiment d’un univers consistant qui ne passe pas systématiquement d’une chose à une autre au fil d’épisodes déconnectés même si l’aspect procédural reste un fondement de la série. Si on ajoute à ça l’apparition de quelques « guests » ici ou là, comme Sela/Tasha Yar (dans deux épisodes, dont le « season premiere » qui clôt le traditionnel cliffhanger de fin de saison 4) ou bien surtout Spock dans deux épisodes (dont l’apparition ne doit rien au hasard puisque un mois après la diffusion des épisodes « Unification, part 1 » et « Unification, part 2 » sortait au cinéma « Star Trek VI », il s’agit donc clairement ici d’un peu de promotion), on obtient un cocktail qui tient bien la route. Ajoutons en sus l’introduction du personnage très intéressant mais sans doute un peu trop sous-exploité de Ro Laren (dans six épisodes), une officier bajorane un peu rebelle, ce qui n’est pas si courant au sein de Starfleet (qui donnera tout de même l’idée à la production d’insister sur le conflit entre les Bajorans et les Cardassiens, ce qui mènera plus tard à la série « Star Trek Deep Space Nine »), et qui devra beaucoup au capitaine Jean-Luc Picard.
Et parlons-en de Picard. Toujours au centre de la série, c’est lui qui l’emmène là où personne n’est jamais allé, avec quelques épisodes centrés sur lui, et parmi les meilleurs de cette saison, comme « Darmok » qui le met face à une situation désespérée dans laquelle la communication est impossible ou bien le superbe « The inner light » sur le temps qui passe, l’espoir, la famille, les souvenirs. Un épisode qui se centre beaucoup sur la prestation de Patrick Stewart. Mais il y a bien d’autres épisodes qui fonctionnent bien, sans se reposer plus que de raison sur Picard. Je pourrais citer un classique de la SF avec « Cause and effect » et sa boucle temporelle, ou bien « Ethics » et sa réflexion sur le suicide, « The perfect mate » et la liberté des femmes à disposer de leur corps. Oui, à plus d’un titre, la série a toujours des choses à dire sur notre société.
Et puis on trouve quelques épisodes plutôt centrés sur la mythologie de l’univers, notamment avec les deux parties de « Unification » qui indiquent que Romulans et Vulcains ne sont peut-être pas si éloignés, ou bien « I, Borg » qui montre que les Borgs (du moins un d’entre eux) peuvent peut-être être sauvés, avec en filigrane une réflexion sur le génocide et le classique « la fin justifie les moyens ». Il y a bien sûr là aussi un cliffhanger de fin de saison (« Time’s arrow, part 1 »), mais moins prenant que lors des deux dernières saisons (mais qui lui aussi utilise un grand classique de la SF : le voyage dans le temps).
Chaque personnage principal continue d’évoluer à son rythme, au fil d’épisodes plus particulièrement centrées sur chacun d’eux. Tout juste peut-on regretter que certains soient un peu plus délaissés que d’autres, je pense notamment à William Riker qui n’a pas grand chose à se mettre sous la dent, alors que Deanna Troi est plus régulièrement utilisée, elle qui ne m’intéresse pas particulièrement… Data reste toujours aussi intéressant dans sa recherche constante d’humanité (et Brent Spinner toujours aussi doué pour l’incarner). Geordi La Forge en revanche reste un peu trop souvent la caution « techno-blabla » principalement utilisée pour démêler les intrigues scientifiques et techniques en utilisant un jargon incompréhensible, faisant passer la technologie de Star Trek pour de la magie, ce qui a sans doute dû ravir Arthur C. Clarke.
« Star Trek The Next Generation » reste donc toujours sur la bonne voie avec cette cinquième saison, et mérite largement d’être vue encore aujourd’hui, à condition de supporter toute cette moquette sooooo 80’s-90’s… 😉 Dommage qu’elle soit plombée par deux premières saisons vraiment en retrait, ce qui a dû avoir l’effet d’un repoussoir sur beaucoup de spectateurs qui ont lâché l’affaire avant d’arriver à ce qu’elle a de meilleur à offrir. Tant pis pour eux… Moi j’ai déjà enchaîné sur la saison 6.
Je n’avais jamais pris le temps de regarder en intégralité, ce à quoi je remédie. A part la musique qui, à mon sens, a un peu vieilli, cette série est un vrai bonheur. Des scénarios intelligents et bien ficelés, et surtout des valeurs humanistes, on en ressort grandi.
Oui c’est vrai la musique, à part quelques morceaux un peu plus marquants que d’autres, fait plutôt « musiques additionnelles », c’est à dire plutôt pour accompagner l’ambiance générale mais elle n’est jamais mise en avant.
Pour le reste, je te rejoins également. 😉