Zapping VOD, épisode 41
Les Gardiens de la galaxie 2, de James Gunn
Qu’il avait été enthousiasmant de découvrir le premier volet des aventures de ces justiciers de l’espace ! Humour, excellente BO, des personnages funs et charismatiques, de l’action, pas trop de sérieux, de la grande aventure spatiale qui vous met la banane ! Alors forcément, je ne pouvais pas passer à côté d’un deuxième épisode qui reprend grosso-modo les mêmes ingrédients. L’effet de surprise n’est bien sûr plus présent, et il faut donc agrémenter un peu la recette pour ne pas se retrouver devant un simple clone qui tourne un peu à vide. Et c’est un peu le problème de ce deuxième volume.
Tout ce qu’on connaissait dans le premier épisode revient ici : de l’humour (qui fonctionne un peu moins bien que dans le premier je trouve), des engueulades, de l’action (beaucoup ! Beaucoup beaucoup !!), des endroits insolites, etc… Tout est là donc, mais en un petit peu moins bien, la faute à un scénario indigent qui ne parvient guère à donner du souffle à une aventure quand même bien plan-plan (le temps passé à ne rien faire sur la planète Ego est bien trop long…). Les relations entre les personnages évoluent peu (hormis peut-être Gamora–Starlord mais dans une direction qui n’a rien d’une surprise), certains personnages secondaires n’ont pas grand chose à dire, sauf à sauver la vie d’un personnage important à un moment clé (Nebula…), bref tout ça n’a rien de très surprenant.
Reste un film qui sait d’où il vient, qui assume totalement son origine comics avec tout ce que cela entraîne (exagération totale, action démesurée sans aucun souci de réalisme, etc… À ce titre, la scène d’introduction est un modèle du genre !) et permet de passer deux heures de détente de la plus belle des façons : le sourire aux lèvres, et c’est déjà pas mal.
La planète des singes : suprématie, de Matt Reeves
Fin de la trilogie du reboot de « La planète des singes », une trilogie que je n’attendais pas d’aussi bonne facture. Après un très bon premier épisode suivi d’un deuxième certes un ton en-dessous mais tout de même largement regardable, la conclusion arrive enfin. Et là encore, le réalisateur Matt Reeves surprend son monde : au lieu de nous narrer un conflit majeur, une guerre totale entre hommes et singes, il préfère resserrer son intrigue autour du désir de vengeance de César, ce même désir qu’il reprochait à son ennemi Koba dans le deuxième film. César va-t-il céder à ses plus bas instincts ? Deviendra-t-il pire que des hommes ? Et qui est ce colonel, cruel militaire qui regroupe ses hommes dans le nord en réduisant au passage les singes en esclavage ? Autant de questions qui trouveront une réponse dans ce long film de 2h20. Trop long sans doute, tant la narration aurait méritée d’être dynamisée quelque peu. Qu’importe, cela donne à Matt Reeves l’opportunité d’installer quelques purs moments d’émotion ici ou là : la petite fille qui donne la fleur à Luca, cette même petite fille qui vient donner à manger et à boire à César. Une petite fille qui montre la voie à suivre, pour une bonne entente entre hommes et singes.
Mais cela passe par de nombreuses blessures et douleurs, tant la guerre semble étendre son ombre sur la relation hommes-singes, sous l’égide d’un colonel (son grade n’a rien d’un hasard bien sûr) reclus au plus profond de la nature, en attendant son heure… ou son destin ! Woody Harrelson joue ici une sorte de colonel Kurtz moderne, reclus dans la neige plutôt que dans la jungle, prêt à tout pour sauver l’humanité, où plutôt ce qu’il considère comme l’humanité, en devenant au passage inhumain…
L’histoire est belle donc (on peut y voir de multiples thématiques traitées plutôt finement), les acteurs sont au niveau, de même que les effets spéciaux (charismatique et magnétique César !), mais la longueur du film lui joue tout de même un vilain tour. Mais prenant le contrepied du blockbuster classique, ce troisième film achève de placer la trilogie parmi les très belles surprises de ces dernières années. Comme quoi, Hollywood est encore capable de produire des blockbusters de qualité.
Basé sur le roman du même nom de Jeff VanderMeer, « Annihilation » était très attendu par la communauté des fans de SF, d’autant plus qu’on retrouvait aux manettes Alex Garland, talentueux réalisateur de la belle surprise « Ex machina ». Et c’est peu dire que l’annonce des producteurs de le sortir non pas en salle mais directement sur Netflix car jugé « pas assez grand public » en a surpris plus d’un ! Ah, ce satané Hollywood qui n’ose plus prendre de risques, paralysé par des enjeux financiers qui gangrène sa créativité…
C’est bien dommage car en l’état, sans être un chef d’oeuvre, « Annihilation » reste déjà nettement supérieur à la majorité de ce que sort au cinéma dans le domaine de la science-fiction. S’appuyant sur le roman de VanderMeer pour mieux s’en émanciper, le film d’Alex Garland parvient à installer un étrange sentiment de malaise dans la tête du spectateur, un malaise provoqué par un environnement en mutation et qui semble reprendre ses droits (une étrangeté qu’on retrouve sur de très nombreux plans du film avec ces miroitements permanents), et par le fait que le spectateur se trouve, à travers les protagonistes dans un endroit qu’il ne maîtrise plus, dont il ne comprend plus les règles.
Avec une belle ambition visuelle (même si certains effets spéciaux ne sont pas à la hauteur), le film parvient à poser des questions intéressantes (mutation, évolution, autodestruction, etc…), en laissant à la fois le spectateur se faire une idée de ce qu’il a vu tout en lui donnant suffisamment de clés pour orienter sa compréhension. C’est plutôt finement vu, même si l’étrangeté constante du roman y perd un peu au passage.
Mais ne boudons pas notre plaisir, « Annihilation » est une belle réussite, une de plus au compteur d’Alex Garland, qui confirme ici qu’il est un réalisateur à suivre de très près.
On a à peu près le même ressenti sur Annihilation. Je suivrai la carrière d’Alex Garland avec intérêt en tout cas 🙂
Ah mais carrément, ce réalisateur me semble avoir de belles choses à faire dans le domaine de la SF. 😉
Je n’ai vu que la Planète des singes. Il y avait plein de bonnes choses, mais tout de même, les explosions à la fin et les invraisemblances gigantesques (je ne me souviens plus très bien, mais genre tous les singes s’échappent et personne ne s’en rend compte avant des heures?!??) m’ont désolée. Mais il y a vraiment du bon dans cette trilogie, et puis il faut la voir juste pour Caesar et Maurice et leur animation/humanité de fous, ils sont inoubliables!
César est absolument monumental, rien que pour lui il faut voir cette trilogie.
J’avoue que je n’ai pas trop fait gaffe aux incohérences, je deviens trop bon public. 😉
Bien d’accord sur les Gardiens 2, un peu en dessous du premier mais très présent. Et j’ai bien aimé Annihilation également. Je ne me suis toujours pas penchée sur ce reboot de la Planète des singes, faudrait que j’y jette un oeil un jour ! (quand ça sera à nouveau possible de regarder des films le soir xD)
Haha, pas facile de concilier vie de parent et films le soir, surtout si le lieu de vie est petit et qu’on a peur de réveiller l’enfant… Je connais ! 😀
Mais du coup, ça laisse du temps de lecture… entre les biberons, en attendant qu’elle fasse ses nuits. 😉
Le reboot de la Planète des singes est sympa, pas parfait, loin s’en faut, mais la prestation de César est absolument remarquable. Et finalement c’est du post-apo qui se laisse regarder (enfin, pré voire current-apo pour le premier film). 😉
Aussi d’accord pour les Gardiens 2, chouette, mais sans plus. Bon, ton avis sur Annihilation me rassure un peu, j’ai eu des avis assez négatifs sur ce film, il faut que je le vois !
« Annihilation » n’est pas un chef d’oeuvre mais je l’ai trouvé vraiment sympa, même si le côté mystérieux et inquiétant du bouquin (et aussi ses mystères non résolus) est nettement moins mis en avant.
Tout à fait d’accord avec ton avis sur la trilogie de La planète des singes. A voir absolument !
Ouaip, je ne l’attendais pas à ce niveau. Et César, superbe !