Zapping cinéma, VOD et séries TV, épisode 40
Thor : Ragnarok, de Taika Waititi
Thor a pour moi été jusqu’ici le personnage qui a eu le moins de chance avec ses films à lui, plus ou moins les moins bons de l’univers Marvel (le deuxième, tout particulièrement). Est-ce que ça change avec ce film ? Oui et non. Oui car Marvel a décidé de jouer la carte de l’humour, ce qui n’était pas forcément le cas au début pour le personnage, mais ses dernières apparitions ont montré que ça semblait fonctionner. Alors ils y sont allés à fond. Et oui, ça se confirme, ça fonctionne (et Chris Hemsworth semble être très à l’aise dans ce registre). Alors bien sûr, ça n’en fait pas un grand film (ni un grand film Marvel) mais ça aide à passer un bon moment. Et non car franchement ils nous refont le coup du méchant qui est méchant parce qu’il faut être crès crès méchant, avec habits noirs (mais comment Cate Blanchett arrive à entrer dans un tel fourreau ?) et voix grave. Certes on lui donne une espèce de motivation pour expliquer ses actes, mais bon, le but c’est d’avoir un méchant, point barre. Du coup, de ce coté là, c’est assez creux et même très caricatural (on peut légitimement se demander ce que Cate Blanchett est venue faire dans cette galère…). Une constante dans les films de Thor semble-t-il, sauf bien sûr en ce qui concerne Loki dans le premier film. Loki qui, d’ailleurs, n’a plus vraiment l’envergure d’un méchant puisqu’il devient ici un autre élément d’humour et est vraiment relégué à un rôle de side-kick régulièrement ridiculisé.
Bref, pas de chef d’oeuvre ici (mais personne ne s’y attendait hein !) mais un film sympa à voir, pour passer un bon moment, doté quand même de quelques scènes fort sympathiques (il faut dire que des scènes de baston sur la chanson, tout à fait à propos d’ailleurs, « Immigrant song » de Led Zeppelin, ça marche fort bien !).
The handmaid’s tale, de Bruce Miller
Si « Thor : Ragnarok » n’est pas un chef d’oeuvre, « The handmaid’s tale » en revanche, dans un genre évidemment tout à fait différent, en est un authentique ! Basé sur le roman « La servante écarlate » de Margaret Atwood sorti en 1985, cette série a énormément fait parler d’elle, et à raison. Pour sa qualité tout d’abord (la série a d’ailleurs fait une razzia aux Emmy Awards avec huit trophées). C’est bien simple : tout est bon dans cette série ! Les acteurs (au premier rang desquels Elisabeth Moss fait un boulot incroyable dans le rôle titre, on pourra d’ailleurs trouver surprenant que cette actrice, avec ce rôle tellement fort sur la liberté des femmes et les dangers d’une théocratie ne piochant que ce qui l’intéresse dans différents textes religieux, se revendique de la scientologie…), les images (superbe photographie aux couleurs délavées pour faire ressortir ce rouge si significatif), la bande-son (faite de morceaux d’ambiance entrecoupés de chansons très justement choisies), etc… Cette série est en fait l’écrin idéal pour faire connaître cette oeuvre essentielle de Margaret Atwood. Le public ne s’y est pas trompé puisqu’elle est devenue un véritable manifeste pour le statut et le droit des femmes à disposer de leur corps, menacés notamment lors de l’élection de Donald Trump.
Je ne vous ferai pas l’affront de vous raconter l’histoire de cette série dystopique terriblement glaçante (le premier épisode m’a vraiment mis mal à l’aise, et c’est une chose plutôt rare chez moi) et pourtant terriblement d’actualité (cette façon qu’elle a de nous démontrer qu’il n’est finalement pas si compliqué de passer d’une démocratie à une théocratie totalitaire devrait en réveiller plus d’un !). C’est un chef d’oeuvre absolu, une oeuvre que tout le monde devrait voir, une oeuvre d’utilité publique, tout simplement.
Beautiful dreamer, de David Gaddie
Basé sur une nouvelle du déjà grand Ken Liu (à savoir « Memoriesof my mother », très courte et lisible en ligne et en VO, mais on me murmure à l’oreille qu’on pourra la lire en français dans un prochain numéro de la revue Bifrost…), « Beautiful dreamer » est un court-métrage de 26 minutes réalisé par David Gaddie. Le pitch est simple : une jeune mère est atteinte d’une maladie incurable (on lui promet deux ans d’espérance de vie) et décide, pour pouvoir voir sa fille grandir, de partir dans l’espace à une vitesse extrêmement élevée, permettant à la relativité d’Einstein de faire son effet. Ainsi, le temps s’écoulant différemment pour elle que pour sa fille, elle peut revenir la voir pendant une journée tous les sept ans. C’est peu. Et beaucoup à la fois.
A partir de là, on retrouve à travers ce court-métrage très touchant toute la finesse qu’arrive à insuffler Ken Liu à ses histoires de SF. Lien familial distendu ou distordu (la mère devenant aussi un peu la soeur à un certain moment, puis carrément la fille…) et temps qui passe sont au coeur de ce film, dans lequel les visites de la mère à sa fille sont un mélange de bonheur mais aussi de tristesse, voire de rejet. Se pose bien sûr la question de savoir si ce choix offert par la technologie est le bon, question dont seul le spectateur aura la réponse, sans doute orienté par la toute dernière phrase de la mère.
Touchant, joliment filmé sans fioriture (avec tout de même de jolis effets numériques discrètement implémentés), c’est incontestablement une belle réalisation (et ça donne envie de voir une aussi belle adaptation de la sublime nouvelle « La ménagerie de papier », à lire et à relire au sein du recueil du même nom), à voir ici avec les sous-titres français signés Nicolas, merci à lui. Tout juste pourrait-on regretter que le paradoxe des jumeaux ne soit pas un peu plus explicité, un parfait néophyte en la matière pourrait ne pas comprendre « l’astuce scientifique » derrière ce court-métrage. Mais c’est à peu près la même chose dans la nouvelle d’origine, par ailleurs très bien adaptée (manque juste une réflexion sur la fille qui finit par avoir plus d’expérience de la vie que sa mère plus jeune qu’elle). A voir.
Je vois que nous avons le même avis sur les deux premiers, et je ne connais pas le troisième mais il a l’air passionnant, noté !
Les grands esprits… 😉 Jette un oeil sur le court métrage, tu ne devrais pas le regretter. 😉
Hm hm je ne peux te rejoindre dans tes commentaires sur Cate Blanchett dans Thor 2… 😀 En revanche, je trouve Loki assez fidèle à lui-même, je l’ai trouvé très drôle dès le début – et je crois que c’est bien pour ça que c’est mon méchant préféré. J’espère toujours que c’est lui qui va gagner.
Bon il faut tellement que je voie la série la Servante écarlate ^^
Si si, la méchante de Thor est nulle. Mais je continue à adorer Cate Blanchett. 😉
Loki est drôle oui, mais son personnage est devenu la caution comique du film (bon pas seulement lui, puisque Thor s’y met aussi, sauf que lui est tourné en ridicule). Il faudrait que je revois le premier, je n’ai pas la souvenir qu’il ait été drôle…
Oui, il faut absolument voir « La servante écarlate » ! 😉
Oui pardon Lorkhan je voulais écrire « je ne peux **que** te rejoindre dans tes commentaires sur Cate Blanchett », j’ai oublié le mot le plus important de ma phrase 😀 Je m’étais également demandé, dans ma chronique, qu’est-ce qu’elle était allée faire dans cette galère.
En effet Loki n’est peut-être pas drôle dans le premier Thor, il faudrait que je le revoie, mais je (crois que je) l’avais trouvé drôle dans Avengers, genre quand Hulk le secoue en criant quelque chose comme « dieu de pacotille »… Ou bien mon souvenir a évolué sous l’influence des films plus récents?
Ah tu me rassures ! 😀 Du coup, je viens d’aller voir ta chronique, l’occasion de constater que j’ai loupé quelques uns de tes derniers articles, il va falloir que je remédie à ça ! 😉
Oui Loki a commencé à être drôle dans Avengers, le truc avec Hulk a marqué pas mal de monde, y compris chez Marvel puisqu’il en est fait mention dans ce dernier Thor. Mais le réduire à ça, c’est un peu dommage je trouve. C’est le dieu de l’intrigue et du mensonge, pas le dieu des blagues ridicules ! XD
Même avis que toi sur Thor.
Mais je n’ai pas vu la servante ni le court métrge. Choses que je compte rectifier, surtout pour retrouver la subtiulité de Liu
Ah oui, il faut que tu vois les deux derniers, tu ne le regretteras pas. 😉
The handmaid’s tale a été une grosse claque pour moi. Je ne sais pas si je verrai ce Thor un jour (j’en soupe de cet héros) et je note Beautiful dreamer.
On est nombreux à s’être pris une claque avec « The handmaid’s tale ». Comment peut-il en être autrement, cette série frappe tellement fort…
Thor est drôle et permet de passer un moment léger, mais le film n’a rien d’un indispensable. Tu peux aisément passer ton chemin surtout si tu n’aimes pas le héros (même si ici il est un peu différent, plus tourné vers l’humour).
« Beautiful dreamer » est à voir !
Bien aimé ce Thor pour ma part, je trouve que l’univers de ce héros passe beaucoup mieux quand il ne se prend pas trop au sérieux (après j’ai pas non plus de grandes attentes non plus…).
The Handmaid’s Tale est extraordinaire (je suis curieuse de voir la saison 2 d’ailleurs vu qu’elle s’éloigne du livre)
Et je n’ai pas vu le court métrage, faudra que je me penche dessus maintenant que j’ai un peu de temps pour ^^.
Je suis d’accord, le sérieux ne convient pas vraiment à Thor, les deux premiers (surtout le deuxième) étaient d’une lourdeur… Ils ont commencé à trouver le bon filon avec Avengers (surtout le 2), et ça convient mieux.
Je me demande en effet où ira la saison 2 de The handmaid’s tale, mais comme Margaret Atwood reste productrice, on peut espérer le meilleur. 😉
Si tu as du temps (ça y est, tu es en arrêt ?), tu n’as plus d’excuse pour ne pas passer 26 jolies minutes devant ce court métrage. 😉
Depuis hier donc du coup oui j’ai du temps à tuer potentiellement ^^. J’ai mis le lien de côté !
Handmaid’s tale très bien, mais un moment j’ai douté d’aller jusqu’au bout, tellement c’est noir !
Ah c’est sûr que ce n’est pas joyeux joyeux… Mais qu’est-ce que c’est marquant !