Poumon vert, de Ian R. MacLeod
Quatrième de couverture :
Lors de sa douzième année standard, pendant la saison des Pluies Douces habarienne, Jalila quitte les hautes plaines de Tabuthal. Un voyage sans retour — le premier. Elle et ses trois mères s’installent à Al Janb, une ville côtière bien différente des terres hautes qui ont vu grandir la jeune fille. Jalila doute du bien-fondé de son déménagement. Ici, tout est étrange. Il y a d’abord ces vaisseaux, qui percent le ciel tels des missiles. Et puis ces créatures d’outre-monde inquiétantes, qu’on rencontre parfois dans les rues bondées. Et enfin, surtout, la plus étrange des choses étranges, cet homme croisé par le plus pur des hasards — oui, un… mâle. Une révélation qui ne signifie qu’une chose : Jalila va devoir grandir, et vite ; jusqu’à percer à jour le plus extraordinaire secret des Dix Mille et Un Mondes…
Lecture sans émoi…
Depuis le début de la collection « Une heure-lumière », les excellents textes se succèdent. Certains sont meilleurs que d’autres bien sûr, mais la qualité est globalement toujours au rendez-vous et j’ai toujours pris plaisir à lire les parutions. Jusqu’à aujourd’hui. Car très honnêtement j’ai eu du mal à aller au bout de « Poumon vert », sans que je sache vraiment dire pourquoi. Une chose est sûre : près d’une semaine pour lire ces 120 pages, c’est qu’il y a un problème. Pourtant le texte a tout pour me plaire, il a un ton très humaniste, c’est un récit d’apprentissage, qui joue sur les sentiments de son héroïne, etc… Le genre de texte qui fait battre mon petit coeur de lecteur SF (j’aime bien aussi quand ça fait pan-pan boum-boum, mais les émotions ça me parle). Mais là non. Je ne suis pas entré dedans, ça ne m’a pas ému. Pourtant le récit est bien écrit, il est certes assez lent (mais j’ai bien adoré les derniers textes de Guy Gavriel Kay, donc bon !) mais possède les attraits typiquement SF qui m’attirent (un monde étranger que le lecteur découvre petit à petit). Mais rien n’y a fait.
Faisons tout de même un bref retour sur le récit. Jalila est une jeune fille qui a toujours vécu sur les (très !) hauts plateaux de Tabuthal, sur la planète Habara. Quand sa famille décide de changer de lieu de vie pour s’installer dans la ville côtière de Al Janb, c’est tout son monde qui change. Elle y sera confrontée à quantité de choses étranges liées à ce changement géographique et écologique, que cela la touche dans son propre corps (ce poumon vert qu’elle doit recracher et qui l’aidait à respirer dans l’air raréfié de Tabuthal) ou dans son environnement immédiat (un homme, curieux être dans un monde où l’immense majorité est composée de femmes, ou bien ces fusées qui décollent lors de la bien nommée Saison des Fusées, jusqu’à ces mystérieuses tariqas aux secrets bien gardés)…
Nous suivons donc l’évolution de Jalila, de sa jeunesse à l’âge adulte, avec tout ce que cela implique sur son évolution personnelle. Curiosité, enthousiasme à la découverte de son nouvel environnement, amour, ambition, déceptions, conflits, c’est relativement classique dans son déroulé, si ce n’est que l’auteur n’explique pas grand chose au lecteur, qui doit faire un effort pour remettre les choses à leur place dans ce monde assez orientalisant (l’univers est appelé par les habitants de la planète Habara les « Dix Mille et Un Mondes », référence à peine voilée (haha !) aux « Mille et Une Nuits »). Ce n’est certes pas vraiment un problème à la base, mais je me dis que si j’ai eu tant de mal à aller au bout de ce court roman, c’est peut-être qu’il faut y voir un début d’explication. Quid de ce poumon vert ? Quel est son intérêt autre que purement cosmétique ? Pourquoi la famille de Jalila se déplace-t-elle ? Deux questions parmi beaucoup d’autres, toujours ou presque sans réponse…
Et donc je n’irai guère plus loin dans cette chronique, qui reflète ma déception toute personnelle (tempérée par une fin heureusement réussie) devant un texte que beaucoup ont visiblement apprécié. Peut-être suis-je passé à côté, peut-être ne l’ai-je pas lu au bon moment, mais malgré le fait que je n’arrive pas à me dire que ce texte est raté (je pense que le problème vient plutôt de moi) c’est en tout cas la première vraie fausse note dans cette collection que j’apprécie par ailleurs énormément. Dommage, mais la suite arrive vite…
Lire aussi les avis de Just a word, l’Ours inculte, Apophis, le Chien critique, Samuel, Yozone, Un bouquin sinon rien, Boudicca, Blackwolf, Nebal, Yuyine, Elessar.
Critique rédigée dans le cadre des challenges « S4F3s3 » de Xapur et « Summer Star Wars Rogue One » de Lhisbei.
ET il faut aussi se dire que tous les auteurs ne nous conviennent pas.
De mon côté, Greg Egan passe très mal, je passe plus de temps à imaginer à quoi ressemble une partie de foot quantique par exemple, car mon es prit ne visualise pas qu’à apprécier le texte. Il en va de même avec China Miéville qui est salué partout, et que je trouve sans âme…
Après, il n’est peut-être pas aussi bon que cela…. 😉
Je n’ai pas lui cette nouvelle sur le football quantique, mais j’en frémis d’avance ! J’avoue que j’ai un peu de mal à m’enthousiasmer sur des récits que seuls des physiciens peuvent comprendre… M’enfin faudrait que je lise le texte pour aller plus avant dans la critique.
Pour China Miéville, je te rejoins, je loue son imagination, beaucoup moins son sens du récit…
Je n’ai pas assez lu Ian MacLeod pour avoir un avis définitif, mais disons que je vais prendre mon temps avant de lire autre chose de lui (en même temps, il a été très peu traduit, donc le choix est restreint).
Le rythme est très lent, Jalila peut ne pas intéresser des gens. C’est à double tranchant ce genre de récit. Tu n’es pas le seul à t’être ennuyé 🙂
Pourtant, sans que j’en fasse l’éloge, la lenteur ne m’a jamais dérangé. Et d’ailleurs je ne suis pas sûr que le fond du problème se trouve là. Mais bon, ça n’a pas fonctionné, c’est comme ça (et en effet je ne suis pas le seul, même si la majorité trouve le texte bon, et heureusement pour l’éditeur !).
Même ressenti.
Pour le poumon vert, j’avais cru comprendre que c’etait ce qui aidé à respirer jusqu’a l’age adulte. Une symbolique de la puberté ? Après je ne suis pas sûr d’avoir compris…
Symbolique de la puberté, pourquoi pas, c’est pas idiot. En dehors de ça, je n’en vois pas l’intérêt…
En tout cas, pas emballé, par ça comme par le reste…
Je ne l’ai pas encore lu mais il faut dire que je l’attendais particulièrement, mais ton avis me refroidit :/
Après, il arrive parfois que l’on passe à côté du texte, comme tu dis, mais sans raison particulière. Je sais que je suis totalement passé à côté de Le Pont sur la Brume, et pourtant je partais hyper positive (puisqu’il était le titre vainqueur face au Ken Liu qui était excellent), et je sais que beaucoup l’ont apprécié.
On verra bien si je partage ton avis 🙂
Rassure-toi, d’autres on aimé. 😉
Parfois on est surpris, en bien comme en mal, malgré un avis de départ un peu « pré-établi ». Dommage que tu n’aies pas aimé « Un pont sur la brume », c’est pour moi l’un des tous meilleurs textes de la collection. Comme quoi les goûts, les couleurs… 😉
Moi je trouve que si c’est ta seule déception jusque-là, c’est déjà super ! (Et il me tente toujours autant celui-ci)
Tout n’est pas parfait non plus, le Kress était un ton en dessous, le Day était tellement cathartique qu’il était difficile de dire qu’on a pris du plaisir à la lecture, mais jamais de déception comme ici. Donc oui, quelque part c’est la confirmation par la contradiction de l’excellence de la collection. 😉
Je lis ton avis juste après celui de Vert, le contraste est intéressant ^^ Je suis du même avis que Shaya : si c’est le seul qui ne t’a pas plu jusqu’ici, cette collection est un pari hyper gagnant !
Yep, vraiment une bonne collection.
J’ai vu l’article de Vert, effectivement on est un peu à l’opposé sur ce coup-là ! 😀
Pour ma part je l’ai beaucoup aimé, mais c’est un roman qui ne peut que diviser, je l’ai bien senti à la lecture. Je pense que ça dépend si on accepte de ne pas tout comprendre ou pas (devine dans quelle catégorie j’étais :)).
La lenteur ou les explications en suspens ne me gênent pas d’habitude, mais là… Et en plus, je l’ai senti dès le début que ça allait être difficile. Mais je me suis dit que ça allait passer, sauf que non. Heureusement la fin relève le niveau. Pas suffisamment pour que je puisse dire que j’ai aimé le texte mais ça aide un peu à faire passer la pilule…
Pleins de titre de cette collection me font super envie, il va falloir que je m’y mette !!
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