La chute de la Maison aux Flèches d’Argent, de Aliette de Bodard
Quatrième de couverture :
Paris n’est que ruines et décombres depuis la Grande Guerre magique qui a opposé les Maisons régnant sur la capitale. Et celles-ci n’ont pas été épargnées : elles ne sont plus que l’ombre de leur splendeur d’antan. La Maison aux Flèches d’Argent fut la plus puissante parmi toutes. Mais sa position est précaire dans l’équilibre fragile qui s’est instauré. Et en son coeur, au sein de Notre-Dame, une malédiction terrible est dissimulée, prête à se déchaîner sur elle.
Son destin est désormais lié à celui d’un jeune homme aux mystérieux pouvoirs et d’une nouvelle Déchue.
La puissante magie de l’ange suffira-t-elle à les sauver de la chute ?
Il est venu le temps des cathédraaaaaaaaaleuuuuuuuuus…
Un roman écrit par une Française et qui a obtenu le British Science Fiction Award en 2015 (et finaliste du prix Locus en 2016), voilà qui n’est pas commun ! Et le voici donc enfin publié en France, précédé donc de cette belle réputation (ainsi que celle de son auteure, auréolée de plusieurs prix, tels les prix Locus, Nebula et autres British Science Fiction Award).
« La chute de la Maison aux Flèches d’Argent » se situe à Paris, dans une ville ravagée il y a bien des années par un conflit magique, laissant ruines et destruction, ainsi qu’une Seine polluée et dangereuse, peuplée de créatures monstrueuses. La ville est le théâtre d’une lutte d’influence entre plusieurs grandes « Maisons ». C’est d’ailleurs cette lutte d’influence qui a dégénéré en guerre ouverte ayant conduit à la destruction d’une partie de la ville. Ces Maisons prospèrent en « récupérant » sous leur aile les Déchus tombés du ciel (des anges, expulsés du Paradis, rien de moins), des êtres qui perdent leurs ailes mais gardent leurs pouvoirs magiques, du moins pour un temps puisque ceux-ci diminuent au fil du temps. C’est d’ailleurs avec la chute d’une Déchue (Isabelle) que le roman s’ouvre. Une scène marquante.
Le premier des Déchus, Etoile du Matin (tiens tiens, un nom qui ne doit rien au hasard…), a disparu mystérieusement il y a vingt ans en laissant la Maison aux Flèches d’Argent (la plus puissante alors) orpheline de son chef. C’est Séléné, l’une de ses apprentis, qui en a pris la tête, mais la Maison ne cesse pourtant depuis lors de perdre en puissance… L’arrivée d’Isabelle, son intégration au sein de la Maison ainsi que celle de Philippe, un être bien mystérieux, ni homme ni ange mais pourtant doté de pouvoirs puissants, risquent bien de redistribuer les cartes au sein des grandes Maisons parisiennes…
Le contexte du roman est donc plutôt original, et donne aussi l’occasion à Aliette de Bodard, avec le personnage de Philippe, d’y ajouter une touche asiatique personnelle (sa mère est Vietnamienne) et de parler de colonisation et de déportation. Le rythme du récit est plutôt calme, posé, on est ici dans une intrigue plutôt feutrée, du genre intrigue de cour, avant que les choses ne s’accélèrent tout de même un peu sur la fin, avec une ambiance apocalyptique des plus réussie.
Les personnages sont nombreux et bien décrits, de Séléné qui se pose de multiples questions sur l’avenir de la Maison, à l’alchimiste droguée Madeleine, transfuge de la Maison Aubépine, en passant par Philippe et Isabelle bien sûr, au coeur du roman (quoique le premier s’efface un peu trop sur la fin), ainsi que l’intrigueuse Claire, maîtresse de la Maison Lazare ou bien Asmodée, l’inquiétant leader de la Maison Aubépine, Maison qui cache de lourds secrets (mais est-elle la seule dans ce cas ?…).
Des choses intéressantes donc, et pourtant la sauce n’a pas complètement pris. Un sentiment diffus, difficile à exprimer, comme si j’étais resté extérieur au roman, à cause d’un univers que je n’ai pas entièrement compris. Est-ce la magie dont je n’ai pas compris les règles, certains personnages semblant dotés de pouvoirs qui se déclarent au moment opportun ? Peut-être. Est-ce ce besoin de replacer certains personnages (notamment Etoile du Matin) face à leur alter ego « réel » (notez les guillemets…), sans que cela colle complètement ? Possible. Toujours est-il que ça n’a pas fonctionné comme je l’aurais aimé, sans que toutefois cela ne bloque ma lecture, les personnages et l’ambiance ayant des atouts pour happer le lecteur.
Mais du coup, je ne suis pas ressorti de ce roman pleinement satisfait. Ceci dit j’avais pris un risque sachant que l’urban fantasy et moi, c’est un peu quitte ou double (et en fait, je crois qu’en dehors des aventures de Harry Dresden, c’est en général quitte…). Cela dit, c’est moi hein, et le roman ne manque pas de qualités. J’espère d’ailleurs qu’il aura un joli succès en France, de manière à ce que Aliette de Bodard continue d’être publiée, je suis à peu près sûr que son côté SF (ou bien ses récits aztèques dont j’avais lu une nouvelle) m’intéresse…
Et pour ceux que l’auteure intéresse, n’hésitez pas à aller lire la très intéressante interview de Aliette de Bodard sur le blog de Xapur.
Lire aussi les avis de Xapur, Cédric, Phooka, Xeno Swarm, Zina.
Pour le coup ça m’intrigue beaucoup, la nouvelle que j’avais lu d’elle était vraiment chouette !
J’étais très intrigué aussi, mais pas totalement convaincu au final.
Ceci dit, si tu es adepte de fantasy urbaine, ça peut tout à fait te plaire ! 😉
Sur ce coup je ne te suis pas… 😉
Je comprends. Et j’e n’aurais peut-être pas dû me suivre non plus ! 😛
Pas pour moi non plus, mais je note l’auteure pour le reste.
Je suis curieux de voir ses prochaines parutions en français.
Je vais le lire, je te dirais si j’accroche ou pas ^^ (pour le moment j’attends qu’il soit disponible à la bibliothèque)
Alors j’attends ton avis. 😉
Comme toi, l’urban fantasy j’ai souvent du mal. Et, je ne suis pas convaincue par ta critique. En fait, ce ne sont pas tes réserves qui en sont la cause, c’est l’histoire qui ne m’attire pas du tout.
Bref, merci de défricher pour nous! 😉
Mais de rien, ça sert aussi à ça les blogs. 😉
L’urban fantasy, c’est toujours un peu délicat pour moi… Et la seule série à laquelle j’accroche bien a été arrêtée par l’éditeur (Harry Dresden par Bragelonne), c’est ballot…
Ah, c’est sûr que c’est très différent. ^^ 😉
Un peu oui. 😀 Mais j’aime vraiment beaucoup, dommage que ça n’ait pas pris en France…
Dresden ?
Oui. Et tant d’autres… :-/
En effet. L’exception culturelle française, ça n’a pas que du bon…
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