Le Hobbit, de J.R.R. Tolkien
Quatrième de couverture :
Le Hobbit Bilbo Bessac mène une vie tranquille, sans grande ambition, s’aventurant rarement au-delà de son logis, à Cul-de-Sac. Son existence se trouve soudainement perturbée par l’arrivée du magicien Gandalf qui, accompagné de treize nains, l’entraîne dans un long et improbable périple en direction de la Montagne Solitaire. Ils ont en effet pour dessein d’aller dérober le trésor de Smaug le Puissant, un énorme et très dangereux dragon…
Toujours aussi bon
Relire « Le Hobbit » et revenir en Terre du Milieu, un univers que j’ai connu adolescent et qui ne m’a depuis plus jamais vraiment quitté, c’est un peu comme chausser des charentaises : c’est agréable, on s’y sent bien, et c’est un peu comme revenir à la maison. Je ne vais pas faire ici une critique en bonne et due forme d’un roman que tout le monde connaît (n’est-ce pas ? N’est-ce pas ????) et sur le quel tout le monde aura déjà son propre avis. Je préfère insister sur mon ressenti à la relecture, face à cette nouvelle traduction de Daniel Lauzon longuement attendue et qui a aussi fait débat (mais pouvait-il en être autrement ?).
Je précise tout de suite que je n’ai pas fait de lecture comparée entre l’ancienne traduction (celle de Francis Ledoux) et la nouvelle, cela aurait trop haché ma lecture. J’ai préféré me laisser porter par le texte traduit par Daniel Lauzon. Le style est remarquablement fluide, la traduction est incontestablement très travaillée sans que le texte en devienne lourd. Les chansons notamment semblent retrouver une deuxième jeunesse, avec un rythme étudié qui ne fait ni l’impasse sur les rimes ni sur les longueurs des vers. Du beau travail sur ce point.
Bien entendu, il faut se faire à certains noms, quand bien même ils respectent plus qu’avant les recommandation de Tolkien. Ainsi Bessac, qui garde l’allitération en « b » et l’allusion au sac comme dans Baggins (mais pas Sacquet donc), a du mal à passer au début et puis finalement on s’y fait. De même pour la forêt de Grand’Peur qui a engendré de houleux débats au sein de la communauté des fans. Personnellement, ce nom me convient bien mieux que l’allusion à la forêt allemande de notre monde (ou pire, au gâteau…). Bref, des débats qui s’apaiseront sans doute avec le temps (beaucoup de temps pour certains tant la traduction de Ledoux reste ancrée dans la mémoire de tout un chacun).
Quant au récit en lui-même, sa relecture fut là aussi un grand plaisir. J’avais oublié à quel point l’humour est présent au début (lors de l’arrivée des 13 nains chez Bilbo), avant que le récit ne devienne plus sérieux à mesure que le danger augmente. Le trésor des nains met en exergue la cupidité et l’arrogance de Thorin, alors que les elfes n’ont pas vraiment le beau rôle qu’ils auront dans « Le seigneur des anneaux » (on peut d’ailleurs s’étonner de voir l’un d’entre eux s’assoupir pour avoir trop abusé d’alcool…). Les hommes ne sont pas en reste : le bourgmestre de Bourg-du-Lac pense avant tout au pouvoir et à l’argent et ses citoyens semblent être facilement influençables (ils accueillent les nains en héros avant de se retourner contre eux en écoutant le discours du bourgmestre après la destruction semée par Smaug).
Avec de telles personnalités, la bataille était inévitable. Elle est décrite en… trois pages, à mettre en parallèle avec le long troisième film de la deuxième trilogie de Peter Jackson… Chacun jugera… La trilogie cinématographiques aura quand même eu le mérite de boucher quelques « trous » du récit, notamment sur ce qu’a fait Gandalf au moment où il laisse la compagnie se débrouiller à l’orée de la forêt de Grand’Peur (même si je n’aime pas la manière dont le film montre ce qu’il s’est passé) et en développant (un peu…) les différents nains (Bifur, Bofur, Oin, Gloin, Dori, Ori, Nori sont pour ainsi dire totalement transparents).
Je ne vais pas revenir sur tous les détails du récit, chaque chapitre ou presque (les trolls, les gobelins, le duel d’énigmes avec Gollum, le dialogue avec Smaug…) étant une épreuve de plus vers la transformation de Bilbo, faisant du roman un véritable roman d’apprentissage. Cette relecture fut en tout cas un véritable plaisir, ce retour en Terre du Milieu une vraie cure de jouvence, un retour en enfance (mais pas tant que ça en fait, ça se lit très bien pour un adulte) bienvenu.
Un mot sur l’objet-livre. J’ai en ma possession la version reliée et illustrée par Alan Lee, superbe édition avec un papier quasi glacé de grande qualité. Un vrai bel objet dont je prends le plus grand soin (j’ai la même pour « Le Silmarillion », illustré par Ted Nasmith, que je rachèterai si une nouvelle traduction voit le jour et j’attends l’édition intégrale du même genre pour la nouvelle traduction du « Seigneur des anneaux » pour plonger à nouveau en Terre du Milieu).
Lire aussi les avis de Vert, Tigger Lilly, Simon Courtois.
Trop d’amour pour Tolkien, des cœurs partout, c’est génial, je suis ravie que tu aies apprécié et ça donne envie de s’y remettre… Cœur, cœur, cœur.
C’est un bon résumé de mon article ! 😀
Je n’ai pas lu la nouvelle traduction, mais c’est toujours un vrai plaisir de replonger dans cet univers magique ! Je te comprends sur tous les points. C’est une merveille dont on ne se lasse pas ^^
Absolument, un vrai plaisir, je suis ravi d’avoir replonger et j’ai maintenant envie de prolonger (vite, une intégrale du « Seigneur des anneaux » en nouvelle traduction !).
Pour répondre à ta question si tout le monde connait ce roman, et bien tous sauf moi. Je ne l’ai que vu ! Et cela ne m’avait pas donné plus envie de me plonger dans le roman.
Mais si un jour l’envie me prenait de m’y plonger, je sais grâce à toi que je lirai la nouvelle traduction.
Ah mais je comprends que le film ne donne pas forcément envie de lire le roman, ils n’ont finalement qu’une trame commune mais le ton n’a rien à voir. Tu devrais peut-être tenter l’expérience tout en gardant à l’esprit qu’il s’agit d’un roman jeunesse, avec un brin de naïveté (ce qui participe aussi à son charme il faut le dire).
Et avec cette nouvelle traduction, celle qui va « faire foi » pour les prochaines années, oui autant passer par elle tout de suite.
n’est-ce pas ? N’est-ce pas ???? TOUT A FAIT. Héhé, la bataille confectionnée par Jackson m’avait fait bien sourire quand j’avais vu le long-métrage au cinéma. Je ne l’ai pas relu, mais incontestablement, je souhaite garder la voix de Cumberbatch comme celle de Smaug 😉
C’est une grosse bataille, sans doute trop longue dans le film, peut-être un peu courte dans le roman (mais Tolkien n’écrivait pas de fantasy épique à ce moment-là).
Cumberbatch a bien incarné Smaug vocalement, on est d’accord.
Avec la nouvelle traduction cela doit être sympathique. Je n’avais pas trop « aimé » la revisite de Jackson sur celui-ci.
Le roman est beaucoup plus resserré, loin du grand huit perpétuel et indigeste de Peter Jackson. Ça se lit tout seul ! 😉
J’ai lu le seigneur des anneaux en 2016, pour combler une lacune inadmissible. C’était grandiose.
J’ai toujours le Hobbit qui traine, t’as chronique me donne envie de le mettre au-dessus de ma PAL.
Ah, grandiose, assurément !
Et encore, tu n’as pas touché à ce que je considère être LE grand chef d’oeuvre de Tolkien, « Le Silmarillion », autrement plus ardu à lire mais tellement immense… 😉
Il va falloir que je me lance !
Je suis bien contente que cette nouvelle traduction te plaise, tu devrais te régaler avec Le Seigneur des Anneaux (j’aimerais bien qu’ils embrayent sur le Silmarillion ensuite d’ailleurs…).
C’est vrai que ce roman cadre pas toujours très bien avec le reste de l’univers mais c’est une chouette porte d’entrée justement parce qu’il ne balance pas trop d’infos.
Ah, la retraduction du « Silmarillion » sera une tâche ardue, je souhaite bien courage à Daniel Lauzon si c’est lui qui s’y attaque…
Oui ça m’a beaucoup plu, c’est vraiment limpide.
Une petite pépite ce livre. Je l’aime d’amour tendre. La nouvelle trad est très réussie.
Pas mieux. Bon, je lui préfère « Le seigneur des anneaux » (« Le Silmarillion » étant hors-concours, c’est pour moi LE chef d’oeuvre de Tolkien), mais quand même ça reste une petite pépite. 😉