Le signe des quatre, de Arthur Conan Doyle
Quatrième de couverture (tirée de l’édition du Livre de Poche) :
Chaque année, la jeune Mary Morstan, dont le père, officier dans l’armée des Indes, a disparu depuis longtemps, reçoit par la poste une perle. Le jour où une lettre lui fixe un mystérieux rendez-vous, elle demande au célèbre Sherlock Holmes de l’accompagner…
Cependant que le bon Dr Watson est conquis par le charme de la jeune fille, nous nous enfonçons dans une des plus ténébreuses énigmes qui aient été offertes à la sagacité du détective. L’Inde des maharajahs, le fort d’Agra cerné par les Cipayes révoltés, le bagne des îles Andaman sont le décor de l’extraordinaire aventure que Holmes va reconstituer, et qui trouvera sa conclusion dans les brouillards de la Tamise…
Une des plus fameuses aventures de Sherlock Holmes, publiée pour la première fois en 1889.
Les deux font la paire contre les quatre
Travail de commande pour une nouvelle revu littéraire américaine, l’écriture du « Signe des quatre » a été expédié par Arthur Conan Doyle en un mois. De là à dire que les aventures de Sherlock Holmes n’était qu’un travail alimentaire pour son auteur, concentré qu’il était sur l’écriture de romans historiques, il n’y a qu’un pas. Et c’est d’ailleurs pour se faciliter le travail qu’il a repris les personnages de « Une étude en rouge », à savoir Holmes et Watson. Ecriture rapide, sans grand souci de cohérence (la blessure à l’épaule de Watson dans le roman précédent devient ici une blessure à la jambe…), on pourrait penser que Conan Doyle fournit un travail bâclé. Et pourtant, la magie opère à nouveau !
Encore une fois une mort mystérieuse, une scène de crime pleine d’indices cachés aux yeux de tous sauf du célèbre détective, et la « machine à enquêter » est relancée. Mais avant d’en arriver au crime, nous avons droit à la visite d’une jeune femme qui explique à Holmes et Watson qu’elle reçoit une perle chaque année et que cette fois elle est en plus conviée à un mystérieux rendez-vous. Alors que Watson sent naître en lui des sentiments amoureux, Holmes saute à pieds joints dans cette enquête, lui qui ne peut rester inactif sous peine de prendre de la cocaïne (librement disponible à l’époque du récit) pour stimuler son cerveau (!!), ce qui a pour effet de sérieusement irriter Watson (qui rappelons-le, est docteur).
« Le signe des quatre » est donc à nouveau un roman d’enquête, sous une forme relativement classique mais qui a le bon goût de ne pas rééditer cette énorme rupture de ton du roman précédent (en tout cas pas de manière aussi brutale car on fera tout de même un long détour par l’Inde à travers un long discours d’explication, mais inclus dans le récit cela me dérange beaucoup moins). Plus maîtrisé donc, tout en développant les personnages (le caractère de Holmes se développe un peu plus, son côté cocaïnomane est très clairement montré, Watson tombe amoureux), avec en plus une enquête qui lui donne un peu de fil à retordre (avec notamment une voie sans issue ou presque), « Le signe des quatre » est donc un cran au-dessus de « Une étude en rouge ». Pas mal pour un roman bâclé !
Ceci dit, les mécanismes restent les mêmes, Watson est toujours le narrateur souvent dans le flou et qui demande (à la place du lecteur donc) des explications à Holmes (et d’une certaine manière, il est aussi là pour « humaniser » Holmes qui, sans lui, pourrait paraître terriblement froid et distant, totalement dans l’analyse, pas du tout dans l’émotion). Mais il faut reconnaître que la recette fonctionne et que le « cas » imaginé par Conan Doyle est suffisamment inventif pour tenir le lecteur en haleine. Et même si on n’évite pas certains clichés, voire certaines relents racistes témoins de leur époque (le passage en Inde, colonisée à l’époque par l’Angleterre, ou bien le personnage de Tonga et son singe), ce court roman se lit vite et bien.
Me voilà donc avec les deux premiers romans de Sherlock Holmes lus, je vais pouvoir m’atteler à mon volumineux pavé des nouvelles, que je vais lire à un rythme tranquille (une de temps en temps). Vous n’entendrez donc pas parler de Sherlock Holmes par ici avant un certain temps, à moins que je ne cisaille cette intégrale en reprenant le découpage des recueils de l’époque… A voir. Mais je vais donc continuer de découvrir les aventures du locataire du 221b baker Street avec grand plaisir !
Le Signe des 4 est mon roman préféré de Doyle. C’est celui qui approfondi réellement les deux protagonistes. J’ai également beaucoup aimé cette enquête un peu plus tortueuse, et qui frôle des moments « angoisse ». Pour moi, une belle réussite.
D’une étude en Rouge, je le relis pour la rencontre entre SH et Watson. Celui-ci pour le réel plaisir du livre.
EN roman, il y a aussi le Chien des Baskerville.
Après, j’hésite sur les nouvelles, dans chaque recueil certaines sortent du lot, d’autres moins, mais, je ne me souviens plus de l’agencement. JE crois que Son dernier coup d’archer est la plus émouvante.
Je me souviens (enfin, façon de parler) avoir lu « Le chien des Baskerville » en cours de français au collège. J’en garde des souvenirs très très flous. Je le relirai quand j’en serai rendu à cette étape du « canon holmesien ». De toutes façons, tout y passera. 😀
« Le signe des quatre » me paraît vraiment meilleur que « Une étude en rouge » : plus approfondi, plus équilibré. Dommage qu’il y ait ces relents racistes de l’époque, ça peut déranger. Mais le reste est vraiment sympa. Et encore une fois ça se lit tout seul.
Maintenant place aux nouvelles !
Bon c’est bien les romans, mais tu les commences quand les nouvelles dans ton beau livre ?
Ben maintenant vu que je voulais lire le « canon holmesien » dans l’ordre, ordre qui commence par ces deux romans.
Je vais pouvoir feuilleter mon bon gros volume. 🙂
Je garde un meilleur souvenir des nouvelles, comme les résolutions sont plus rapides ça s’apprécie beaucoup plus (et ça va du très grave aux choses plus légères comme une histoire de dinde de Noël ou de ligue des rouquins…)
Il y a pas mal de personnes qui trouvent les nouvelles meilleures que les romans : pas de digression, les cas sont au coeur des récits, etc…
Je vais m’y mettre, on verra bien.
Héhé, je me suis aussi lancée dans la découverte de Holmes… mais ça fait déjà près de deux ans, et j’en suis au même point que toi (donc j’ai lu les deux premiers là).
J’ai vraiment bien aimé découvrir aussi cet univers et ces personnages mythiques. Je ne compte pas non plus m’arrêter en si bon chemin (bon faut juste caser ça aussi dans toutes les lectures qui se jettent comme des harpies dans mes mains).
Puis bon, qu’en dire de plus, tu en parles très bien.
Bonne continuation!
On dirait que j’avance plus vite que toi alors ! 😀
Je vais me lancer dans les nouvelles incessamment sous peu. Certains disent que la quintessence de Holmes se trouve dans les récits courts, on verra.
Après, oui, comme pour tout le monde, ce n’est pas évident de trouver le temps de caser ces lectures au milieu de toutes les autres qui nous attendent… Dure la vie de lecteur ! 😀
Oui j’ai laissé passer pas mal de temps (enfin sans m’en rendre compte) et évidemment que je tombe sur ce genre de chronique, ou que je crois un pote féru du sujet… je me dis « aouch wais, faut que je me relance ».
Je pense que le volume suivant, ce sont les nouvelles qui commencent non? Ou alors il y a d’abord les 4 tomes d’un coup? (faut que je retourne consulter ce cher wikip*dia)
Tu vas me dire que les 4 tomes forment un canon et donc…
Je crois que ça serait une bonne lecture pour les vacances de noel. La pipe et le violon 🙂
En fait, le problème c’est de choisir… (j’ai demandé à st nicolas de m’apporter un salaire convenable à vie sans le boulot qui va avec… je ne sais pas s’il ‘ma entendu :-))
Ah oui, au coin du feu, histoire de se croire au 221b Baker street, c’est une très belle lecture de Noël ! 😉
Après les deux romans, il y a deux recueils de nouvelles (« Les aventures de Sherlock Holmes » et « Les mémoires de Sherlock Holmes »), puis le roman « Le chien des Baskerville », à nouveau un recueil (« Le retour de Sherlock Holmes »), puis le roman « La vallée de la peur », et enfin les deux derniers recueils de nouvelles (« Son dernier coup d’archet » et « Les archives de Sherlock Holmes »).
J’espère que tu as été gentille cette année, et qui sait… 😉
Oui oui! Voilà!
Je suis retournée voir, de fait, il y a les nouvelles juste après.
Par contre j’avais en tête que le « chien » était le numéro 4 des romans. (ce n’est pas bien grave).
Je suis toujours gentille!! 🙂