Légendes de la Garde, de David Petersen
Il est rare que je parle de BD par ici, pour la simple et bonne raison que j’en lis peu. Ça coûte cher, j’ai trop de romans à lire, et pas assez de temps à consacrer à cette forme d’expression artistique. Et puis parfois, au détour d’un ou plusieurs articles, il y a cette petite étincelle qui ne demande qu’à s’éveiller qui se retrouve soudainement alimentée et se transforme en flamme vive. Et dans ces cas-là, une seule solution : courir trouver l’objet du désir ! Et pour contourner le problème du coût, rien de mieux qu’une médiathèque. C’est ce que j’ai fais avec « Légendes de la Garde » de David Petersen (avec les quatre tomes d’un coup tant qu’à faire !), suite à un article de Vert qui m’avait titillé. Passant par un intérêt soudain pour la fantasy animalière, j’ai fini par céder. Et je ne le regrette pas.
Alors donc, « Légendes de la Garde », kézaco ? La Garde est un corps de souris soldats chargé de patrouiller et sécuriser le royaume des souris, dans un contexte médiéval. Les ennemis des souris sont des animaux sauvages bien sûr tels serpents, hiboux, renards ou furets. Mais il y a aussi une vraie intrigue avec complots, trahisons, etc… Les deux premiers tomes forment un tout, le troisième revient sur le passé d’un personnage important, tandis que le quatrième est un recueil de petites histoires racontées aux héros des deux premiers volumes encore enfants.
Je ne vais pas entrer ici dans le détails des volumes, sachez seulement que sous des apparences enfantines se cache un véritable récit médiéval avec un univers qui devient de plus en plus consistant au fil des tomes (avec différents cités disséminées sur tout le territoire qui ont chacune leur identité propre), des héros attachants avec de vraies personnalités, des intrigues simples mais offrant leur lot de surprises, et des situations qui n’ont rien d’enfantines (il y a des combats, il y a des morts, les épées des souris de la Garde ne sont pas là pour faire joli, elle tranchent !). On est tout simplement dans un vrai récit médiéval vu à hauteur de souris (et du coup, vous ne verrez jamais plus les hiboux comme avant !), pour lesquels on s’amusera à trouver tout un tas de références (comment ne pas penser à la Moria avec cette cité souterraine abandonnée par les furets ?).
Un étonnant format carré, des dessins superbes et qui se bonifient de tomes en tomes (les deux premiers sont très jolis, le troisième, sans doute le meilleur de la série, dessin comme histoire, est superbe, le quatrième très varié avec ces pages ressemblant à de véritables parchemins enluminés), difficile de résister à cette série plus profonde qu’il n’y paraît, plus noire aussi, mais terriblement attachante. J’ai aimé rencontrer Kenzie, Lieam, Sadie, Saxon et Celanawe, et j’ai déjà hâte de replonger dans le territoire des souris puisque l’auteur travaille sur un nouveau volume (mais ça commence à faire longtemps, et les nouvelles se font rares…) qui reviendra dans le passé sur la guerre entre les souris et les furets. Vivement une traduction (ou pas d’ailleurs, ça ne m’empêchera de lire ces nouvelles aventures !).
Je veux trop les lire aussi!!! Mais quaaaaand… :'(
Ça se lit vite, ça ne demande pas un investissement énorme. Alors lâche toiiiiiiiii ! 😉
Cela est magnifique!! Je pense au jeu de plateau Mice.
Je vais passer ma commande au Père Noël!
Fais-toi plaisir, c’est le moment. 😉
Un nouveau converti ! =)
Vraiment de magnifiques ouvrages, les dessins sont épatants et l’histoire n’est absolument pas en reste.
Je n’ai toujours pas pu lire le quatrième tome (qui n’est pas dans la bibliothèque proche de chez moi et qui toujours absent quand j’y vais pour autre chose ^^), mais j’ai hâte !
Oui vraiment superbe. je me disais que ça allait sympa sans forcément être super marquant, mais en fait j’ai vraiment bien accroché.
Le quatrième tome n’en est pas vraiment un, c’est plutôt un petit volume de « bonus » avec quelques très courtes histoires. Mais c’est toujours sympa de revenir dans cet univers, même si c’est parla petite porte.
Ce qui confirme que la fantasy animalière n’existe pas : pas une once de magie ou de merveilleux ici. J’ai d’ailleurs chroniqué cette BD sur Tête de lecture plutôt que sur Mes Imaginaires.Qualifierais-tu Blacksad (série BD) ou pire encore Maus de Art Spiegelman de fantasy animalière ? Pourtant, ils utilisent aussi des animaux en lieu et place d’être humains…
Bon, j’imagine que tu savais que j’allais réagir… à chacun ses petits combats 🙂
La fantasy animalière existe (« Watership down dont j’ai parlé tout récemment, qui contient un tout petit peu de ce qui pourrait s’apparenter à de la magie), mais j’emploie abusivement le terme ici puisqu’il n’y a effectivement pas de magie dans cette série de BD.
Ceci dit, moi qui ne suit pas un adepte des étiquettes trop rigides, cet aspect anthropomorphique conjugué à un monde médiéval me fait placer cette série directement dans cette catégorie. D’ailleurs la page Wikipedia du genre insiste bien sur le fait que l’absence de magie peut être considéré comme un problème pour le rattachement au genre plus général de la fantasy mais que ce classement est maintenant entré dans les moeurs et ne rencontre plus guère de contradicteurs (sauf toi ! 😀 Mais je savais que ça te ferait tiquer en effet. 😉 ).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fantasy_animali%C3%A8re
Tu y verras d’ailleurs une référence à Blacksad… 😉
Cool, je savais pas qu’un tome supplémentaire était en préparation !
Ça fait bien longtemps que l’auteur en a parlé, et depuis c’est un peu le silence radio…
Ah chouette de reconnaitre parmi les blogopotes, un nouveau fan 🙂 J’aime beaucoup cette série aussi. (par contre, il me semble que ce sont trois tomes et un hors série) (oui, d’accord, 4 livres)
Oui, je parle abusivement de quatre tomes, alors que le quatrième est plus un petit bonus qu’autre chose. Je crois qu’il y a plus de fans de cette série que je pensais (ou que je n’avais remarqué) dans la blogosphère… 😉
Alors la fantasy animalière existe au moins en franco-belge puisque dans ses derniers albums, Macherot mélangeait allègrement petits animaux et magie rurale (mais l’univers visuel n’avait rien à voir avec les codes fantasy tels qu’on les comprend de nos jours).
Par contre, je suis d’accord avec le fait que la série Donjon n’est pas une fantasy animalière car si les personnages ont des têtes d’animaux, ils ne sont pas des animaux stricto-sensu.
Pour ce qui est du prix de la BD, je ne suis pas tout à fait d’accord. Si on regarde le prix d’un revient d’un roman et d’une BD « classique », on voit que les éditeurs de romans ont une marge bien plus importante (du papier blanc de qualité très basse, point barre). D’ailleurs, le prix des BD a tendance à augmenter… pour s’aligner sur les prix des romans.
Je suis preneur d’idées de fantasy animalière relevant pleinement du genre, y compris dans les « codes » de la fantasy, merci. 😉 Je n’ai jamais lu « Donjon », mais je ne suis pas sectaire, il faudrait que j’y regarde de plus près.
Pour le prix de la BD, je regarde « bêtement » mon portefeuille et je constate qu’une BD franco-belge coûte entre 12 et 16€ (en moyenne) et me donne 1 heure ou deux de lecture. Un roman grand format c’est plutôt autour de 22€ (parfois plus, parfois moins), et niveau temps c’est plus rentable (encore que, 150 pages vendues 22€, ça s’est vu…). C’est un calcul très matérialiste, qui ne tient pas compte des qualités des oeuvres et du plaisir ressenti, je l’admets volontiers. 😉
Bref, je ne suis pas Crésus, je suis obligé de faire des choix. La médiathèque permet de changer d’air à moindre frais. 😉
En fait, je ne calcule pas comme ça parce que je sais que je relirai volontiers une BD que j’aime alors qu’il y a peu de chance que je relise un roman. Mais j’avoue qu’il y a des plaisirs du dessin qu’un roman ne m’offrira jamais 🙂 Donc, financièrement, ça s’équilibre largement chez moi.
Mais je ne juge pas, je fais moi-même des calculs d’apothicaire pour chacun de mes achats.
Je comprends ta façon de voir les choses. Et puis ça me semble logique qu’un illustrateur penche de manière naturelle vers la BD plutôt que vers les romans.
Si on devenait millionnaires, on n’aurait pas à faire de choix. Mais pour ça, faudrait déjà jouer. 😀
En effet tu sembles explorer le registre animalier 🙂 Quel sera le suivant ? ^^
J’aime beaucoup les dessins en tous cas. Bonne idée la médiathèque pour les BDs (j’en lis aussi très peu pour les mêmes raisons que toi), je n’y pense pas assez souvent…
J’ai failli lire « Le vent dans les saules » de Kenneth Grahame, mais en allant le chercher à la médiathèque (au rayon jeunesse), je me suis aperçu que le texte avait été coupé, en omettant le chapitre le plus célèbre du récit, « The piper at the gates of dawn » (« Le joueur de pipeau aux portes de l’aube » en français, ce qui sonne beaucoup moins bien…), certes moins accessible aux jeunes têtes blondes.
Du coup je l’ai reposé. Et je n’ai rien d’autre sous le coude pour le moment…
La médiathèque, pour peu qu’elle soit suffisamment remplie dans les genres qui nous intéressent, c’est une super solution économique.
Haaaa, je l’ai feuilleté plusieurs fois et j’adore le concept et les dessins, il faudrait vraiment que je les lise un jour ! Et que je les lise à les rats ! XD
Je suis sûr que ça te plairait. Et ça donnerait plein de bonnes idées à tes rats. 😀
Excellente BD, j’ai adoré
Pareil. 😉
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