Omale, tome 1, de Laurent Genefort
Quatrième de couverture :
Omale…
Imaginez une sphère de matière ultra-dense, englobant un soleil. À l’intérieur de cette coquille de dizaines de millions de fois la surface terrestre : de l’air et de la vie ; des espèces intelligentes, aussi. Là, sous un soleil à jamais immobile, les Humains, arrivés par une éphémère porte de Vangk, ont dû repartir de zéro. Au fur et à mesure des âges, alors que l’univers extérieur se muait en simple mythe, ils ont dû tisser une histoire avec leurs voisins extraterrestres : les Chiles, grands et puissants, et les sages Hodgqins. Une histoire faite de commerce et de guerre, d’exploration des Confins, mais où les grands mystères demeurent : quels êtres aux pouvoirs semi-divins ont édifié Omale, et pourquoi y ont-ils piégé toutes les espèces de la galaxie ?
Omale masquée ohé ohé !
Laissons de côté ce jeu de mots pourri (que je n’ai pas pu m’empêcher d’écrire bizarrement, et qui m’a bien fait marrer je l’avoue… ^^) pour entrer au coeur de ce volume (fort bien illustré par Manchu avec cette fresque qui s’étale sur les deux intégrales) qui a trop longtemps végété sur ma PAL. Composé de deux romans parus à l’origine dans la défunte collection « Millénaires » de J’ai Lu, « Omale » et « Les conquérants d’Omale » forme le début d’un cycle dédié à cette fameuse Omale, ce monde dont Vert a pointé le fait que sa « composition » est un des ressorts du suspense du premier roman mais que la quatrième de couverture spoile fortement. Ceci dit, le site internet mis en place par Laurent Genefort pour y centraliser nombre de renseignements (et qui, il faut le dire, est extrêmement instructif) en fait autant… Bref, dans le doute, je garde le suspense pour toi, auguste lectorat.
Omale donc. Et « Omale », le roman. Un vrai roman d’aventures, dynamique, sans temps morts, à la construction intéressante (de nombreux lecteurs ont pointé la ressemblance avec « Hyperion » de Dan Simmons, mais n’ayant pas lu ce dernier je ne me prononcerai pas. Oui je sais, la honte… Il est sur ma PAL, c’est déjà ça !) basée sur des flashbacks successifs sur les différents protagonistes permettant de les approfondir (une construction justifiée par le récit d’ailleurs), il ne manque pas d’atouts. Si on y ajoute des nefs/dirigeables gigantesques, deux races différentes en plus des humains (appelées les « rehs », très différentes, aussi bien physiquement même si j’avoue avoir du mal à me les représenter, que psychologiquement, il y a là un vrai travail « ethnologique » de la part de Laurent Genefort), un univers un peu « low-tech », on tient là une oeuvre de SF qui louche presque un peu sur le steampunk. J’avoue que je m’attendais à quelque chose d’un peu plus typé purement SF, mais ça n’enlève rien à l’intérêt du récit. Celui-ci met en scène plusieurs personnages réunis de manière pas totalement fortuite et qui vont se retrouver mêlés à quelque chose qui les dépasse. Oui, rien de follement original mais la construction de l’univers (même si les mystères restent très nombreux, les renseignements étant donnés au compte-goutte), son exotisme et l’imagination de Laurent Genefort assurent le spectacle, et même si le roman ne manque pas de défauts (notamment avec certaines « facilités » scénaristiques et autres trop heureuses coïncidences), on est bien content du voyage parcouru une fois arrivé à l’issue du roman.
« Les conquérants d’Omale » se déroulent quelques siècle avant « Omale » et reviennent sur un événement cité dans ce roman, et justifient certaines tendances apparues entre les deux récits (la technologie régresse par exemple). Doté de trois lignes narratives distinctes mais liées de manière assez lointaine, avec un groupe de militaires lancés dans une mission secrète qui pourrait faire basculer la guerre entre les humains et les chiles, une expédition scientifique qui enquête sur un étrange phénomène (un voile de noirceur glaciale qui avance sur le monde), et une réunion diplomatique de la plus haute importance, le roman reste sur les mêmes bases que dans « Omale » : de l’aventure avec un grand A, même si l’auteur prend le risque de mettre en scène des situations et des personnages plus intéressants que d’autres. D’ailleurs, ces trois lignes narratives n’ont pas la même importance en terme de volume, et on sent que l’une d’entre elles (je pense à l’expédition scientifique) aurait peut-être mérité de s’étaler un peu plus. Pour le reste, à nouveau l’imagination de Laurent Genefort fait merveille, on découvre le vaste monde d’Omale petit à petit, ses « habitants », sa structure, son histoire, toujours avec des révélations rares (ce qui ne les rend que plus intéressantes quand, comme moi, on est intéressé par le world-building, mais laisse aussi un goût de trop peu…). On reste dans la même mouvance donc, les petits défauts du premier roman en moins (moins de coïncidences trop faciles notamment).
Ce premier volume offre donc de quoi se satisfaire à un amateur d’aventures dépaysantes. Je n’en ferais pas un coup de coeur pour ma part, d’une part parce que je m’attendais à quelque chose de plus SF, de plus space-opera (mais ça c’est de ma faute), et d’autre part parce que ce volume, même s’il offre quelques billes sur le sujet, manque encore un peu d’ampleur et n’offre pas suffisamment de réponses aux nombreuses questions que l’on se pose au fil des récits (même si ceux-ci sont clairement clos, je parle donc ici du monde d’Omale de manière générale). Gageons donc qu’elles arriveront dans le volume suivant (ou bien dans le roman paru ensuite, « Les vaisseaux d’Omale »). À moins que l’auteur se garde encore de quoi nous livrer d’autres récits, j’avoue ne pas être contre non plus. En tout cas, pas de doute, je lirai la suite.
Lire aussi les avis de Vert, Tigger Lilly, Endea, Efelle, Antoine (« Omale ») et Antoine (« Les conquérants d’Omale »), Gromovar (« Omale ») et Gromovar (« Les conquérants d’Omale »), Cyrille.
Critique rédigée dans le cadre des challenges « Summer Star Wars, épisode VII » de Lhisbei, et « Pavé de l’été 2016 » par Brize.
Je suis, moi aussi, en retard sur ce cycle, il est temps de rattraper tout cela, surtout que c’est bien tentant. 🙂
Yep, ça se lit très bien.
Je suis aussi en cours de lecture du cycle, j’y trouve aussi les mêmes défauts que tu as relevé, des facilités, le manque de SF…
C’est vraiment dommage, car ces deux premiers textes auraient pu être grandioses.
Mais comme on a envie de lire la suite, bilan positif
La muraille sainte d’Omale du tome 2 gomme les défauts et le côté science fictif est plus présent. Et le mystère s’éclaircira quelque peu…
Oui bilan positif au final, et si tu dis que la suite corrige les quelques défauts, ça me motive encore plus (et tout le monde semble d’accord pour dire que « La muraille sainte d’Omale » est le meilleur roman du cycle). 😉
Le jeu de mollets…
Je suis dans ton cas, cela fait une éternité qu’il est dans ma PAL et que je dois (souhaite évidemment) le lire. Je suis contente de lire ta critique pas dithyrambique, mais suffisamment emballée pour ne pas avoir d’attentes démesurée.
C’est bien sympathique mais mes attentes n’étaient pas en corrélation avec le contenu du roman, que j’attendais plus axé SF. Ceci dit, ça se lit très bien, c’est de la belle aventure.
Ah ben tu me rappelles que je n’ai toujours pas fini cette intégrale…. J’ai du mal à rentrer dans le récit des Conquérants en fait, alors que le premier était passé comme une lettre à la poste….
Ah, dommage, ça arrive… Peut-être n’était-ce pas le bon moment ? Vert a signalé dans sa chronique qu’elle n’aurait pas dû enchaîner les deux récits, le problème vient peut-être de là ?
On se prévoit la LC du tome 2 pour l’été prochain ? 😀
Et pourquoi pas ? 😉
Oui, trop bien ! C’est chouette que tu l’aies lu ^^