La quête des héros perdus, de David Gemmell

Posted on 23 juin 2016
Une panne de lecture, ça arrive de temps en temps. J’ai pu observer que, me concernant, une lecture d’un roman de DAVID GEMMELL avait le « pouvoir » d’y mettre fin. Alors je tente à nouveau le coup avec un nouveau récit du cycle « Drenaï », à savoir « La quête des héros perdus ».

 

Quatrième de couverture :

Dros Delnoch a fini par tomber.
L’Empire drenaï n’existe plus. Sous la main de fer de Jungir, le fils du célèbre Tenaka Khan, les Nadirs continuent leur progression à la recherche d’esclaves. Mais un jour, les esclavagistes capturent une villageoise dont Kiall, un jeune homme timide, est amoureux.

Comme un héros de légende, il va partir à la recherche de son aimée. Il ne sera pas le seul car, sortis de leurs retraites, viennent se joindre à lui les anciens héros de la bataille de Bel-azar. Et l’un d’entre eux possède un secret qui pourrait bien changer la face du monde. Car dans ses veines coule le sang du Fléau nadir, l’espoir du peuple drenaï.

Il est le dernier Comte de Bronze !

 

Au bout d’un moment…

La quête des héros perdus - Gemmell - couvertureCommençons pas poser les choses : j’aime lire du Gemmell. Certes, sa fantasy n’est pas la plus fine qui soit, certes ses personnages ne sont pas les complexes du monde, mais question efficacité du récit, l’auteur sait y faire et emmener son lecteur à l’aventure avec lui en quelques mots. Sauf qu’il a souvent tendance à sombrer dans la redite de roman en roman. L’avantage c’est qu’on sait à peu près sur quoi on va tomber quand on ouvre un de ses bouquins. Le problème c’est que question originalité, on repassera…

Et ici… Ben on repassera. Car à nouveau Gemmell fait du Gemmell, avec les bons et les mauvais côtés que je viens de citer. Oui, l’auteur nous refait le coup des guerriers vieillissants prêts à replonger dans une bataille perdue d’avance, oui on a à nouveau droit à une histoire d’amour un peu rapide (quoique là, il nous expose un peu aussi l’aveuglement lié à l’adolescence, ce qui atténue un peu la redite), etc… Bref, rien de nouveau sous le soleil. Mais soyons honnête, le romancier essaie quand même de varier un peu sa recette, avec plus ou moins de réussite. Exit par exemple les grandes batailles rangées, l’histoire se situe au niveau d’un petit groupe d’aventuriers constitués de vieilles gloires (qui n’ont pas réussi à trouver une nouvelle raison de vivre après la bataille qui les a rendus célèbres, l’un, Beltzer, est donc alcoolique, l’autre, Charéos, passe (perd ?) son temps en étant instructeur auprès d’un comte pourri, les deux autres, Finn et Maggrig, s’étant tout simplement éloignés de la civilisation) qui tente de secourir une fermière qu’un jeune homme est persuadé d’aimer d’amour. Et donc on est plutôt sur de petites escarmouches. Oubliez les sièges interminables et épiques de « Légende » ou « Waylander », il n’y a pas de ça ici. Est-ce un bon point ? Pas sûr, tant le sens de l’épique de l’auteur manque un peu dans ce récit… David Gemmell profite tout de même de ce roman pour étoffer un peu son univers, notamment avec l’apparition des Kiatzes, version fantasy-esque du peuple chinois. On pourra tout de même trouver un peu paresseux le parallélisme un peu trop systématique entre les peuples fictifs de Gemmell et ceux de notre histoire (Kiatzes-Chinois, Nadirs-Mongols…)…

Un avantage de la production gemmellienne, c’est qu’on retrouve au fil des romans cette géographie à la fois familière et distante (toujours pas de carte du monde), cette histoire et ces lieux que l’on commence à connaître (ce qui rend d’ailleurs l’apparition d’un personnage bien connu d’un roman précédent tout à fait appréciable). Ainsi, grâce au fait que les romans déroulent une tapisserie sur de nombreuses années, on a une vue d’ensemble qui commence à être appréciable (chaque roman est plus ou moins indépendants mais les lire dans l’ordre de parution permet de profiter des allusions laissées ici ou là). Enfin, le fait que cette fantasy ne s’adresse définitivement pas à des enfants (oui ce monde est dur, violent, sans concession, en témoigne une scène de viol non décrite et pourtant terriblement marquante) et que ses héros aient dépassé leur quinze ans depuis longtemps est un bon point devenu rare ces derniers temps dans le genre. Et signalons pour être complet l’apparition d’un couple de guerriers homosexuels (et je parle là de Finn et Maggrig, deux personnages faisant partie du groupe de héros, pas d’un couple qui apparaît et disparaît à la page suivante). Certes, cela n’est pas dit explicitement, mais leur comportement ne laisse planer aucun doute. Et ça, pour un roman de fantasy paru originalement en 1990, c’est plutôt une bonne surprise.

Pour les reste, c’est efficace, ça se lit tout seul, mais il faut bien avouer que ce roman est sans doute celui de l’auteur qui m’a le moins passionné jusqu’ici. Tout ça traîne un peu en longueur et n’est pas aussi percutant que ses romans précédents… Mais il aura pleinement atteint son objectif : m’offrir un roman de pure détente, passer un bon moment et me remettre le pied à l’étrier pour d’autres lectures. Et pour ça je dis : merci David Gemmell.

 

Lire aussi les avis de Nebal, Féanor, Arckhangélos, Nicolas.

 

  
FacebooktwitterpinterestmailFacebooktwitterpinterestmail