Les Brillants, de Marcus Sakey
Quatrième de couverture :
Ils sont dotés de facultés hors du commun.
Ils représentent 1 % de la population mondiale.
Ce sont les «Brillants».
L’agent Nick Cooper, bien que lui-même Brillant, consacre sa vie à protéger les gens normaux en travaillant au sein du DAR, le département chargé de contrôler l’activité de ces surdoués. Pourtant, la traque de John Smith, le Brillant ennemi n° 1, va l’obliger à choisir son camp…
Xavier et Magnéto sont dans un bateau
Malgré ce titre un brin provocateur, il ne faudrait pas résumer « Les Brillants » à un simple ersatz de « X-Men » même si on peut y trouver pas mal de similitudes. Car oui, ces fameux Brillants, qui ne représentent que 1% de la population, ont ce que l’on pourrait appeler des pouvoirs (mystérieusement apparus en 1980), mais bien loin des prouesses physiques des super-héros Marvel (parlons plutôt de capacités supérieures à la normale, comme de lire des lignes de code de manière particulièrement clairvoyantes, ou bien de lire les mouvements des personnes alentours et prédire ce qu’elles vont faire). D’ailleurs, ils ne portent pas non plus de slips ou de guêpières colorés… ^^
De même, l’apparition de ces Brillants ne se fait pas sans difficultés : discrimination, racisme… et quand il y a ostracisation, il y a aussi terrorisme. Les jeunes enfants détectés comme Brillants sont d’ailleurs placés en instituts qui n’ont rien à voir avec l’idéal que pourrait représenter celui tenu par Xavier chez Marvel. Et même si les personnages emblématiques de l’univers Marvel (Xavier et Magnéto) pourraient avoir leur alter-ego dans le roman (l’un préférant l’isolement pour être en paix, l’autre préférant l’affrontement), le récit va tout de même un peu plus loin.
Bon ok, ça fait quand même beaucoup de points communs. Mais cela ne doit pas détourner le lecteur d’un thriller par ailleurs très efficace. Oh certes, il ne faut pas attendre une grande originalité ici (après ce que je viens d’expliquer plus haut, ça semble une évidence) mais l’auteur a suffisamment de métier pour insuffler constamment dans son récit de quoi relancer l’intrigue.
Pas de temps mort donc. Les événements de catapultent, avec un fort relent de 11 septembre (qui n’a pas eu lieu dans cette Amérique uchronique). Et il est également difficile, au vu de l’actualité récente, de ne pas faire de rapprochements qui font froid dans le dos (la description d’une certaine scène dans un restaurant est proprement glaçante tant elle fait appel à des événements qui ne sont hélas que trop vrais…).
Marcus Sakey a du métier et réutilise des éléments de scénario qui fonctionnent. Théorie du complot, trahison, collaboration avec l’ennemi, toutes les ficelles d’un thriller sont présentes, à tel point qu’on sent un peu la mécanique trop bien huilée. On a aussi droit à la famille du héros, son ex-femme, sa fille. Ça, c’est pour la partie sentimentale. On pourrait souffler devant cet amoncellement de poncifs, et pourtant, ça marche. Oui, ça va vite, oui on a bien du mal à ne pas tourner quelques pages de plus. Alors si en plus, l’auteur ajoute à son récit quelques réflexions sur la notion de bien et de mal, et sur l’interprétation de ces notions en fonction du côté où l’on se trouve, ça ne fait que rajouter un bonus appréciable.
Pas de grosses surprises à attendre donc, mais ce roman (qui est paru dans une collection dédiée au policier mais aurait tout aussi bien eu sans place dans une collection SF) offre ce que j’en attendais : un bon moment de détente, efficace et sans temps morts. Pas de quoi se relever la nuit mais l’assurance de passer un bon moment de lecture. Le propre du thriller bien mené finalement.
Lire aussi les avis de Lune, Elessar, le Fictionaute, the Cannibal Lecteur, la Yozone, L’ivre de lire.
Je l’ai acheté il y a pas longtemps (la suite est sortie en grand format d’ailleurs) et du coup ça me donne encore plus envie de l’attaquer !
Oui en effet, la suite est déjà sortie. Reste à espérer que l’efficacité du récit soit toujours de mise…
En tout cas, tu peux déjà te faire plaisir avec ce premier volume. 😉
Moi qui ne lis ni ne regarde de Marvel ou de super héros, j’ai apprécié aussi. Saur que le héros est quand même beaucoup beaucoup trop lisse et convenu…
La comparaison est assez facile à faire, mais on n’est pas obligé d’aimer ou même de connaître les super-héros pour apprécier ce roman, heureusement.
Pour le héros, on est dans un blockbuster littéraire américain, donc forcément (enfin forcément, il n’y a rien d’obligatoire non plus mais bon…) on retrouve les mêmes travers qu’au cinéma…
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