Les petites fées de New York, de Martin Millar
Quatrième de couverture :
Morag MacPherson et Heather MacKintosh, deux petites fées écossaises ayant quitté précipitamment leur terre natale, et fraîchement débarquées à New York, découvrent un monde qu’elles n’auraient jamais pu imaginer : un monde où les sans-abris meurent dans l’indifférence générale, un monde où les gens ont à peine de quoi payer leur logement, un monde qui n’a, tout de même, pas l’air de tourner bien rond. Mais plus elles vont vouloir changer les choses et aider Dinnie et Kerry, deux humains qu’elles ont rencontrés à leur arrivée, plus ce sera… pire!
Roman aussi drôle qu’érudit, Les petites fées de New York convoque le folklore féerique et celui de l’underground new-yorkais pour décrire, en filigrane, notre société.
Féerie, amour et rock ‘n’ roll !
Avec une telle quatrième de couverture (doublée d’une préface de Neil Gaiman dans laquelle il avoue adorer ce livre), on peut s’attendre à un truc de qualité et qui dépote. Et c’est bien ce que nous sert Martin Millar avec ce récit très américain dans le contexte puisque tout ou presque se passe à New York mais surtout un peu dingue dans son déroulement avec ces deux fées écossaises sacrément gaffeuses et qui carburent au whisky, avec tous les aléas que cela implique (car oui, les fées sévèrement cuitées, ça existe !^^) : et ça ne vole plus droit, et ça vomit partout (mais il paraît que le vomi de fée, ça sent la rose, ce sont elles qui le disent…^^), etc…
Donc oui, « Les petites fées de New York » est un roman assez déjanté, mais pas seulement. Car sous un vernis ouvertement humoristique et ultra dynamique (je crois que les fées Morag MacPherson et Heather MacKintosh sont atteintes du syndrome d’hyperactivité tant elles ne tiennent pas en place), on a aussi un récit très tendre sur l’amour, l’ouverture aux autres, les préjugés. Il est vrai que le ton du récit n’est pas très romantique, on peut même dire que parfois ça ne vole pas très haut (certaines blagues redondantes sont assez graveleuses, notamment avec une chaîne de télé porno), mais pourtant le fond du texte reste de façon surprenante assez subtil.
Car finalement, le roman parle d’acceptation de soi, en faisant fi du regard des autres. A ce titre, le personnage de Kerry est particulièrement attachant et bien traité, avec une belle justesse, sans s’appesantir outre mesure sur la maladie qui l’accable (la maladie de Crohn). Mais évidemment, les stars du roman, ce sont les deux fées écossaises. Expulsées d’Ecosse après un sacrilège (mais elles ne l’ont pas fait exprès bien sûr !), mais toujours armées de leur violon qu’elles dégainent à la moindre occasion (et si vous êtes intéressés par la musique traditionnelle écossaise, n’hésitez pas à noter les nombreuses références musicales pour dénicher quelques jolis morceaux sur Youtube, violon comme cornemuse), grossières et sérieusement punkettes sur les bords, avec cheveux colorés et tout le toutim, elles se retrouvent un peu par hasard à New York, rencontrant en passant des fées irlandaises et anglaises recherchées par leur père tyrannique qui veut industrialiser le royaume des fées. Elles vont donc rencontrer Dinnie et Kerry, et tout cela va les emmener dans une sacrée aventure qui va un peu chambouler les fées « autochtones » car New York a aussi son lot de fées du pays…
Bref, on s’amuse beaucoup, c’est plus fin qu’il n’y paraît, et même si tout cela va un peu vite et part un peu dans tous les sens, « Les petites fées de New York » représente vraiment une lecture plaisir qui se lit presque toute seule.
Lire aussi l’avis de Acr0, Blackwolf, Mélopée, Lala Her, Laure, Chris Lilac, Laurence, Awalie, Marie, aBeiLLe, Méli-Mélô…
Critique écrite dans le cadre du challenge « SFFF et diversité » de Lhisbei (item 18 : livre traduit).
Ah, c’est une grande lecture pour moi 🙂 Après, je comprends que cette hyper activité qui transperce des pages peuvent déstabiliser voire même déplaire certains lecteurs. Je m’y suis bien amusée et comme tu l’écris, il y a un fond de sérieux. Et comme je te l’écrivais ailleurs, je trouve que cette couverture correspond bien.
C’est vrai que ça fuse un peu dans tous les sens, mais ces petites fées sont quand même très attachantes. Et puis derrière le vernis humoristique un brin barré et déjanté, il y a en effet quelque chose, ce qui ne nuit en rien au roman, bien au contraire. 😉
La couverture est très joli, mais j’aimais aussi le tartan du grand format. Sur ce point, j’ai chois de ne pas choisir. 😀
J’en garde un bon souvenir pour ma part (bon par contre heureusement qu’ils ont revu la couverture pour la version poche parce que les carreaux verts du grand format c’était pas aussi aguicheur xD)
J’aimais bien le motif tartan moi !^^
L’histoire me branche pas de prime abord mais par contre les thèmes abordés bien. Un jour peut-être.
Je ne suis pas très client des fées de prime abord, mais là elles sont tellement déjantées/bourrées/vulgaires/sympathiques que je n’ai pas résisté.
Je ne sais plus dans quelles circonstances j’avais remarqué ce livre qui me tentait beaucoup. Ce que tu en dis dans ton article est surprenant, je n’imaginais pas de telles fées et rien que pour le portrait que tu en dresses, je reste tentée de le lire !
Ah oui, ce sont des fées rock n’roll ! 😀
En tout cas, on ne s’ennuie pas avec ce roman. 😉
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[…] : Solaris n°195, Les petites fées de New York de Martin Millar, Chroniques d’un rêve enclavé d’Ayerdhal, Solaris n°150 spécial 30 […]
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