Un an dans les airs, de Raphaël Albert, Jeanne-A Debats, Nicolas Fructus, Raphaël Granier de Cassagnac et Johan Heliot
Quatrième de couverture :
Avec « Un an dans les airs », découvrez en exclusivité mondiale l’unique voyage extraordinaire entrepris par Jules Verne lui-même! Dans « Un an dans les airs », vous rencontrerez les véritables Capitaine Nemo, Phileas Fogg et autres Robur le Conquérant. Dans un périple à vous couper le souffle. vous survolerez la jungle africaine, l’Antarctique, les Indes et les Amériques ; vous franchirez l’Himalaya! Et ceci à bord de la plus incroyable des machines volantes jamais conçue!
Où l’expression « beau livre » prend tout son sens
Ce n’est pas une surprise, je le savais déjà pour avoir vu les différents articles chez les blogopotes et pour l’avoir feuilleté notamment lors du festival « Etonnants Voyageurs » de Saint Malo en 2014 (mais pas acheté car 36€, c’est une somme) mais ce livre confirme mon impression de manière éclatante : la collection « Ourobores » de Mnémos est une vraie mine d’or ! Nicolas Fructus aux illustrations, c’est évidemment un gage de qualité, et quand en plus il ajoute à ses habituelles fresques un joli travail avec des photos « d’identité » d’époque (sur plaques de verre), ça ajoute un charme supplémentaire.
Car oui, nous sommes en 1869, époque vernienne s’il en est. Le célèbre auteur nantais est d’ailleurs un des personnages mis en scène. Replaçons un peu les choses. Jules Verne est déjà célèbre en 1869. Alors auteur, entre autres de « Cinq semaines en ballon », « Voyage au centre de la Terre » ou bien « De la Terre à la Lune », il est bien installé. Il va pourtant se retrouvé impliqué dans une aventure rocambolesque et inimaginable avec Félix Nadar, Philipp Daryl et Julie Servadac : embarquer à bord de Célesterre, une incroyable cité flottante !
C’est cette aventure qui nous est contée ici, mélangeant habilement personnages historiques et fictifs et surtout ultra-référencée sur les oeuvres de Jules Verne (mais pas que, ça foisonne dans tous les sens !). De nombreuses rencontres seront au rendez-vous, et cette aventure sera la source d’inspiration de nombreux romans de Verne. On nage donc ici en pleine méta-fiction, une oeuvre qui, grâce à la grande érudition des auteurs, fonctionne parfaitement bien. C’est passionnant à lire (hé oui, les illustrations sont loin d’être la seule qualité de ce livre !) et cette année passée sur Célesterre en compagnie de ce quatuor (Jeanne-A Debats « incarne » Julie Servadac, Raphaël Albert se charge de Nadar, Johan Heliot est Jules Verne, Raphaël Granier de Cassagnac se retrouve en Philippe Daryl. Nicolas Fructus trouve d’ailleurs lui aussi un personnage à incarner) est d’ailleurs résolument vernienne, tout à fait dans le ton de l’auteur à tel point qu’on pourrait la vendre comme une oeuvre de Jules Verne, on n’y verrait que du feu !
Célesterre est d’ailleurs une idée fascinante, imaginez une cité flottante, habitée par des personnes de toutes origines, toutes religions, vivant en harmonie. L’idée d’une cité flottante n’a rien de nouveau en soi (le jeu vidéo « Bioshock Infinite » est aussi passé par là), mais son traitement et la façon qu’ont les auteurs d’imbriquer cela dans notre vraie histoire et l’histoire personnelle de Jules Verne lui donne un intérêt tout particulier.
Tout à fait accessible à qui n’est pas un connaisseur de l’auteur, « Un an dans les airs » est donc une vraie belle découverte. Si toutes les oeuvres de cette collection sont du même acabit, je ne vais pas me priver de l’explorer un peu plus !
Quelques photos, un peu pourries, téléphone portable oblige, désolé, mais ça donne une idée du bouquin, illustrations, mise en page, etc…
Lire aussi l’avis de Lune, Tigger Lilly, Cornwall, Blackwolf.
Chronique rédigée dans le cadre du challenge « Francofou 3 » de Doris.
C’est beau et c’est une chouette histoire, que demande le peuple !
Bah rien de plus ! 😀
C’est un chouette bouquin, par contre ce genre de livre n’est pas pour moi, je me galère à lire ces histoires avec plein d’encadrés et d’illustrations partout xD. Mais objectivement il est magnifique !
La maquette est un modèle du genre, c’est toujours très lisible et ça ne s’éparpille pas. 😉
Le thème ne m’attire pas mais faut bien reconnaître que c’est un bel objet.
Tout à fait, il fait son effet.
Après, il faut quand même être sensible aux thèmes verniens. 😉
J’ai adoré aussi, même j’ai finalement préféré « Jadis » tant au niveau de l’histoire que des dessins
Voilà qui est intéressant, la lecture de « Jadis » est pour bientôt et j’en attends beaucoup (et encore plus avec ce que tu me dis là !) ! 🙂
Il est magnifique, j’adore ce genre d’objet littéraire qui peut être sorti de la bibliothèque juste pour le plaisir de le feuilleter.
Les illustrations semblent vraiment bien mettre dans l’ambiance et ce que tu en dis me donne très envie de le lire (il me fait penser à la bande-dessinée d’Alex Alice, Le château des étoiles qui s’inspire aussi beaucoup de l’univers vernien)
C’est marrant que tu parles du « Château des étoiles » de Alex Alice parce que je viens aussi de le lire (et l’en parlerai bien sûr par ici), et il y a en effet pas mal de points communs : c’est très beau (dans un style tout à fait différent) et c’est très vernien.
En tout cas, oui j’adore ces beaux livres, un peu cher c’est vrai, mais qui valent la dépense. 🙂
Ah je lirai ce que tu as pensé du Château des étoiles qui fut pour moi, un énorme coup de cœur. C’est effectivement un style différent, plus proche de la bande dessinée classique mais avec une mise en couleur absolument fantastique.
Il y a des dépenses nécessaires pour sa bibliothèque 😉
Un album fascinant et de magnifiques illustrations, je l’avais beaucoup apprécié ^^ Et je suis d’accord avec toi sur l’expression de beau livre qui prend tout son sens.
Alors on est d’accord ! 😉
Un chouette souvenir de lecture. Ça m’avait donné envie de me replonger dans Jules Verne. Ce que je n’ai pas fait évidemment -_-
Ah, j’en ai envie, mais de là à le faire vraiment… 😀
Bon, je vais faire mon troll mais je trouve ça terriblement froid. Autant d’ordi sur du XIXème siècle, ça me laisse perplexe. Toute une école visuelle « steampunk » qui semble aller à rebours de ce qu’ils veulent raconter. Mais bon, ça plaît.
Oui ça me plaît.
Les tons sont assez froids en effet, mais je trouve que ça convient bien au récit. Pour un genre similaire, mais plus « chaud », il faut se tourner vers Bioshock Infinite par exemple (mais là on est sur un autre média).
En restant sur le même support, « Jadis » propose quelque chose de beaucoup plus coloré.
Ceci dit, je ne vois pas trop pourquoi on devrait rester sur des techniques à l’ancienne pour proposer du steampunk…
Une question de cohérence artistique j’imagine…
Dans ce cas-là, il faut dessiner avec des silex si on parle de préhistoire ?
Je m’attache sans doute plus au style qu’aux techniques artistiques, mais j’ai du mal à te suivre sur ce point.
Ah non, tu confonds. Ici on ne parle pas d’une période historique donnée. On recrée un monde où l’informatique n’existe pas – parce que c’est ça fondamentalement le steampunk d’aujourd’hui: une société technologique où l’ordinateur est absent. Et le représenter avec un ordinateur… ben je trouve ça très… euh, comment dire ça sans vexer les gens… « kitsch » ? Pour moi, c’est un contresens artistique. C’est d’ailleurs la raison principale pour laquelle je n’accroche pas du tout aux BD steamp et autres illustrations: on dirait un concours Photoshop. C’est à celui qui fera le plus d’effets ordi sur ses images.
Ah certes, mais le steampunk étant très souvent victorien, on peut aussi parler de période historique. Mais ce n’est pas systématique, je te l’accorde.
Ceci dit, il ne faudrait pas utiliser d’ordinateur pour illustrer une période dans laquelle il n’existait pas ? Je trouve ça limitatif, trop restrictif. On peut faire de belles choses avec les ordinateurs, quelle que soit la période que l’on souhaite illustrer je pense.
Je ne dis pas qu’il ne faut pas utiliser l’ordinateur – j’ai une autre théorie sur l’ordinateur pour artistes « sans couilles » – mais ça serait bien de ne pas faire le concours du plus bel effet Photoshop… En fait, j’ai l’impression que les illustrations Steampunk sont l’ultime refuge des gens qui font des efferts ordi pour l’effet ordi (une impression parfaitement subjective mais à chaque fois, ça me fait le même effet). En même temps, j’ai une autre théorie sur le Steampunk que je ne vais pas exposer ici de peur que l’on me traite de gros troll poilu 🙂
Mais bon, c’est du débat de bar du Commerce 🙂
On va nous traiter de piliers.^^
En tout cas, je ne vois pas d’esbroufe chez Nicolas Fructus, d’autant que ses dessins ne donnent pas d’impression « Photoshop » (enfin pour moi, tu t’y connais mieux que moi évidemment). D’ailleurs, sur les photos du livre, c’est sans doute plutôt la maquette qui te donne cette impression, non (et peut-être les portraits d’époque, qui sont de vraies photos sur plaques de verre au départ) ?
Disons que je ronchonne après avoir son travail là mais il n’est pas directement visé. C’est un Grand Tout 🙂 et c’est peut-être lié au genre finalement.
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