Les pirates de l’Escroc-Griffe, tome 1, de Jean-Sébastien Guillermou
Quatrième de couverture :
Lorsque Caboche, après s’être enfui de l’orphelinat militaire, part à la recherche de son père, il ne s’attendait certainement pas à rencontrer la compagnie de l’Escroc-Griffe et encore moins à monter à bord de leur bateau ! Connu pour n’avoir jamais réussi un abordage, l’équipage de Bretelle, vieux capitaine désabusé, ressemble plus à la troupe d’un cirque qu’à une bande de pirates. Mais Caboche va les entraîner dans un voyage rocambolesque sur les Mers Turquoises, à la recherche d’un trésor mythique. Une quête dangereuse puisqu’ils sont pourchassés par l’invincible et immortel Amiral-Fantôme, et qui les mènera jusqu’aux confins du Monde-Fleur, aux abords des mystérieuses Terres Interdites…
Montagnes russes et piraterie !
Le Monde-Fleur, un monde qui voit ses gigantesques pétales se refermer pour cacher la lumière de Sol chaque soir, puis les rouvrir chaque matin. Deux races distinctes, les Hommes et les Kazarsses, sortes d’iguanes humanoïdes. La pistorapière, une arme mêlant arme à feu et arme blanche. L’hydrodéon, un instrument de musique dont le nom est quelque peu transparent. Le nénurhum, une boisson bien sûr. Le lymphogateur, la vrume, les noiretefacts… Tous ces termes ne sont que quelques exemples démontrant l’incroyable imagination déployée par Jean-Sébastien Guillermou pour donner vie à ce monde atypique, qui a une vraie personnalité. C’est l’une des grandes qualités de ce roman. C’est bien construit, c’est cohérent (parfois un peu too much, mais c’est sans doute l’enthousiasme de la jeunesse !).
Et puisque nous sommes dans un roman de pirates, l’auteur ne manque pas de nous gratifier de grands moments d’aventures maritimes, avec exploits héroïques, équipage sans peur, exploits héroïques, méchants très méchants, exploits héroïques, combats navals, et autres exploits héroïques. Oui le moins que l’on puisse dire, c’est que ça bouge. Beaucoup. Trop. En effet, pas un instant de répit ou presque, les scènes d’action succèdent aux scènes d’action, les moments de calme se faisant extrêmement rares et beaucoup trop courts. Et au bout d’un moment ça lasse. C’est dommage parce qu’avec un rythme un peu moins soutenu, les pauses dans l’action auraient sans doute permis de beaucoup mieux mettre en valeur les (ici trop nombreux) moments de bravoure, alors qu’ils se retrouvent noyés dans la masse. A tel point qu’arrive le moment où le décrochage se fait, par manque d’attachements envers les personnages pourtant hauts en couleur qui vivent plus par leurs actions que par leurs pensées.
Pourtant le romancier a fait des efforts sur ce point, notamment en ce qui concerne le héros, le jeune Caboche. Mais le roman est très clairement tourné vers la jeunesse, beaucoup plus que ce à quoi je m’attendais (et les romans jeunesse, ce n’est pas ma tasse de thé…), et les pensées du personnage sont tellement décrites, de façon très explicites et parfois redondantes pour être sûr que le lecteur ne rate rien que j’ai rapidement senti que je n’étais pas dans le public-cible.
De même, l’imagination de l’auteur me semble desservie par le rythme frénétique du roman. Certaines inventions auraient méritées un peu plus de développement pour être plus qu’une simple décoration évoquée en deux ou trois lignes. Dès lors, j’ai lu ce roman de manière détachée, en suivant les péripéties de ce grand huit, mais sans en ressentir les effets. Bien dommage alors que Jean-Sébastien Guillermou a réussi à bien me surprendre avec un certain mystère bien gardé et difficile à prévoir (alors qu’un autre me semble en revanche assez rapidement éventé).
Ceci dit, malgré ces défauts, et bien que ce roman ne s’adresse pas à moi, il a je pense toutes les qualités requises pour plaire à un jeune lectorat souhaitant se plonger dans un roman de piraterie, lorgnant tout autant sur « L’île au trésor » de Robert Louis Stevenson que sur le manga « One piece ». C’est fun, bourré d’action et situé dans un monde vraiment original. Pas pour moi donc, mais ce premier tome d’une trilogie saura sans nul doute trouver son public.
Lire aussi les avis de Lune, Endea, Doris, Tigger Lilly, Lhisbei.
Moi qui n’ai aucune accroche avec l’univers Star Trek – que j’ai pourtant découvert tout petit à la télé allemande – je souffle un peu.
Tu peux reprendre ta respiration, je vais à nouveau parler bouquins, et laisser Star Trek de côté pour un certain temps. J’y reviendrai mais de manière beaucoup plus espacée. 😉
Contente de lire ton avis. Je pense que le rythme effréné ressort dans toutes les chroniques de ce roman comme étant son majeur défaut. C’est marrant car je n’ai pas songé un instant au fait que cela pourrait être un roman jeunesse, pourtant j’ai l’habitude d’en lire une paire, à l’occasion je demanderai à Jean Sébastien si c’est le cas pour lui.
En tout cas je suis d’accord avec toi pour l’incroyable imagination de l’auteur, j’ai trouvé ça très chouette aussi.
Ah ah One Piece, cela faisait longtemps que je n’en avais pas entendu parler, j’avais des élèves il y a 2.3 ans qui ne lisaient que cela :p
Oui, c’est vraiment trop effréné. Trop c’est trop à un moment, je suis vieux, je ne suis plus le rythme ! 😀
L’aspect jeunesse m’a vraiment frappé : héros adolescent, qui ne sait pas trop se positionner, et va finir par grandir au fil de ses aventures. Un vrai roman d’apprentissage pour ados. Ceci dit, tu a raison de préciser que tu lis du jeunesse de temps en temps : ce n’est pas du tout le cas pour moi, ça fausse peut-être mon jugement ?
One Piece, ça s’est calmé je pense, mais à un moment c’était vraiment la folie chez les ados ce manga !
J’ai aussi eu des difficultés à éprouver de l’attachement aux personnages. Autant y a des bouquins où ça passe et dans ce cas c’est bien souvent fait exprès mais pas ici.
Ouaip, dommage parce qu’avec ce petit truc en plus, ça aurait sans doute changer la donne. Histoire de ressenti sans doute, d’autres penseront autrement…
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