Zapping cinéma, épisode 22
Au départ, je n’étais pas très chaud à propos de ce « Ant-Man », film à la gestation difficile et qui n’a pas pour lui de donner à voir un héros à la grande popularité ou au charisme élevé. Et puis, malgré tout, il faut bien dire que c’est une plutôt bonne surprise. C’est sûr, la recette est un peu toujours la même pour les premiers films d’un nouveau héros. On a les scènes d’exposition, et tout le blabla jusqu’à ce que le héros devienne super-héros. De ce côté-là, RAS.
Mais le film possède suffisamment d’humour et un héros doté de pouvoirs tellement éloignés de ceux d’un Hulk ou d’un Captain America qu’il finit par attirer la sympathie. Et ce d’autant plus que ces fameux pouvoirs sont bien mis en valeur dans des scènes de haute voltige ! A ce titre, la dernière scène de combat dans une chambre d’enfants remplie de jouets en tous genres est une petite merveille d’inventivité et un pur plaisir pour le spectateur.
Mission accomplie donc, reste à voir comment ce nouveau héros parviendra à s’intégrer dans l’équipe des Avengers, mais on peut faire confiance aux studios Marvel pour y parvenir sans trop de peine. Pour les amateurs de super-héros, « Ant-Man » est donc tout à fait recommandable.
Là aussi, j’avais un peu peur. Car ce « Vol 93 » nous décrit rien de moins que les événements du 11 septembre 2001, en s’attardant notamment sur ce fameux vol 93 qui, grâce au courage des passagers, s’est écrasé dans un champ en Pennsylvanie alors que son objectif était vraisemblablement le Capitole à Washington. Ce qui me faisait peur, c’était le risque de sombrer dans un pathos dégoulinant. En revanche, ce qui m’attirait, c’était de voir Paul Greengrass aux commandes, lui qui m’avait plutôt enthousiasmé avec son « Capitaine Phillips » (là aussi une histoire vraie).
Et bonne pioche, puisque à l’instar du film sus-cité, Paul Greengrass se concentre sur les faits, uniquement les faits (en y rajoutant tout de même quelques petites choses, car il est difficile de savoir ce qui s’est produit exactement dans l’avion, même si les détails ne manquent pas), et ce de manière encore plus détachée que dans « Capitaine Phillips ». On est ici à la limite du docu-fiction. Et ce qui aurait pu jouer en défaveur du film (le spectateur a peu d’éléments pour se projeter dans le film, en dehors des faits eux-même, effrayants et bien connus) ne fait finalement que renforcer le traumatisme de l’événement. La réalisation est ultra-réaliste, refusant tout grand spectacle inapproprié, et ne manquant pas d’aborder frontalement les dysfonctionnements qui ont émaillé cette journée (un parmi d’autres et résumant un peu l’impuissance des Etats-Unis devant une attaque qu’ils n’attendaient pas : le vol 93 a été déclaré comme étant détourné 4 minutes après le crash…).
« Vol 93 » est un film froid, mais un film choc, c’est ce qui fait toute sa force. Décidément, ce Paul Greengrass est à surveiller de près.
Un film de SF suisse. Ça ne court pas les rues. Mais celui-ci mérite plus qu’un coup d’oeil puisqu’il propose une vraie intrigue de SF, mélangeant les influences (on peut très certainement citer « Alien » ou le trop sous-estimé « Sunshine » mais aussi un autre film de SF bien connu dont je tairais le nom tant il pourrait vous en dévoiler un peu trop sur le contenu de l’intrigue) pour devenir un vrai film à part entière.
Le pitch : la Terre est devenue inhabitable, l’humanité s’est donc réfugiée dans des stations spatiales surpeuplées. Seul espoir : la planète Rhea, sur laquelle il fait bon vivre. Mais le voyage coûte cher. Le docteur Laura Portmann, pour récupérer suffisamment d’argent et rejoindre sa soeur sur Rhea, s’engage sur une mission de huit ans à bord d’un cargo. Bien évidemment, ce voyage sera plus compliqué que prévu.
Alors certes, le film n’a pas énormément de moyens (le budget s’élève à 3.5 millions d’euros, une somme dérisoire pour un film de ce genre), et cela se voit à l’écran, notamment lors des scènes dans l’espace qui, même si elles parviennent à faire rêver l’amateur de conquête spatiale, ne masquent pas leur origine informatique… Mais s’arrêter à cela serait une erreur puisque artistiquement le long-métrage se pose là et parvient à installer une ambiance à couper au couteau (à condition de ne pas être réfractaire à un film qui prend son temps…). L’intrigue quant à elle parvient à maintenir l’intérêt du spectateur jusqu’à une conclusion intéressante. Les acteurs ne font pas vraiment des étincelles, mais le réalisateur a réussi à synthétiser toutes sortes d’influences pour offrir un film qui, s’il ne surprend pas vraiment, tient tout à fait la route en l’état. Une bonne surprise.
Critique rédigée dans le cadre du challenge « Summer Star Wars, épisode III » de Lhisbei.
Je n’ai vu aucun des trois, mais tu auras éveillé ma curiosité pour tous ! Comme quoi, parler de films, ça a toujours du bon. 🙂
Exactement, on partage ce qu’on voit, que ce soit bon ou mauvais. Dans le cas présent, c’est plutôt bon, content d’avoir éveillé ta curiosité. 😉
Ant-man c’était une agréable surprise (un peu moins porté sur la baston que d’habitude en plus). Cargo je me demande s’il est pas sur Netflix, faudra que j’y jette un oeil (un jour…)
Un peu moins de baston sur Ant-Man c’est vrai, mais c’est souvent le cas sur le premier film mettant en scène un nouveau personnage. Maintenant qu’il est installé, il faut voir ce que ça va donner par la suite…
Cargo est sur Netflix, c’est là que je l’ai regardé, tout comme Vol 93. Netflix devient mon fournisseur officiel de tout ce qui est audiovisuel. 😀
Je n’avais jamais entendu parler de vol 93, du coup je me le note.
Cargo n’est pas parfait mais il a des qualités, un film à voir quand on aime le cinéma et la Sf.
J’espère que Vol 93 te « plaira » (vu le sujet…). Ça ne joue pas du tout sur l’émotion, ça peut surprendre (mais c’est tant mieux à la limite), c’est un déroulé des faits et ça fait froid dans le dos.
Cargo est sympa en effet, pour les amateurs de SF ça vaut vraiment le coup.
J’ai bien aimé Ant Man et notamment la scène de baston finale parmi les jouets plutôt qu’en pleine ville. Ça change! 🙂
Je note pour Vol 93 et Cargo…
Oui, une très belle scène, de destruction aussi, mais différente ! 😀
Si tu as l’occasion de voir Vol 93 et Cargo, tu me diras ce que tu en penses. 😉
Même constat pour Ant Man, ce fut une bonne surprise ! A voir pour la suite effectivement, si on retombe dans le classique film de super héros ou pas. Les deux autres sont inconnus au bataillon de mon côté mais s’avèrent tentants, chacun à leur façon !
Le problème des super-héros, c’est que le premier film est toujours assez captivant : c’est la surprise, présentation, etc… C’est après que ça se gâte… 😀
Si tu regardes les deux autres : bon visionnage. 😉
[…] Ant-man réalisé par Peyton Reed, avec Paul Rudd, Evangeline Lilly, Michael Douglas… Encore un film de super-héro. Encore un Marvel. On sait donc à quoi s’attendre. Formellement, un film propre aux effets spéciaux réussis, avec castagne spectaculaire, une touche d’humour, et, en guise de personnage principal, un gars lambda que les circonstances dotent d’une capacité hors norme. Ici ce n’est pas un beau gosse, riche et cynique comme Stark qui fabrique son armure, mais un arnaqueur divorcé qui voudrait bien se racheter pour obtenir un peu plus qu’un bout de garde de sa fille, qui entre en possession d’une combinaison qui permet de rétrécir. Bien entendu, cette combinaison attire la convoitise (c’est une arme potentiellement efficace et qui peut rapporter), et hop, traditionnelle lutte bon contre méchant. Présenté comme cela, le pitch frise le ridicule. Rassurez-vous, le film ne l’est pas. Je l’ai trouvé bien moins « grand spectacle avec explosions partout » que les autres films Marvel. J’ai trouvé l’ambiance plus feutrée, plus intime. Ce n’est pas à cause de la taille du super-héro, mais plutôt à cause de sa problématique personnelle et du jeu de Paul Rudd et du rôle de Michael Douglas. Les deux personnages se définissent au regard du thème de la paternité. Une question identitaire dont l’enjeu dépasse la seule dimension du soi, habituelle chez Marvel. Pour le reste, c’est effectivement très bien fait, rythmé (mais pas effréné), avec une pointe d’humour. Un film plus familial que les autres opus et, finalement, une bonne surprise. Lire les avis de Xapur, Lorhkan. […]