Star Trek The Next Generation, saison 1
Je pensais me calmer un peu sur les articles concernant Star Trek, mais il se trouve que j’ai un peu « binge watché » la saison 1 de la fameuse série qui a repris le flambeau à la télévision de la vénérable série des années 60. Et comme le challenge « Summer Star Wars » touche à sa fin, autant en parler maintenant.
Note : toutes les images sont cliquables, pour être vues en full HD, carrément.^^
« Star Trek The Next Generation » a donc remis la franchise à l’honneur sur le petit écran en 1987, 18 ans après la fin de la série mettant en scène l’équipage de Kirk, Spock et compagnie. Se déroulant presque 100 ans après la série d’origine, elle met en scène un équipage bien différent, à commencer par le capitaine Jean-Luc Picard, un français (né à La Barre pour être précis), archétype du capitaine strict mais bon, nettement plus orienté sur la diplomatie que le fougueux capitaine Kirk. Là où ce dernier se laissait parfois emporter par son sang chaud, Picard fait plus figure d’ambassadeur, calme et réfléchi avant tout.
Il fallait également un personnage fort pour remplacer l’emblématique Spock. C’est donc un androïde, Data, qui remplira cet office, lui qui ne comprend pas toujours les réactions humaines (c’est d’ailleurs lui qui deviendra de fait l’élément sinon comique, du moins léger de la série). On reste donc ici sur la même ligne, même si les deux personnages sont au fond bien différents. Pour le reste pas trop de changements, ou plutôt des changements dans la continuité : un docteur (Beverly Crusher), un officier de barre (Geordi La Forge). Les différences plus nettes apparaissent avec l’arrivée d’un officier en second (William Riker), d’une conseillère possédant des pouvoirs « empathiques » qui lui permettent de ressentir les émotions (Deanna Troi), d’un jeune enseigne (Wesley Crusher, le fils de Beverly) à qui on a parfois envie de mettre des baffes (la scène ou Picard lui balance « Shut up Wesley ! » est un bon moment !^^) ou bien la présence de deux officiers de sécurité (le Klingon Worf et Natasha Yar), ce qui ne manquera d’ailleurs pas de poser un problème aux scénaristes qui le solutionneront de manière radicale (à la demande de l’acteur concerné).
Et donc, cette première saison ? Bilan mitigé, pour plusieurs raisons. Quelques scénarios indigents, des décors trop artificiels (les scènes en extérieur quasiment toutes enregistrées en studio font souvent peine à voir). Et il faut bien dire que la façon de faire une série TV aujourd’hui a bien changé. Il faut bien comprendre que cette première saison (et c’est en fait quasiment le cas de la série dans son entier) repose sur des « loners », des épisodes indépendants. Un épisode = un « phénomène extraterrestre de la semaine » = un cas résolu. Voilà à peu près le schéma. Pas de fil directeur, pas de rappel des faits précédents (je n’ai compté que deux épisodes revenant sur des faits décrits dans des épisodes ultérieurs). Du coup, à peu de choses près, les épisodes peuvent être vus dans n’importe quel ordre (à un élément près sur lequel on ne peut pas faire l’impasse et qui donne un avant et un après). Ce qui ne me dérange pas en soi, c’est même un peu la marque de fabrique de la saga Star Trek, mais autant en être informé. Ça ne joue pas vraiment en faveur de la modernité de la série sur un plan narratif, mais ça reste pour moi un détail.
Non le principal défaut vient du fait que cette première saison semble vouloir appliquer une recette qui a fait le succès et la renommée de la série d’origine des années 60, sans que cela lui permette de suivre sa voie, de tracer son sillon. C’est vrai, il faut apprendre à connaître l’équipage, à intégrer les relations que les membres du personnel entretiennent les uns avec les autres, etc… Ça prend un peu de temps, et c’est bien normal. Mais alors pourquoi des erreurs de parcours comme le deuxième épisode (« The naked one ») dans lequel l’équipage est contaminé par un virus qui le désinhibe ? Cet épisode aurait pu fonctionner, mais plus tard dans la série, une fois les personnages bien connus des spectateurs. Il apparaît ici bien trop tôt. Erreur de placement donc.
Mais on a aussi ce que je qualifierai pudiquement d’erreur « de bon goût » avec l’épisode 3 (« Code of honor ») et ses relents nauséabonds de colonialisme voire de racisme, ou bien, sur un ton plus léger, avec l’épisode 7 (« Justice ») qui, sur un fond intéressant (Picard doit décider ou non, pour sauver un membre d’équipage, de violer la sacro-sainte « Directive Première » de Starfleet qui interdit à tout équipage d’intervenir dans le développement des espèces moins développées technologiquement), fait tout simplement rire le spectateur avec une forme frôlant sombrant dans le ridicule (ces costumes…).
On peut ainsi trouver plusieurs autres épisodes pas franchement passionnants, mais il y en a heureusement qui captivent. Ce sont souvent ceux qui s’intéressent de près à des personnages bien particuliers, comme Data qui rencontre son « frère » Lore (dans l’épisode « Datalore »), Worf confronté à la possibilité de rejoindre d’autres Klingons et de retrouver la manière de vivre de son peuple (« Heart of glory »), ou Picard et son passé sur le vaisseau Stargazer (« The battle »). Ou bien des épisodes très trekkiens, comme lors de la rencontre avec un vaisseau Ferengi (« The last outpost », réussi au moins dans sa première partie), ou bien quand l’Enterprise se retrouve vraiment là où personne n’est jamais allée (« Where no one has gone before »).
Certains épisodes renversent un peu les rôles, en mettant certains membres d’équipage en difficulté, obligeant les autres à prendre de lourdes décisions, comme Geordi La Forge se retrouvant aux commandes de l’Enterprise (« The arsenal of freedom »), tandis que d’autres font intervenir des personnages qui deviendront récurrents (je pense à Q, que l’on rencontre dans le pilote « Encounter at Farpoint » puis dans « Hide and Q »). L’épisode final quant à lui (« The neutral zone »), pas tout à fait à la hauteur de ce que l’on pourrait attendre d’un tel épisode puisque se perdant quelque peu entre deux sous-intrigues, apporte tout de même quelques promesses sur la possibilité d’une intrigue globale avec la réapparition d’un vieil ennemi qui n’avait pas été vu depuis plus de 50 ans, et la destruction de différents avant-postes par un autre ennemi semblant être extrêmement puissant…
Au final, il faut sans doute être un peu trekkien pour ne pas trouver cela un peu long, un peu lent, et pas toujours passionnant. Et encore… Ceci dit, « Star Trek The Next Generation » n’est pas devenue célèbre grâce à cette première saison. Le consensus semble se faire à partir de la troisième, il faut donc être patient… Reste le plaisir de découvrir une série qui respecte l’esprit de la saga, avec un nouvel Enterprise, un nouvel équipage que l’on apprend à apprécier (Picard a quand même la classe et un beau charisme grâce au talent de Patrick Stewart. Dommage que les autres acteurs ne soient pas du même niveau, exception faite de Brent Spinner, incarnant excellemment Data), et d’aller avec ces explorateurs de l’espace là ou personne n’est jamais allé…
Critique rédigée dans le cadre du challenge « Summer Star Wars, épisode III » de Lhisbei.
J’avais visionné les premiers épisodes, juste après avoir vu la série originelle. J’avais alors été déçu par l’absence d’originalité scénaristique, avec des histoires fortement inspirées de la première.
J’aurais dû laisser passer un peu de temps.
J’espère que les saisons suivantes sont plus intéressantes.
Will Wheaton est déjà dans la saison 1 ?
Certains épisodes font en effet directement écho à la série d’origine. Ça manque un peu de vraie personnalité par moment. Mais ça reste sympa, si on aime Star Trek. D’après ce qui se dit, ça s’améliore et devient excellent à partir de la saison 3, mais je n’en suis pas encore là.
Will Wheaton est tout jeune mais déjà présent oui. 😉
Oui, c’est bien meilleur par la suite effectivement, à partir de la saison 3
J’ai hâte d’y arriver. Pour l’instant je picore doucement la saison 2. 🙂
Faut que tu en gardes pour l’été prochain quand même 😀
Entre les 7 saisons de « The Next Generation », les 7 de « Deep Space 9 », les 7 de « Voyager », les 4 de « Enterprise » (toutes autour de 25 épisodes), plus les films pas encore vus, j’ai de quoi faire. 😀
Bigre, ça vire à l’obsession O_O
Tu trouves ? 😀
Bonjour,
merci pour toutes ces critiques !
Il est temps toutefois – si ce n’est pas déjà le cas – que vous regardiez « Galaxy Quest » afin de vous remettre les idées en place 😉
J’ai vu Galaxy Quest il y a fort longtemps. Avec Star Trek en tête, ça doit prendre une saveur différente en effet. Merci du conseil ! 😉
C’est très sympa que tu prennes le temps de faire des articles complet sur chaque saison, c’est très plaisant à lire !
Alors heu oui cette saison 1 c’est pas folichon, surtout la première moitié qui a tendance à vouloir faire du star trek comme à l’époque de kirk (et à se louper), le deuxième épisode étant d’ailleurs un plagiat-référence d’une aventure survenant à l’équipage de kirk. Et tu viens de me faire comprendre pourquoi j’aime pas trop le troisième épisode.
Une des choses les plus frustrante dans cette saison, c’est la mise en place du frère de Data ou de Q, deux personnages importants par la suite, de façon aussi caricaturé. Difficile de ne pas détester Q (bon cela dit c’est voulu) surtout quand il se prend pour napoléon avec ces soldats grotesques, heureusement que le côté ‘corruption du pouvoir’ chez riker et la fin sauve un peu l’épisode. Perso je n’ai pas aimé la mise en place du frère de Data.
Sinon oui clairement Picard et Data sortent du lot d’emblée, même s’il leur faudra toute cette saison pour se caler dans leur jeu (au début ils ont tendance à en faire trop).
Pour Worf et Tasha cela aurait pu donner une dynamique intéressante de les avoir tout les deux, avec elle qui commande, et je ne savais pas que c’est elle qui a demandé la ‘solution radicale’. D’ailleurs c’est à mes yeux le pire épisode de la saison, vraiment une honte.
Bon cela dit le personnage de Tasha a toujours été très caricatural et mal joué, donc jpeux pas dire en être vraiment déçue.
Pourquoi t’aime pas les costumes de l’épisode 7, c’est normal pour un peuple peace and love 😛 Pour c’est sûr que les pseudo-culottes sont pas des plus avantageux pour les hommes mais bon.
Les Crusher mère et fils je les ai jamais vraiment aimé, depuis tu t’es habitué ?
Mes épisodes préférés de cette saison :
1×05 Le dernier avant poste
1×09 La Bataille
1×11 Haven
1×12 Le long adieu
1×20 Gloire et patrie
1×26 la zone neutre
Et en souvenir je dirais que j’ai bien aimé les Binars (ce peuple qui parle par 000111000 ) et l’exploration de l’holodeck et de dixon hill. En moment touchant, l’adieu au klingon mort.
Merci, ça fait plaisir ! ^^
Oui pas folichon cette première saison, c’est le moins que l’on puisse dire, même si ma méconnaissance de la série d’origine m’empêche de dire que « The next generation » tente trop de coller au matériau d’origine. Je te fais confiance sur ce point.
Pour Q et Lore, c’est vrai que la mise en place est laborieuse (quoique j’aime assez le procès que fait Q à l’humanité lors de sa première apparition), heureusement que ça s’améliore par la suite.
A mon avis, deux officiers de sécurité sur le pont, c’était trop, il en fallait un seul, du coup Worf et Tasha Yar avaient un peu trop tendance à se marcher sur les pieds. Sauf que la mort de Tasha est vraiment ratée…
Pour l’épisode 7, non vraiment, on peut être peace and love et porter des vêtements sexy mais pas ridicules à ce point ! XD
Côté Crusher, la mère ça va, son fils me tape un peu sur les nerfs, il a d’ailleurs trop souvent tendance à avoir le rôle du petit génie (ce qu’il est, et c’est peut-être ça qui est énervant ! 😉 ).
Bref, pas top top cette première saison, mais elle a le mérite de lancer la série, même si c’est un peu dans la douleur. 😉
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