Il faut parfois savoir faire vite. La critique de ce « Star Trek V : L’ultime frontière » sera donc courte car on atteint clairement ici un écueil dans la saga cinématographique… Et manque de pot, il a fallu que ça tombe sur William Shatner, lui qui reprend le flambeau de la réalisation après les deux essais précédents relativement concluants de Leonard Nimoy.

Pourtant tout commence plutôt pas mal avec une mystérieuse scène dans un désert, avec une photographie soignée. Autant le dire tout de suite, c’est la scène la plus réussie du film. Le reste ne sait pas où aller, oscillant sans arrêt entre un humour cabotin pas toujours très finaud (et qui, en l’absence de décalage entre l’équipage et son environnement comme dans l’épisode précédent, fonctionne moins bien même si la camaraderie de ce qui ressemble de plus en plus à des papys de l’espace fait plaisir à voir) et un sérieux pontifiant et lénifiant avec cette quête lourdement religieuse.

Le manque d’inspiration global est d’ailleurs flagrant, comment ne pas voir dans une des scènes sur la planète Nimbus III une pauvre tentative pour obtenir une « cantina » version Star Trek ? Bref, ça sent le réchauffé à tous les étages, le scénario n’a guère d’intérêt, les acteurs commencent sérieusement à accuser leur âge et peinent à démontrer qu’ils ont encore leur place sur un vaisseau spatial comme le flambant neuf Enterprise-A plutôt que dans un bureau ou une ambassade. Bref, tout ça sent le naufrage, et ce n’est pas un James Kirk négociant avec un « dieu » en colère qui va changer quelque chose, l’aspect mystique ou métaphysique de cet épisode tombant vraiment à côté de la plaque.

Difficile de repêcher quelque chose donc dans ce raté total. Même moi qui, en tant qu’amateur de cette saga, a sans doute une tendance à l’indulgence, je ne peux pas rattraper le coup. « Star trek V : L’ultime frontière » ne doit être vu que par les complétistes souhaitant avoir tout vu. Les autres pourront allègrement passer leur chemin et s’en porteront très bien.

Critique rédigée dans le cadre du challenge « Summer Star Wars, épisode III » de Lhisbei.