Il faudrait pour grandir oublier la frontière, de Sébastien Juillard
Quatrième de couverture :
Y en a pas !
Rien ne changera jamais…
C’est un peu le constat fait par l’auteur à la lecture de cette novella de moins de 100 pages. « Il faudrait pour grandir oublier la frontière » traite du conflit israélo-palestinien, dans un contexte subtilement futuriste, dans quelques dizaines d’années. Les technologies ont doucement évolué, sans que la société en soit radicalement changée. D’ailleurs, les drames se produisent toujours à l’aide de bombes ou d’attentats suicides… Sébastien Juillard parle donc du conflit, point.
Pour autant, pas besoin d’être un féru de géopolitique moyen-orientale pour saisir toute la portée de ce texte (bon, avouons-le, ça aide un peu de réviser les bases, notamment pour bien replacer tous les grands groupes d’intervenants, Hamas, Hezbollah, etc…). A travers plusieurs personnages, de Keren, une femme juive travaillant pour l’ONU, à Jawad, un palestinien de Gaza spécialisé dans la création de prothèses pour soigner les blessés du conflit, en passant par Bassem, un musulman qui n’accepte pas la paix avec Jérusalem, ou bien Marwan qui a cessé la lutte armée pour parier sur la paix et le développement économique de Gaza, l’auteur nous décrit un avenir qui a tout du présent. Les quelques nouvelles technologies, pour l’essentiel des extensions de ce que nous connaissons déjà (drones, etc…), n’étant finalement là que pour reproduire à l’infini les mêmes erreurs, quel que soit le camp.
Dans un tel contexte, nul manichéisme ici, nul parti pris, simplement des convictions différentes, et des personnes qui tentent de construire, tandis que d’autres préfèrent « déconstruire » l’adversaire. Chaque camp a ses torts, et Sébastien Juillard ne vise personne si ce n’est les hommes en général, déclencheurs de leurs propres maux. Un très beau texte, très bien écrit, dans lequel l’amertume est palpable. Une belle réussite, le tout en 111 111 caractères (le critère de cette collection).
Lire aussi les avis de Jae_Lou, Vert, Lune, Cyrille, Ertemel, Gromovar.
Je ne connaissais pas du tout ce texte mais tu me donnes très envie de le découvrir, bien qu’il ait l’air assez fataliste… C’est assez déprimant de voir la façon dont des hommes peuvent se déchirer…
Fataliste oui, c’est sûr. Ou réaliste, ça dépend du point de vue…
C’est une belle lecture en tout cas, avec une jolie plume.
J’ai abandonné l’affaire parce que si justement, il faut être « féru de géopolitique moyen-orientale pour saisir toute la portée de ce texte », ce qui n’est pas du tout mon cas…
Si je comprends bien ton message, c’est que toi tu trouves qu’il faut être très informé sur le sujet pour se mettre à cette novella ?
Je ne trouve pas personnellement, et de plus wikipedia peut aider pas mal à saisir les orientations politiques des principaux groupes investis dans ce conflit…
Oui, tu m’as bien comprise. Et je n’avais je crois pas assez envie de lire cette novella pour faire l’effort de recherches nécessaire. Je ne m’intéresse pas et donc ne connais rien à l’actualité (internationale ou autre), tout ce qui en littérature s’en approche peu ou prou me reste donc souvent étranger…
Ok, je comprends.
Perso j’aime bien quand une lecture me force à faire des recherches, encore faut-il que le sujet m’intéresse. Si ce n’est pas le cas ici pour toi, forcément, c’est logique que tu aies laissé tomber.
Il y a marqué « pas besoin d’être féru » 🙂 Mais je passe mon tour: il y a plus d’ouvrages sur la Palestine – passée/présente/future – que sur n’importe quelle autre région du monde j’ai l’impression – rien qu’en BD, c’est un genre à part entière.
Maquette de couv bof – ça m’agace toujours un peu quand les petites maisons d’édition n’arrivent pas à se démarquer au niveau de la maquette. Ça coûte aussi cher une chouette maquette qu’une bof maquette.
Je pense que dans le message de Sandrine il manque une virgule après le « si ». Du coup, Sandrine pense qu’il faut être féru, etc… Et elle a abandonné la lecture. En tout cas c’est comme ça que je le comprends.
Pour la maquette, ça a l’avantage de changer de ce qu’on voit d’habitude, mais les couleurs ne sautent pas aux yeux. Ceci dit, je ne crois que ce livre ait vocation à être distribué à grande échelle, donc il n’a pas forcément besoin de se faire remarquer par ce biais là. Mais la couverture n’est sans doute pas sa plus grande qualité, c’est vrai…
Ben si, quand on fait des livres il faut qu’ils soient beaux. Mais c’est vrai qu’en SF en France, on a connu de telles horreurs…
Tant qu’on ne nous donne pas du Paternoster… 😀
[…] Lorhkan et les mauvais genres […]