American Fays, de Anne Fakhouri et Xavier Dollo
Quatrième de couverture :
Ce Chicago de 1925 a tout du chaudron prêt à exploser ! Entre les Leprechauns mouillés dans la fabrication de faux billets et les gangs qui s’activent en coulisses pour s’emparer des marchés de l’alcool et des speakeasies, autant dire qu’il y a de l’orage dans l’air. Et tandis qu’Al Capone tente de retrouver son influence sur la ville, voilà que des Drys, farouches partisans de la Prohibition, sont atrocement assassinés.
Scarface devient, aux yeux des autorités, le suspect idéal. Furieux et persuadé que les Fays sont dans le coup, il charge une bande de chasseurs de Fays, les No Ears Four, de débusquer les véritables coupables.
Pour Old Odd et son équipe, les ennuis ne font que commencer. Contraints de plonger dans les entrailles d’une ville corrompue et en proie aux guerres des gangs, les quatre nettoyeurs ont intérêt à se serrer les coudes s’ils veulent survivre à la tempête qui s’annonce. Car, quand la Fayrie est impliquée, mieux vaut ne pas trop traîner dans l’œil du cyclone !
Les petites fées de Chicago
Chicago, la Prohibition, Al Capone, des gangsters. Tous ces éléments installent irrémédiablement une ambiance, faite de noirceur, de traitrises, une ambiance de roman noir en somme. Et puis il y a les fays, ces êtres venus des contrées européennes, qui ont eux aussi franchi l’Atlantique pour d’obscures raisons. Lutins, farfadets, dryades, leprechauns, pixies, etc… Ils sont tous là, ou presque !
Mais quand on mixe tout ça, ça donne quoi ? Et bien ça donne un cocktail plutôt agréable, mais qui laisse un fâcheux arrière-goût de trop peu. Trop peu parce que j’attendais de la folie dans ce roman. Ho, il y en a, certes. L’ambiance du Chicago des années 20 est bien présente à travers le gang des No Ears Four, personnages hauts en couleur mais aussi un peu trop archétypaux (le mec discret, mystérieux, le truand au grand coeur, la brute sympathique mais un peu bête, le jeune rêveur, etc…), tandis que les être féériques apportent un petit quelque chose de joliment décalé dans cet univers mais pourtant n’arrivent pas à s’imposer et ne lui donnent pas une personnalité aussi forte que je l’attendais.
Pourtant, les auteurs ont potassé leurs encyclopédie avant d’écrire ce roman, à tel point que devant le déferlement d’êtres différents, il devient parfois difficile de faire la distinction entre eux, à moins d’avoir un des livres de Pierre Dubois (auteur de nombreuses encyclopédies sur le sujet) sous la main. Oui mais ça ne fait pas tout, et l’enquête des No Ears Four, coeur du roman, paraît par moment un peu artificielle, tandis que le dernier acte s’étire un peu trop en longueur.
Pour autant, Xavier Dollo et Anne Fakhouri offrent tout de même de jolis moments, notamment un intermède particulièrement réussi qui revisite quelques contes de notre enfance, sans doute le meilleur passage du livre, mais aussi le plus détaché de l’intrigue, un élément sans doute assez symptomatique…
Au final, « American Fays » est un roman qui se laisse suivre sans déplaisir, un roman que les auteurs ont visiblement eu beaucoup de plaisir à écrire, mais pour lequel ils n’ont pas su insuffler ce petit truc en plus qui en aurait fait une lecture marquante. Reste donc une histoire sympathique, mais qui ne marquera pas les esprits. Et aussi un très bel objet, du genre que l’on peut fièrement intégrer à sa bibliothèque et que l’on aimerait voir se multiplier à l’avenir.
Lire aussi les avis de Blackwolf, Sandrine, Snow, Doris, les Mandragores, Endea, Jae_Lou, Lune, Cornwall, Chauncey.
Chronique écrite dans dans le cadre des challenges « Francofou, le retour » de Doris, « SFFF au féminin » de Tigger Lilly et « Winter Mythic Fiction » de Lhisbei.
J’ai apprécié ce livre pour ce qu’il est je crois, en tout cas, je n’attendais rien de particulier, si ce n’est du Chicago, du féérique et de l’humour. L’ambiance est bien là, c’est pas mal écrit, les dialogues sont réussis, bref, je trouve que c’est un roman réussi. Je ne pense pas pour autant que ce soit le livre de l’année, mais un bon divertissement littéraire me surprend toujours assez vu que je ne suis pas très cliente de ce genre-là…
Je ne crois pas que j’attendais un roman philosophique, mais plutôt un vrai grand huit, un truc un peu fou qui nous transporte dans un univers un peu déglingué. Au lieu de grand huit, je n’ai eu que de gentilles autos tamponneuses…
Ceci dit tu as raison, c’est bien écrit, l’ambiance du Chicago des années 20 est bien rendue (enfin je suppose, je n’y étais pas !^^), mais je crois que, de base, la fantasy urbaine n’est pas vraiment ma tasse de thé. Donc s’il n’y a pas ce « petit truc en plus » pour m’accrocher (au contraire de la série « Les dossiers Dreden » de Jim Butcher, à Chicago aussi mais à notre époque, série pour laquelle j’enrage de ne pas voir la suite traduite), ça risque de poser un petit problème. Et là ce fut le cas. Et c’est bien dommage parce que j’aurais vraiment voulu l’adorer ce roman…
Mais je reconnais tout à fait qu’il peut plaire à d’autres.
Tu pointes le doigt là où ça fait mal^^
L’ambiance, les références et les dialogues sont là pour maintenir la cohérence d’ensemble.
Oui il y a de bonnes choses dans ce roman, mais la mayonnaise n’a pas totalement pris.
Huhu, c’est marrant ma chronique sort aujourd’hui aussi et en substance elle dit exactement la même chose.
Comme quoi je ne dois pas dire que des bêtises… 😉
Ah je vois que toi aussi, l’encyclopédie de Pierre Dubois t’a manqué. On a qu’à être plus érudit, merde aussi !
C’est vrai quoi, franchement on y met de la mauvaise volonté ! 😆
On est d’accord ! Un bon divertissement, avec ses qualités et ses défauts !
Oui voilà, mais ça faisait un peu court pour une critique… 😆
Lorhkan faux frère et les links de chronique de choupette et choupinette, tu t’en cognes, hein :p
Rahlala, je prends toujours soin à chaque critique de linker le plus de monde possible, et voilà que je me fais engueuler quand j’en oublie une ou deux sans importance…
Allez, je vous ajoute ! 😉
Pareil, un peu déçu. Perso je ne suis pas fan de la coupure des « contes » qui casse le rythme, lequel s’essouffle encore sur la fin qui n’en finit pas (en plus d’avoir beaucoup trop de personnages qui interviennent). Bref, une bonne idée mais pas complètement réussie, hélas.
La partie sur les contes, c’est ce que j’ai le plus apprécié finalement. 😉
Sur la fin, je suis d’accord, elle tire trop en longueur.
Mais il y a du potentiel, si les auteurs décident de prolonger dans cet univers.
Oui, en envisageant le roman autrement, il aurait été intéressant de ne pas rendre ces pastiches de contes uniquement comme des rêves.
J’ai juste survolé ta chronique parce que je l’ai pas encore lu, et à chaque fois que je lis une chronique mitigée je repousse la lecture xD. Rah pourquoi on a tous acheté ce livre en même temps aussi ?!
L’engouement pour un bel objet, c’est déjà un morceau d’explication sans doute. 😉
Le Chicago, c’est celui de 1925, pas des années 30.
Xavier
C’est vrai, je ne sais pas pourquoi je fais une fixation sur les années 30… Je corrige, merci Xavier. 😉
Je l’avais bien aimé, surtout le passage des contes, après il est vrai que les personnages sont extrêmement caricaturaux et qu’il y a vraiment beaucoup de personnages féériques, cela dit j’ai passé un bon moment de lecture.
Ça se laisse lire c’est certain. Et ce passage sur les contes est particulièrement réussi. Mais ça ne m’a pas pleinement convaincu.
Coucou,
Je n’ai pas tellement l’habitude de réagir à des chroniques mais… il y avait trop de fées (et de variétés de fées) dans un roman de fantasy urbaine qui s’appelle… American Fays?
Je…
Non, rien ! 😉
Je n’ai pas dit qu’il y avait trop de fées, j’ai dit qu’il y a un manque de distinction entre tous ces êtres. Avoir dans un roman toutes sortes d’êtres féériques tels que pixies, lutins ou leprechauns mais sans suffisamment de descriptions pour savoir à quoi ils ressemblent ou ce qui fait leurs différences, ce n’est pas très parlant ni très explicite pour quelqu’un qui ne maîtrise pas le monde féérique sur le bout des doigts, d’où l’allusion à Pierre Dubois. 😉
Rah, il me tente du diable depuis sa sortie car il a l’air effectivement déjanté à souhait, mais c’est dommage s’il lui manque ce petit plus… Je reste quand même très curieuse de découvrir cette association gangster/féérie.
Tente le coup, ça peut tout à fait te plaire. Et puis l’objet-livre est sacrément réussi !
Un lecteur nous disait l’autre fois qu’il n’avait pas eu besoin de descriptions pour comprendre que les pixies, c’était con et belliqueux ou les nymphes séductrices et un peu garçounettes sur les bords, qu’il les voyait agir.
Je pense que ça tient vraiment à la façon dont chacun a besoin (ou non) de visualiser très précisément ce qui est mis en mouvement.
C’est ce qu’il y a de vraiment intéressant, quand on compile les différentes chroniques (sur n’importe quel livre, d’ailleurs): les avis et les attentes divergent souvent (de quoi rendre un auteur schizophrène ! ).
Il est difficile de contenter le fan de fées (qui n’a pas besoin qu’on lui décrive un Leprechaun avec précision parce qu’il sait à quoi ça ressemble) et le néophyte ou l’amateur de précision (qui en a besoin).
Enfin, c’est tristoune que vous soyez déçus. Mais c’est exactement le livre que nous avons voulu faire.
(Même si je suis d’accord sur le longue dénouement. Les contraintes de l’écriture à deux sur ce premier livre ne nous ont pas permis de faire autrement, hélas! ^^)
Amitiés,
Anne
C’est un peu la quadrature du cercle : soit on précise les choses pour ceux qui ne connaissent pas les fées sur le bout des doigts mais en mécontentant les connaisseurs qui risquent de trouver des longueurs inutiles, soit on n’insiste pas trop sur les descriptions du petit peuple en risquant de laisser certaines personnes dans le brouillard…
Équation difficile à résoudre donc, il y a aura toujours des mécontents. Corollaire : il y a aussi des contents. 😉
Donc pour moi, oui, un poil déçu, mais comme je l’indique dans mon billet, ça reste une lecture sympathique, je ne fais pas partie des « haters » (il y en a ?)…^^
Des haters? Pas que je sache.
Les retours vont plutôt de positif à très positif, sur le web et en librairie.
Je pense que les lecteurs qui pourraient potentiellement haïr ce livre sont d’office arrêtés par la couverture très fantasy urbaine ou se taisent.
Après, tu ne sais jamais. Les lecteurs qui s’expriment sont finalement très peu et très divers (sur des blogs, dans des salons, dans les librairies…).
C’est sans doute signe que le livre trouve son public, et c’est tant mieux.
Même si les opinions exprimées ne sont pas nombreuses, c’est toujours intéressant d’avoir des profils variés, ça permet de situer un peu son lectorat.
Oui !
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