Le Trône de fer, intégrale 3, de George R.R. Martin
Quatrième de couverture :
Le royaume des sept couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer, tous les coups sont permis, et seuls les plus forts, ou les plus retors s’en sortiront indemnes…
* Critique garantie sans spoilers *
Le grand chambardement
Nombreux sont les lecteurs à insister tout particulièrement sur ce volume 3 comme étant le plus prenant de la saga du « Trône de fer » jusqu’ici. Il me sera difficile de les contredire sur ce point tant George Martin lâche les chevaux, alors qu’il semblait avoir jusqu’ici placer ses pions (avec beaucoup de talent certes). En effet, le changement c’est maintenant ! Les bouleversements sont nombreux, l’intrigue s’étend et se resserre à la fois (je me comprends), et l’auteur ne manque pas de jouer avec ses personnages (toujours aussi nombreux) en tissant des liens toujours plus complexes entre eux (et le lecteur d’avoir le sentiment qu’enfin tout se lie, et de ne plus être en présence de plusieurs fils d’intrigue assez isolés).
Pour le reste, Martin ne change pas sa recette : différents points de vue au fil des chapitres, toujours ces luttes intestines et ces guerres ouvertes pour la conquête du trône de fer, toujours ces chevaliers, ces rois, ces héritiers, ces conspirations, bref tout ce qui fait le sel de la saga depuis ses débuts. L’aspect fantasy prend encore un peu plus d’importance, tout en restant malgré tout en retrait dans ce qui se rapproche vraiment d’une grande geste médiévale.
Alors bien sûr, je ne peux m’empêcher de relever quelques longueurs dans la première moitié du roman (avec 1150 pages au compteur, ce n’est guère étonnant), et pourtant même les longueurs ont leur intérêt, qu’elles développent l’univers, ou bien qu’elles s’attardent sur tel ou tel personnage. Evidemment, pour apprécier pleinement ces aspects, il faut être amateur de monde fouillé et ultra détaillé, ce que je suis. C’est d’ailleurs à mon sens ce qui est une des grandes forces de la saga, en plus de son intrigue bien sûr. George Martin a imaginé un monde foisonnant, un monde complexe, avec ses légendes, son histoire, ses grands noms, sa géographie, etc… Je ne prétends pas être un spécialiste du genre, mais un univers aussi consistant et d’une telle richesse, ça ne court pas les rues.
Et puis vient la deuxième moitié, et là… Non je ne dirai rien, mais croyez-moi sur parole, il s’en passe des choses ! Et j’apprécie tellement quand un romancier installe un tel climat d’incertitude, à tel point qu’on se rend vite compte qu’aucun personnage n’est intouchable. Surprise totale donc, et un récit mené de main de maître, c’est aussi ça le recette du succès du « Trône de fer ».
Et enfin, si cette atmosphère de geste médiévale est si réussie, si prenante, c’est aussi grâce à la traduction de Jean Sola. Je fais partie de ceux qui admirent son travail, tout en avouant qu’il a sans doute dépassé ses prérogatives de traducteur (oui c’est paradoxal), mais ça me semble ici être pour le mieux. Le style de Martin en VO est relativement simple, classique, Jean Sola l’a transformé (et c’est là tout le débat) en quelque chose de très médiévalisant, collant totalement au cadre du récit. Je ne reviendrai pas ici sur les quelques maladresses déjà relevées sur de nombreux sites (dont les fameux loups-garous), mais plutôt sur l’étrangeté des traductions des noms propres, comme les lieux, parfois francisés (et de quelle manière : Vivesaigues pour Riverrun, Lancehélion pour Sunspear, Accalmie pour Storm’s End, Néra pour Blackwater), parfois étrangement laissés tels quels (Winterfell). Idem pour les noms de personnages, là aussi parfois superbement traduits (Nerbosc pour Blackwood, Corbois pour Hornwood) mais parfois aussi laissés de côté (Hightower ? Littlefinger ? Les bâtards Snow, Sand, Storm, Rivers, Stone, etc… ?). Ce ne sont que des détails bien sûr, et le reste de son travail me convient tellement bien que je suis tout à fait prêt à passer outre. Et du coup, je frémis à l’idée de ce que donne la traduction du cinquième tome qui n’est plus l’oeuvre de Jean Sola mais de Patrick Marcel.
Mais j’anticipe car je n’en suis pas encore là. Quoique, puisque au vu de la qualité de ce troisième volume, j’ai bien envie d’enchaîner directement avec le quatrième, d’autant plus que je ne veux pas non plus laisser prendre trop d’avance à la série TV, les spoilers étant de plus en plus difficile à éviter…
Lire aussi les avis de Vert, Tigger Lilly, Frankie, Anudar, les singes de l’espace, Doris, Mr K, Totaly brune, JaneM.
Si ça peut te rassurer, tout le monde dit du bien de Patrick Marcel; à la télé belge, Michel Dufranne l’a même qualifié de « Rolls » de la traduction! 🙂
Bon, moi, j’adhère modérément à cette série, mais je dois dire que certains événements de ce tome m’ont laissée bouche bée et que j’ai beaucoup apprécié l’adoption du point de vue de Jaime (enfin si je ne confonds pas avec le tome suivant, mais je crois bien que c’est ici qu’il prend la parole).
Tant mieux si Patrick Marcel est à la hauteur (ce n’est pas non plus le premier venu), mais j’ai quand même peur que le style de Jean Sola me manque un peu. On verra bien !
Les immenses succès populaires ont parfois tendance à être rejetés (snobés ?) par les critiques, mais ici il m’est difficile de lui faire des reproches tant j’accroche vraiment à ce qu’a entrepris George R.R. Martin, et s’il continue sur sa lancée avec une fin à la hauteur, cette saga a tout pour entrer dans mon panthéon personnel du genre, si ce n’est déjà fait…^^
Quant à Jaime, son point de vue apparaît bien ici, et c’est un personnage fascinant, bien plus complexe que ce qu’on aurait pu penser de lui au début, un de mes préférés du coup. 😉
Ha mais grave, j’ai complètement changé d’avis sur lui et c’est devenu mon personnage préféré avec son frère. Enfin en fait ce ne sont pas mes personnages préférés mais plutôt les seuls que j’apprécie. Hihihi. D’ailleurs ce lirai ton avis sur le quatrième tome avec intérêt pour savoir ce que tu penseras d’un autre personnage qui prend la parole mais m’a beaucoup déçue… 🙂
Je l’avais trouvé époustouflant ce tome 3, Martin n’a peur de rien et ne craint pas de nous priver de certains personnages qui nous paraissaient pourtant capitaux. Je n’avais pas trop ressenti de longueur dans la première partir, mais peut être aussi parce que j’étais tellement contente de me replonger dedans que je n’y avais pas prêté attention.
Quant au Tome 4 j’avais eu aussi l’envie de m’y plonger de suite. On est en hiver tu peux y aller lol
Figure-toi que je viens de le commencer ! 😀
Moi aussi je viens de finir cette Intégrale 3, mais j’avais vu les saisons 3 et 4 donc forcément il n’y a pas trop de surprises^^.
Ceci dit c’est évidemment plus détaillé et plus fouillé donc ça reste intéressant, même si j’ai plus de mal que toi avec la traduction que j’ai vraiment trouvé lourdaude dans ce tome.
J’hésite par contre à attaquer le tome 4, mais la saison 5 arrive bientôt… argh quel casse-tête 🙂
La saison 4 déjà emprunte quelques éléments aux tomes 4 et 5, donc pour moi c’est tout vu : les livres avant la série !
La traduction a fait (et fait toujours) couler beaucoup d’encre, le ressenti est sans doute assez personnel. Je suis assez sensible à ce style médiéval, mais le texte devient assez « complexe », ce n’est pas le genre d’oeuvre à lire 5 minutes dans une salle d’attente, il faut un peu de concentration.
De toute façon les traductions ça fait toujours débat et en général y’a que des mécontents… la nouvelle traduction du SdA est un travail magnifique, et quand je vois les réactions sur mon blog les gens semblent se focaliser uniquement sur le fait que Grand-Pas a changé de nom xD.
Allez plus que deux tomes et tu es à jour (et à l’abri des spoilers), courage !
Faut avouer que « l’Arpenteur », ça le fait moins que « Grand-pas », mais l’habitude joue sans doute pour beaucoup…^^
Je reparlerai de la traduction quand j’aurais lu le tome 5, pour comparer celle de Jean Sola avec celle de Patrick Marcel.
J’en suis presque à la moitié du tome 4, ça avance… 😉
Ce tome devrait être en vente chez les bouchers-charcutiers.
En effet, c’est un lieu dans lequel il aurait toute sa place ! 😆
Le meilleur tome de la saga (jusqu’à présent). Je suis en plein dans le 5 et il a l’air de prendre une bonne voie, même si un peu long à démarrer (mais bon comme d’hab et ce n’est pas un mal en soi). Je ne note pas de différence particulière lié au changement de traducteur, et à dire vrai, c’est tant mieux : l’important c’est que ça reste fluide et un changement radical de style, ou encore pire des noms, risquerait de perdre le lecteur.
Ces histoires de noms francisés ou pas sont assez étranges. Peut être que Tombhiver ne lui convenait pas. A dire vrai c’est plus joli Winterfell, mais il y a un vrai souci de cohérence. Accalmie est je trouve un particulièrement beau nom de ville en français par contre.
Ce qui est fort avec Martin, c’est que même un tome de transition arrive à être passionnant. C’est le cas du 4 qui, même s’il est moins « palpitant » que le 3, continue à déployer la vaste histoire de Westeros et à être toujours intéressant.
Pour la traduction, je suis content de voir que ça ne semble pas choquer. Le changement dans la continuité quoi !^^
Accalmie, c’est un joli nom français en effet, et de plus ça convient bien à la maison Baratheon qui a elle aussi un nom très français.
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