Les fusils d’Avalon, de Roger Zelazny
Quatrième de couverture :
Enrichi de nouveaux personnages et de nouveaux concepts, l’univers d’Ambre se déploie ici en un somptueux éventail.
Armes à feu dans un monde médiéval
Corwin est parvenu à fuir les geôles d’Ambre, et compte toujours assouvir sa vengeance envers son frère Eric, coupable à ses yeux d’avoir usurpé le trône, et de l’avoir envoyé en prison durant quelques années tout en lui brûlant les yeux aux fers rouges. Ça fait beaucoup ! Mais cette fois, chat échaudé craint l’eau froide, il compte bien prendre son temps pour parfaire son plan. Car il a un plan, quelque chose qui lui permettra à coup sûr de vaincre les armées d’Eric et reprendre ce qui lui revient de droit.
Ce volume est ouvertement plus fantasy que le premier, notamment parce qu’il fait de nombreuses références au cycle arthurien, même si le récit en lui-même en reste très éloigné. Il ne s’agit que de références, même si bien évidemment pas faites par hasard (Lancelot, Avalon, Uther, etc…). Roger Zelazny dévoile un peu plus son univers, en capitalisant sur les concepts déjà vus précédemment (la traversée des ombres, ou bien l’utilisation des Atouts, ces cartes de tarot permettant de communiquer voire de se téléporter auprès d’une personne en utilisant une carte à son effigie), mais aussi en en mettant de nouveaux en scène (comme le fait qu’un personnage peut projeter, de manière inconsciente, des ombres de lui-même dans les mondes parallèles proches de celui où il vit). Ainsi, la malédiction proférée par Corwin dans le volume précédent semble prendre une importance capitale, le confrontant de manière bien rude aux conséquences de ses actes.
L’auteur en profite également pour densifier son intrigue générale, même si ce tome reste à nouveau centré sur le désir de vengeance cette fois bien préparée de Corwin. Les relations au sein de la famille princière paraissent donc vraiment complexes, et faux-semblants et autres coups fourrés semblent être monnaie courante… De nouveaux personnages s’ajoutent à ceux déjà connus, qu’ils appartiennent à la famille princière (Benedict) ou non (Ganelon, ce dernier ayant d’ailleurs une belle consistance et une histoire intéressante), Corwin prenant de son côté un peu plus d’épaisseur en mettant en lumière son passé.
La fin de ce volume se solde à nouveau par une bataille d’importance, à nouveau décrite simplement, voire de manière élusive mais pourtant toujours aussi épique. Et le dénouement, en plus d’apporter son lot de surprises, fait à nouveau dans le cliffhanger à faire trépigner le plus stoïque des lecteurs.
Mêlant avec toujours autant de savoir-faire action, humour, et tragique, Roger Zelazny continue sur sa lancée avec ce récit au rythme soutenu. Semant des petits riens ici ou là dont on imagine bien qu’ils ne sont pas là par hasard, l’écrivain tisse une toile qui s’avérera sans doute plus complexe que ce qu’on imagine.
Lire aussi les avis de ClashDoherty, Eumène de Cardie, Mina, Tenseki, Iani, Olya, Yan Fanel et Vert (pour la saga complète).
Chronique écrite dans le cadre du challenge « Morwenna’s list » de Cornwall.
C’est terrible parce qu’à lire ta chronique, je suis sûre que je pourrais te narguer avec des connaissances que j’ai sur certains persos… sauf que j’ai tout oublié xD
Ah ça, si tu as lu la saga entière, je n’en doute pas !
J’imagine tout à fait avoir encore beaucoup de choses à découvrir avec le cycle de Merlin, vu le nombre de surprises et révélations du cycle de Corwin. 😉