Silo Origines, de Hugh Howey
Quatrième de couverture :
En 2049, le monde est encore tel que nous le connaissons, mais le temps est compté. Seule une poignée de potentats savent ce que l’avenir réserve. Ils s’y préparent. Ils essaient de nous en protéger. Ils vont nous engager sur une voie sans retour. Une voie qui mènera à la destruction ; une voie qui nous conduira sous terre. L’histoire du silo est sur le point de débuter. Notre avenir commence demain.
L’avant post-apo
Il serait vraiment intéressant de savoir comment cette saga a été imaginée par Hugh Howey. Au départ, une nouvelle, puis une deuxième, puis devant le succès, la constitution du premier roman, pas foncièrement original mais rythmé et bien maîtrisé, l’exemple même du page-turner efficace. Reste à savoir si l’auteur avait un plan d’ensemble de la saga, imaginé avant sa publication, ou s’il l’a construit au fur et à mesure.
Mais dans l’un ou l’autre cas, force est de constater que le romancier a su créer un contexte, contexte qu’il s’efforce de décrire dans le premier des trois blocs qui constituent le roman. « Silo Origines » est en effet découpé en trois parties bien distinctes. La première décrivant « l’avant-Silo », la seconde montrant, une fois les silos bien installés, une gestion de crise risquant de conduire au drame dans l’un d’eux, et la troisième se déroulant à l’époque du premier roman, revenant plus avant sur certains détails de celui-ci.
Et donc, dans la première partie, Hugh Howey nous explique ce qui a conduit à la construction des silos. Entre complot, secrets, politiciens « sauveurs » de l’humanité mais prêts à un immense sacrifice pour cela, cette partie tient le lecteur en haleine, d’autant plus que, reposant sur des chapitres courts, le roman sait se faire nerveux. J’avoue tout de même avoir un peu tiqué sur THE événement juste avant l’entrée dans les silos, un petit goût de too-much en bouche…
La deuxième partie s’attarde sur la gestion d’une crise risquant de mener le silo 18 au désastre. Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler outre-mesure, mais au-delà de cette intrigue, Hugh Howey continue à placer ses pions, à apporter de menues réponses au lecteur qui a donc le bonheur de continuer à remettre tous les indices laissés ici ou là par l’auteur dans l’ordre pour percer les mystères encore nombreux.
Enfin, la troisième partie, revient sur ce qui a conduit le silo 17 à la situation que l’on connait à la fin du premier tome, en alternance avec un autre point de vue revenant sur les derniers mystères restants, tout en en amenant d’autres. La fin du roman coïncide avec la fin du premier volume, et se termine sur une conclusion qui ne peut que donner envie de se jeter sur la conclusion de la trilogie (qui arrivera au mois de septembre).
Ces trois parties gardent un fil rouge, un personnage qui deviendra incontestablement un personnage clé du troisième et dernier tome, quelle qu’en soit la fin. Cette construction en trois parties distinctes à un défaut : pas de vraie intrigue globale, mais plutôt un exercice de world-building de la part du romancier, qui finalement pose plutôt les bases du dernier tome en densifiant le contexte de sa série. Un exercice de style que l’auteur mène malgré tout de très belle manière, en proposant là encore un page-turner de la plus belle eau, malgré quelques passages un peu longuets, notamment dans la dernière partie (les passages qui concernent Jimmy en particulier).
Hugh Howey ne prétend donc pas révolutionner la SF avec ce « Silo Origines », qui n’a d’ailleurs, quand on y regarde de près, rien de fondamentalement surprenant si on a un peu de « bouteille » en SF, mais malgré tout, ce qu’il fait, il le fait bien. Une lecture plaisir en somme. Et de ce côté là, c’est une réussite.
Lire aussi les avis de Gromovar, Lune, Bibliomanu.
Ah, je veux bien de ce plaisir-là, malgré la too much, je crois que je me laisserai prendre une fois encore à cette mécanique bien huilée.
Quelques petits défauts, le « too-much » vient peut-être d’une envie un peu irrépressible de marquer le lecteur, mais ça ne gâche pas la lecture, ça reste de la SF « blockbuster » bien menée. Je te souhaite donc une bonne lecture ! 😉
Je vois que nous n’avons pas connu la même impression de longueur au même endroit… rien en tout cas qui nous a empêché de vouloir continuer.
Oui effectivement, on n’a pas eu tout à fait les mêmes impressions sur les longueurs, mais ce que je retiens surtout c’est qu’on est d’accord sur le fait que tout l’intérêt de ce bouquin réside dans la narration du silo 1… 😉
Tu as raison. Comme le disait mon vieux maître: toujours voir le meilleur côté des chose. 😀
Je n’ai pas lu ta chronique pour éviter de me spoiler, mais j’ai hâte d’attaquer ma lecture 😉
Alors dans ce cas je te souhaite une bonne lecture ! 😉
Merci ! 😀
Too-much ou pas assez ? Il me semble sentir derrière le ton mesuré de cette critique un certain manque d’enthousiasme. Au moins émets-tu quelques réserves, ce qui me semble un plus par rapport à l’immense majorité des critiques qu’on l’on peut découvrir ici ou là. Car il est à mon avis important de prévenir le lecteur qu’il ne s’agit que d’un « page-turner » qui n’apporte « rien de fondamentalement surprenant si on a un peu de « bouteille » en SF ». Cela permettra aux lecteurs avertis de comprendre entre les lignes qu’il n’y a aucune originalité dans la trame narrative de ce Silo 2 (on pouvait reconnaître au premier, qui était déjà très moyen, le côté bien ficelé de l’univers clos du silo), avec qui plus est, une tripotée de séquences faiblardes qui se répartissent entre l’inutile et le ridicule. Du moins cela a t-il été la conclusion des heures d’ennui que j’ai passées à lire ce deuxième opus de la trilogie.
Oui, la saga « Silo » est un page-turner qui ne bouleversera pas la SF (d’où mon discernable manque d’enthousiasme 😉 ), mais elle est suffisamment bien tournée pour accrocher le lecteur.
Après, bien évidemment qu’on ne va pas la lire si on cherche un style particulièrement remarquable ou des réflexions profondes sur le sens de la vie, tout à fait d’accord avec ça. Il suffit d’être bien conscient que la série est faite pour divertir. Ce qu’à mon avis elle fait plutôt bien, tout en étant saupoudrée de questions sociétales certes survolées (dans le premier volume, le deuxième est plus basé sur le suspense pur) mais qui donnent un poil plus de profondeur. Mais encore une fois, il ne faut pas en attendre la profondeur d’un essai sociologique…
En tout cas, j’y ai pris du plaisir malgré certaines faiblesses narratives, sans doute parce que j’étais conscient de ce que j’allais lire.
Du coup je viens d’attaquer ce tome-là, mais vu que je sais plus ou moins à quoi m’attendre j’espère ne pas être trop déçue.
Je reviendrai donner mon avis une fois la lecture finie de toute façon 😀
Trilogie bouclée pour ma part, et je suis plutôt en phase avec ta critique. J’ai ressenti certains passages à vide et un manque d’épaisseur au niveau de nombreux personnages, là où d’autres sont captivants. Mais au global la lecture est facile et plaisante, donc ça vaut quand même le coup si on a envie d’une bonne série SF divertissante. Pour info j’y suis allé de mon article aussi, en citant ton point de vue dans les diverses critiques associées.
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