Le Volcryn, de George R.R. Martin

Posted on 1 avril 2014

Cela faisait un certain temps que je ne m’étais pas replongé dans les écrits de George R.R. Martin. Je ne suis pourtant pas encore à jour (loin de là !) dans sa saga du « Trône de fer », mais comme je m’intéresse tout autant à ce qu’il a écrit en dehors de ce cycle qui a tendance à phagocyter tout le reste… Cette novella, parue en 1980 et lauréate du prix Locus l’année suivante, a fait son petit effet dans la blogosphère lors de sa re-parution en 2010 aux éditions ActuSF. Je savais donc plus ou moins à quoi m’attendre. Reste à savoir si j’ai accroché, à un moment où j’avais envie de lire du space opera, mais du space opera assez direct et pas prise de tête…

 

Quatrième de couverture :

Les légendes parlent d’une race d’extraterrestres fabuleuse parcourant lentement l’espace, aux manettes de gigantesques vaisseaux à l’apparence de cités d’ombre…

Moi, Karoly d’Branin, je leur ai voué ma vie, et mes inlassables recherches m’ont enfin permis de les localiser. Avec mon équipe, nous avons embarqué à bord de l’Armageddon, vaisseau du commandant Royd Eris. Et dans peu de temps, les volcryns seront enfin à notre portée.

Mais en attendant, l’ambiance est de plus en plus pesante entre nous… Royd Eris refuse d’apparaître physiquement, préférant user d’hologrammes et de communicateurs muraux … Et Thale Lasamer, notre télépathe, fait état d’une menace sourde et mystérieuse…

Peu importe ! Mes volcryns sont tout proches, et je ne les laisserai pas filer !

Quinze ans avant le mythique « Trône de fer », George R.R. Martin, inlassable conteur multi-primé (Hugo, Locus et Nebula) publiait « Le Volcryn ». Ce court roman mêlant avec brio science-fiction, mystère et thriller remporte le prix Locus de la novella en 1981 avant d’être adapté au cinéma. Aujourd’hui de nouveau disponible, il ravira les amateurs de space opera et d’huis clos oppressant.

 

Space opera, huis clos, du déjà vu ?

Le volcryn - MartinA la lecture du pitch ci-dessus, on peut se dire avec certitude, voire avec angoisse, que l’histoire ne va pas faire dans l’original. Et le début nous donne d’ailleurs raison : à la croisée des chemins entre « 2001 » pour un début assez mystérieux et « Alien » pour la tension que l’auteur met en place rapidement, rien d’original certes, mais George Martin n’est pas le premier venu et il sait mener sa barque pour emporter le lecteur avec lui, quand bien même on voit clairement ses inspirations.

Et puis, petit à petit, le récit parvient à trouver sa propre identité. Avec ses personnages brossés en quelques lignes (parfois même trop rapidement, on s’y perd un peu parfois pour retrouver qui est qui) et son scénario qui ne s’embarrasse pas de circonvolutions exagérées, le rythme de croisière est vite atteint, le genre de rythme de croisière qui vous fait tourner les pages les unes après les autres pour avoir le fin mot de l’histoire. Tension, mystère, huis clos dans l’espace, angoisse, paranoïa, morts en pagaille, le cocktail est éculé mais il fonctionne.

Alors quand en plus, en guise de conclusion, l’auteur parvient à surprendre son lecteur en réunissant de jolie manière deux intrigues différentes, le tout en moins de 160 pages, on se dit qu’on n’a pas été volé même si on ne criera pas au génie.

On a donc ici un cocktail plutôt savoureux qui, sans révolutionner quoi que ce soit ni prétendre à un statut de chef d’oeuvre qu’il ne peut décemment pas obtenir, fait passer un très bon moment à son lecteur. Mission accomplie donc, et ce n’est encore pas avec ce récit que je vais me fâcher avec l’auteur. Décidément, Martin rime avec talent.

 

Lire aussi les avis de Xapur, If is dead, Hiro, Julien, Guillaume, Spocky, Lhisbei, Val, Efelle, Blackwolf, Anudar, Elie Darco, Nick, Cédric Ferrand.

 

  
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