Fiction n°18
Le voici donc ce premier numéro de la nouvelle formule du magazine « Fiction », nouvelle formule lancée à grand renfort de communication sur internet. Mais que trouve-t-on à l’intérieur ? Pas mal de choses, mais ce sur quoi le magazine se concentre le plus, ce sont les nouvelles.
Avant d’en parler, attardons nous un peu sur ce qui vient avant. Tout d’abord, eux interviews croisées. La première, entre Ayerdhal et Norman Spinrad, s’attarde principalement, et ça n’étonnera pas ceux qui connaissent ces deux auteurs, sur des aspects politiques et sociaux de leur carrière, sur le genre SF, sur les différences culturelles entre France et États-Unis, etc… Intéressant, mais j’avoue avoir été beaucoup plus passionné par l’interview croisée entre Justine Niogret et Jean-Philippe Jaworski. Il faut dire que ce sont deux auteurs que j’apprécie, et que leurs centres d’intérêts rejoignent les miens, donc forcément… L’histoire, notamment des Celtes, les sources de l’imaginaire, les processus d’écriture, etc… Passionnant !
Les articles de fond valent le détour également, sur les mutants, les labyrinthes (physiques ou mentaux, sur le fond comme sur la forme) et la très bonne bibliographie qui accompagne cet article ou bien les perspectives d’avenir sur l’identification des citoyens par les machines. En revanche, la « nouvelle-photo » (en référence au roman-photo) de Catherine Dufour et Patrick Imbert m’a laissé de marbre…
Et puis donc, les nouvelles. Au nombre de onze, elles occupent tout de même 210 pages sur les 270 que compte ce « Fiction » ! Pas de réel chef d’oeuvre à mon goût, mais quelques jolies pépites malgré tout. Parmi elles, la plus belle sans doute, « Trajectoire » de Ken Liu (auteur que je souhaitais ardemment découvrir) sur la vie de cette femme qui tente d’approcher l’immortalité à travers un processus appelé plastination. L’intérêt de cette nouvelle ne se situe pas dans cet argument SF mais plutôt dans la façon dont la femme voit s’écouler sa longue vie, ses réussites, ses échecs, ses amours, ses envies (notamment de mère), etc… Un récit très doux, sensible, un brin amer aussi, mais surtout une très belle réussite. Voilà qui me donne envie d’en découvrir plus sur Ken Liu !
On trouve également « La rive d’en face » de Elizabeth Hand, où le drame le dispute à la poésie sur fond de « Lac des cygnes ». Très onirique, et une belle ambiance qui n’aurait pas renié un Stephen King de retour dans le Maine… Je pourrais également parler de « L’éternité dure longtemps » de Sonia Quémener et ses fantômes (dont celui de Richard Feynman) qui tentent de comprendre ce qui leur arrive et de trouver leur place, mais aussi de « Quatre cent millions d’années de réflexion » de Steven Utley sur ces voyageurs « spatio-temporels » se retrouvant sur une Terre parallèle restée à l’ère du paléozoïque ou bien de « DynaCostume » de M.K. Hobson et cette anticipation sur le monde du travail et les intelligences artificielles en forme d’assistants personnels. Pas mal de jolies choses en somme.
Au rang des déceptions, « Pique-nique à Pentecôte » de Rand B. Lee m’a vraiment laissé sur place, sans que je ne comprenne grand chose, alors que la nouvelle « Les djinns funèbres » de Timothée Rey (que je me faisais une joie de retrouver après « Des nouvelles du Tibbar ») m’a paru trop embourbée dans un récit pétri de néologismes farfelus, alors que le fin mot de l’histoire reste plutôt amusant. Timothée Rey est-il arrivé au bout de sa formule ?
Bref, sous une maquette très réussie (et en couleurs !), ce « Fiction 18 » offre donc de beaux moments de lecture. Si vous êtes de ceux qui privilégient les nouvelles sur les dossiers de fond, il y a sans doute de quoi trouver son bonheur avec cette revue. En tout cas, j’en sors plutôt convaincu et j’attends déjà le numéro suivant.
Hi hi hi ça perturbe tout le monde ce roman-photo, c’est la première chose sur laquelle je suis tombée en feuilletant la revue, heureusement que je ne me suis pas arrêtée à cette première impression xD
On va dire que c’est une expérience.
Sans intérêt pour moi, mais d’autres y trouveront peut-être leur compte… 😉
Pareil pour moi pour le roman photo.
je ne crois pas que je l’achèterai. J’ai déjà Bifrost et une autre revue auxquels je suis abonnée, ça commence à faire cher. J’espère qu’on pourra trouver les nouvelles et les interview ailleurs par la suite (un peu comme le fait Bifrost justement).
Je pense acheter le prochain, si la qualité se maintient, la question de l’abonnement va vraiment se poser.
Sans compter que les deux numéros précédents m’intéressent aussi…
Si tu as aimé la nouvelle de Ken Liu dans le Fiction n°18, tu adoreras celles dans le fiction n°16 😉
Les deux numéros précédents, au même format que ce numéro 18 me tentent fortement, notamment le 16 avec Ken Liu.
Il y a de fortes chances que je passe commande… 😉
Ce numéro de Fiction me tente énormément. Ton avis me donne encore plus envie de le faire rentrer dans ma bibliothèque.
Lâche-toi !^^
Oui, un numéro qui renouvelle la revue et qui donne bien envie. Ta chronique aussi…
A.C.
Revue sympathique, donc je ne compte pas en rester là… 😉
Fini hier soir, plutôt convaincue par cette revue ! Très bel objet, et le fond est également à la hauteur.
Ouaip !
Bon, je vais tâcher de tester.
J’espère que ça te conviendra !
C’est moche de pousser ainsi à la consommation. =X
Huhu ! Et j’aime ça en plus !^^
Il est dans la PAL, mais le Fabien Cerutti récemment acheté n’a pas attendu son tour^^
La gestion de sa PAL, c’est quelque chose de très personnel !^^
En ce moment, c’est sauve-qui-peut, car pour un livre lu, j’en rajoute trois dans la PAL !!
En train de le lire, c’est vrai que la part des nouvelles est prédominante (je n’avais lu que le 17 auparavant et le changement est très important entre les deux formats).
Ah oui, tu m’intéresses là : il y a beaucoup moins de nouvelles (par rapport au reste de la revue) dans le numéro précédent ?
Pareil, la « nouvelle-photo » m’a laissé mal à l’aise. Voyeurisme ? Mépris des classes moyennes ou prolétaires ? Je n’ai pas compris.
Mais passons, y’a du Ken Liu dans ce Fiction n°18 ! En français (traduction) qui plus est, voilà qui aidera à le faire connaître en France. Je le lis dans la revue Nature lorsqu’il participe à la rubrique de nouvelles, et c’est toujours un plaisir.
Oui, j’ai du mal à me positionner également, je comprends ce sentiment de malaise vis à vis du possible regard sur les classes moyennes. À une époque où on cherche à de plus en plus à s’affranchir du culte de la minceur à tout prix, j’avoue que je ne comprends pas vraiment…
Quant à Ken Liu, bien content de l’avoir enfin découvert ! Et je lorgne sur le numéro 16 qui contient 3 nouvelles du monsieur. 😉
Hé bien dans ce cas bonne lecture et découverte, je t’envie, j’ai passé un excellent moment en le découvrant moi-même :p
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