Breaking Bad
Tout le monde connait cette série, au moins de nom, en tout cas toutes celles et ceux qui passent par ici. Mais qu’importe, puisque si le show s’est achevé en fin d’année dernière aux US et qu’il faut définitivement tirer un trait sur ce qui représente pour moi le must absolu en matière de série télé, c’est l’occasion pour moi de crier ici mon amour inconditionnel envers Vince Gilligan, le créateur de la série, et son bébé.
La grande force de « Breaking Bad », c’est son écriture. Toute en finesse, à première vue assez indolente (la première saison se permet de bien prendre son temps), elle est néanmoins remarquable de cohérence et totalement implacable. Le bénéfice de passer sur une chaîne câblée américaine, c’est que le show peut se permettre d’aller au bout de ses idées. Et on peut dire que Vince Gilligan ne s’est pas gêné pour le faire ! N’épargnant rien à ses personnages, ni aux spectateurs, en jouant sur la moralité, l’ambiguïté, les conséquences de nos actes, floutant la limite entre bien et mal, tout en nuance de gris, l’équilibre trouvé par le showrunner est à saluer. Qu’est ce qui fait pencher un homme vers le côté obscur ? Ses actes, ses motivations, ou bien la décision consciente de devenir mauvais ? Tout le sel de la série est ici.
Bien sûr, « Breaking Bad » doit aussi beaucoup à ses personnages, et en premier lieu à ce fantastique personnage principal qu’est Walter White. Au départ simple prof de chimie dans un lycée, il apprend qu’il est atteint d’un cancer. Dans sa volonté de protéger sa famille et de tout faire pour la mettre à l’abri du besoin (et devant des frais médicaux exorbitants), il utilise ses connaissances en chimie et se lance dans un petit trafic de méthamphétamine. C’est l’engrenage qui se met en route. Implacable. Un engrenage duquel Walter White n’arrivera pas à se défaire. Mais le veut-il vraiment ? C’est là toute l’ambiguïté du personnage, un personnage complexe et fascinant, là encore tout en nuances de gris. Car oui Walt est attachant. Il tient à sa famille plus que tout. Oui on l’aime. Mais il est aussi capable des pires choses, menaçant, manipulateur, voire plus… La série n’hésite à mettre le spectateur mal à l’aise, en lui montrant clairement les contradictions du prof-dealer. Un personnage comme on en voit peu, et qui peut passer en un instant du type normal à un autre bigrement plus inquiétant (un passage devenu culte) :
Autour de lui gravitent tout une série de personnages tout aussi réussis, de Jesse Pinkman, le camé-dealer au grand coeur, à Skyler White, la femme de Walt, une femme forte et indépendante, qui fait elle aussi passer sa famille avant tout mais pas forcément de la même manière que son époux, en passant par Hank Shrader, le beau-frère de Walt, agent de la brigade des stups, mais aussi le glaçant Gustavo Fring, dealer sans pitié, ou bien Saul Goodman, avocat véreux, associé (et roue de secours très utile !) dans tous les mauvais coups de Jesse et Walt (devenu tellement emblématique qu’il bénéficiera même d’une série rien que pour lui prochainement !). Toutes ces personnes suivent une évolution intéressante, en passant par des hauts et des bas, mais toutes sortiront changées de ces événements (en tout cas celles qui s’en sortent…).
Les acteurs incarnent leur personnage à la perfection, et je ne cesserai de m’ébahir devant la prestation de grande classe de Bryan Cranston, unanimement saluée, qui personnifie magistralement Walter. La pluie de récompenses est totalement justifié (entre autres, 3 Emmy Awards et un Golden Globe, mais la liste est très longue !). Mais il n’est pas le seul, Aaron Paul (Jesse Pinkman) est lui aussi impressionnant (2 Emmy Awards), etc… Je pourrais ainsi citer une bonne partie du casting.
La série étonne également sur le plan cinématographique. Entre plans millimétrés et colorimétrie réfléchie (couleurs saturées dans le désert, plus sombres dans les labos, etc…), c’est très réussi, et tout à fait au niveau d’un long métrage.
Étalée sur 62 épisodes et cinq saisons (la meilleur durée pour une série ?) assez ramassées (7 épisodes pour la première, 13 pour les suivantes et 2×8 pour la dernière, n’est-on pas là aussi dans la longueur idéale pour une saison, permettant de laisser de côté les épisodes « one-shot » à l’intérêt souvent discutable, trop souvent utilisés par les séries plus longues ?), la série se clôt de manière implacable, avec un rush fantastique sur les 8 derniers épisodes (mais une fois passée la première saison, toutes les suivantes sont un rush fantastique !). Best série of the world je vous dis ! Même le générique est génial, avec ces quelques notes de musique reconnaissable entre mille, et son iconographie frappante.
Alors bien sûr, cet article sur une série qui n’a rien de SFFF n’a a priori pas grand chose à faire ici, mais c’est aussi un prétexte pour que tout le monde se mette dans la tête l’écriture de mon nom. Car maintenant, quand je vous demanderai :
Vous pourrez répondre sans vous tromper (n’est-ce pas Gzhappure ! ) :
(Modèles de T-shirts par Jeffrey Lo et Geekshirts)
Une graaaaaande GRANDE série, qui comme tu le dis prend son temps mais n’épargne personne ! J’ai rarement vu des épisodes de série où les personnages s’assoient et se parlent comme dans Breaking Bad. Et ces acteurs, pfiou, vraiment balèzes.
Merci Laure Canne pour cet article 😉
Breaking Bad, c’est comme dans le cochon : tout est bon ! 🙂
Tu me vexes là ! 😉
Woops… 😉
Bel hommage à cette série déjà mythique.
Tout y est excellent, avec forcément un petit plus pour les acteurs et les personnages (je les différencie mais je ne devrais peut-être pas tant ils ne font plus qu’un). Par contre je ne sais pas si je pardonnerai un jour à Monsieur Gilligan tout ce qu’il a infligé à Jesse (« oh, allez, là il va réussir à se reprendre un peu, c’est cool… ah, non. »).
Et puis Breaking Bad c’est aussi les meilleures introductions d’épisodes/saisons. Je me rends compte d’ailleurs que je me souviens encore parfaitement de la première scène de la première saison… mais quel début en même temps !
C’est vrai que Jesse, c’est un personnage torturé… Il n’a clairement pas été épargné !
Et c’est vrai aussi, je n’en ai pas parlé, que les introductions de saisons sont vraiment réussies. Du genre où on finit par comprendre à la fin de la dite-saison (tout le monde se souviendra de l’ours en peluche et de son oeil dans la piscine). C’est le cas aussi pour certains épisodes (début en fin d’épisode avec l’empoisonnement par le muguet).
Quelle série !
Je suis actuellement en train de ralentir sur la saison 5, tant j’ai envie de profiter de chaque épisode avant la fin, que je redoute… Ton article est un magnifique hommage à cette oeuvre qui rejoint « Six Feet Under », « The Wire » et « les Sopranos » dans le cercle très fermé des séries de génie… Ca va être dur de passer à une autre série 🙁
Pour moi, elle est même en tête, devant toutes les autres.
Tu as raison de savourer, cette 5ème saison est vraiment à la hauteur. Par contre, après, le sevrage est difficile… 🙁
Oui bon j’ai compris que je devais la voir cette série 😀
Voilà, tu as tout compris. Tu dois la regarder. MAINTENANT. 🙂
Haaaa c’est donc pour ça qu’il est à cet endroit là ce fichu h !
Très grande série en effet. J’avais vu les 2 premières saisons, puis j’avais fait une longue pause et j’ai été vraiment contente d’avoir repris. Les personnages, principaux et secondaires sont vraiment top dans cette série.
J’avoue que j’avais trouvé les deux premiers épisodes marrants, mais pas au point de continuer mon visionnage. Je vais peut-être y retourner et tenter de revoir mon jugement, car apparemment, je suis à côté de la plaque. ^^
Raaah mais oui, tu dois continuer. Mais je te comprends hein, la première saison est un peu lente à démarrer, elle prend peut-être un peu trop son temps. Mais une fois que c’est parti : wouahhhhhh !^^
j’avais eu un petit coup de mou avec Breaking Bad à la saison 4 je crois (mais je suis plus sûre), mais rien à redire de plus sinon, le tout est d’une très grande qualité ! Je plussois pour le format de 12/13 épisodes par saison, y’a un côté frustrant certes mais qui permet de ne pas se perdre en fiorutures inutiles !
Je suis incapable de classer mes séries préférées, mais Breaking Bad en fait indubitablement partie !
(j’imagine que tu as du tomber la dessus dernièrement aussi, mais ça m’a bien fait rire ^^ http://31.media.tumblr.com/31fed48effcd579a8acc78eeaec8dd67/tumblr_mznr06Cdaa1rhgyqbo1_1280.jpg)
Haha, non je n’avais pas vu ça, très drôle !^^
Oui, j’ai pu remarquer que 12 épisodes par saison environ, ça me semble le format idéal. Les saisons à 24 épisodes ont trop souvent tendance à délayer à outrance (24 heures chrono excepté, mais c’est son concept génial qui veut ça).
Je commente avec un peu de retard !
Je me suis fais un marathon Breaking bad il y a quelques semaines et c’est que du bonheur, pour toutes les raisons que tu cites.
Ce qui est paradoxal, c’est qu’on doit en partie cette réussite à la grève des scénaristes qui a sévit pendant la première saison : celle-ci a du être réduite de moitié, du coup Gilligan a du revoir tous ses plans initiaux, ce qui donne à la série ce rythme (et ce ton) très particulier (apparement, l’histoire devait avancer beaucoup plus vite)
A propos de rythme, j’aime particulièrement les épisodes et les passages qui ne servent à « rien » (la virée dans le desert dans la saison 2, l’épisode de la mouche dans la 4 il me semble)
Je ne savais pas pour l’influence de la grève des scénaristes, c’est intéressant !
En tout cas, j’ai bien du mal à trouver des défauts à cette série, tout est tellement maîtrisé, millimétré, c’est du grand art !
Oui je suis fan, ça se voit, mais j’assume ! 😀
L’épisode de la mouche est mon préféré. J’ai lu dans un article que les producteurs avaient expliqué aux scénaristes qu’ils allaient avoir un budget serré pour cet épisode, et qu’il fallait donc limiter au maximum l’écriture de scènes tournées à l’extérieur. Mais les scénaristes sont tellement géniaux qu’ils ont pondu ce huit-clos complètement hallucinant… 😀