Silo, de Hugh Howey
Les éditions Actes Sud se lancent dès la rentrée 2013 dans la science-fiction et la fantasy ! Et pour lancer cette nouvelle collection, baptisée « Exofictions », l’éditeur a choisi un roman au parcours atypique, « Silo » de Hugh Howey. Parcours atypique car issu de l’auto-publication, ce roman qui n’était au départ qu’une simple nouvelle mais que l’auteur, devant le succès, a développé en roman avant de se voir approché par de nombreux éditeurs américains arrive aujourd’hui dans nos contrées sous deux formes différentes. Tout d’abord sous forme d’épisodes numériques, dont le premier sortira le 4 septembre, puis un autre chaque semaine, le dernier arrivant le 2 octobre, en même temps que le livre papier.
Quatrième de couverture :
Dans un futur postapocalyptique indéterminé, quelques milliers de survivants ont établi une société dans un silo souterrain de 144 étages. Les règles de vie sont strictes. Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s’inscrire à une loterie. Mais les tickets de naissance des uns ne sont redistribués qu’en fonction de la mort des autres. Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo pour y trouver la mort au contact d’un air toxique. Ces condamnés doivent, avant de mourir, nettoyer à l’aide d’un chiffon de laine les capteurs qui retransmettent des images de mauvaise qualité du monde extérieur sur un grand écran, à l’intérieur du silo. Ces images rappellent aux survivants que ce monde est assassin.
Mais certains commencent à penser que les dirigeants de cette société enfouie mentent sur ce qui se passe réellement dehors et doutent des raisons qui ont conduit ce monde à la ruine.
Le silo c’est la vie
Je dois dire qu’après plusieurs essais délicats, le monde de l’auto-édition/auto-publication me fait un peu peur. Et pourtant, l’immense succès de ce roman prouve bien que des perles peuvent émerger. Car oui, « Silo » est un excellent roman. La preuve : j’ai lu ce beau pavé de plus de 500 pages en trois jours, phénomène très rare chez moi (c’était un week-end prolongé, certes, mais quand même^^). On est en plein dans le post-apo dystopique, un monde qui a chuté pour d’obscures raisons, un monde dans lequel l’humanité s’est retranchée dans un immense silo souterrain de 144 étages, entièrement auto-suffisant et très organisé : un shérif fait respecter la loi, un maire administre cette mini-société, tout en bas se situent les machines génératrices d’énergie pour le silo, le DIT s’occupe de la partie informatique, et on trouve bien évidemment des serres et autres fermes hydroponiques pour subvenir aux besoins de toute la population. Mais puisque j’ai parlé de dystopie, c’est que tout ne tourne pas si rond, à commencer par l’interdiction absolue de ne serait-ce que parler du monde extérieur, sous peine de se faire expulser du silo, tout en ayant « l’obligation » de nettoyer les capteurs diffusant dans le silo des images de monde mort et très toxique. Une telle condamnation, sans possibilité de retour, c’est évidemment la mort assurée.
La construction de ce roman est assez surprenante de prime abord. Son origine d’auto-publication en épisodes se fait fortement ressentir, notamment sur les deux premières parties, réellement indépendantes, mais qui finalement se fondent extrêmement bien dans le récit global. J’avoue ne pas savoir si l’auteur avait pensé dès le début à son intrigue globale, mais si ce n’est pas le cas, on peut dire qu’il a vraiment bien rattrapé le coup, ces deux premières parties faisant finalement office de grains de sable qui vont enrayer la machine bien huilée du silo.
Derrière toute bonne dystopie se cache un discours un peu engagé, c’est aussi le cas ici à travers ce fameux silo dont la forme reflète finalement très bien le statut social de ses habitants. En haut, les « dignitaires », maire et shérif en premier lieu, en bas, les travailleurs de l’ombre, les besogneux, qui ne rechignent pas à la tâche, mais qui sont pourtant bien peu considérés par le reste de la population. Pourtant, certains des personnages du roman transcendent cet état de fait pour mieux y ajouter des zones de gris. Les personnages antipathiques ont des raisons précises à leurs agissements, aussi liberticides puissent-ils paraître… Ceci dit, l’auteur ne parvient pas toujours à éviter la caricature, mais il n’y a rien de rédhibitoire. La censure, le contrôle de l’information voire même la réécriture de l’histoire sont aussi au cœur du récit. Dystopie, oui, définitivement !
L’auteur n’oublie pas d’ajouter à tout cela l’origine bien mystérieuse du silo, pourquoi il existe, dans quel but, etc… Hugh Howey a incontestablement le sens du récit, ne dévoilant son jeu que petit à petit. J’ai tout de même ressenti comme un petit manque ici ou là, sur le fonctionnement du silo. J’aurais aimé en savoir un peu plus, ça manque de détails, aussi bien sur le plan technique que sur le plan purement sociétal. Dommage également que le sort de certains personnages reste bizarrement en suspens à la fin du récit, sans que l’on sache ce qui leur arrive. Mais l’essentiel y est. Et quand le lecteur voit enfin une partie du voile se lever, c’est pour mieux se rendre compte qu’il y a encore énormément de matière pour développer cet univers. Et ça tombe bien puisque Hugh Howey est en train de finaliser le troisième tome de ce qu’il faut maintenant appeler une série. Autant vous dire qu’au sortir de la lecture de ce premier volume, j’espère vraiment voir arriver la suite en France. Voilà en tout cas un beau début pour cette nouvelle collection !
J’ai toujours bien aimé ces récits de fin du monde et de société mystérieusement renfermée sur elle-même. Après, c’est toujours pareil dans chaque commentaire que je fais sur ton blog, ma PAL ne te remercie pas. ^^
Ta PAL s’alourdit par ma faute, et j’en suis ravi !^^
Une série 🙁 halala ça m’énerve ces auteurs qui ne savent pas mettre un point final. Enfin ça dépend : avait-il l’intention d’en faire une série dès le départ ? Moi je n’ai pas besoin de tout savoir, je trouve que les éléments dévoilés dans le roman sont suffisants !
Quoiqu’il en soit, excellente lecture.
Sans vouloir en dévoiler trop, le deuxième tome se passe avant « Silo », et le troisième après. Ceci dit, « Silo » se tenant très bien par lui-même, on peut tout à fait en rester là. Et la part de mystère qui reste à l’issue de la lecture est en effet tout à fait agréable !
Dans la mesure où j’ai été contactée pour recevoir le dossier de presse de ce bouquin, je suppose que je pourrais le recevoir en SP. Et puis j’ai que c’était un premier tome. C’est pas que j’ai quelque chose contre les séries mais quand tu en as 10 en cours, il y a un moment où faut dire stop. Les auteurs et les éditeurs devraient peut être en faire autant 😀
Comme je le dis juste au dessus, c’est devenu une série, mais « Silo » peut tout à fait être lu de manière indépendante, même s’il reste une part de mystère (qui sera sans doute éclaircie dans les tomes suivants) que je trouve personnellement très agréable.
Bref, il ne faut pas que cela te freine, c’est un roman très agréable, qui constitue aussi un très bon one-shot. 😉
Je marche pas comme ça xd Si je lis le 1 et que ça me plait, je lirai forcément la suite :p Donc je préfère attendre d’avoir moins de séries en cours.
Je dis ça, mais je suis un peu comme ça aussi en fait. 😉 Ceci dit, on verra si la suite paraît en français. Si ce n’est pas le cas (hors lecture en VO bien sûr), on pourra considérer “Silo” comme un one-shot !^^
Tentant ! 😀
(c’était le commentaire express du jour :p)
Alors laisse-toi tenter, ça se lit vraiment bien ! 😉
J’ai acheté les premiers chapitres en numérique…. Pour l’instant, lecture agréable mais je trouve que l’histoire manque de piquant, de noirceur… j’attaque le 3è volume ce soir…Qui sait, j’aurais peut-être changé d’opinion à la fin de ce chapitre 🙂
J’espère que tu finiras par bien accrocher ! C’est justement à partir du troisième chapitre que les choses commencent à s’assembler. 😉
Bien que j’ai apprécié le livre dans son ensemble, je trouve que les deux premières parties sont extrêmement bien ficelées, elles ont particulièrement fait monter la tension durant ma lecture. J’ai aimé sa façon de raconter tant le silo que l’histoire de ces personnages. Je me suis sentie dedans, un peu oppressée.
Les deux premières parties sont les plus indépendantes, c’est à partir de la troisième que l’auteur a dû se décider à faire un vrai roman. Mais elles sont très efficaces. Indépendantes et tout à la fois indispensables au récit complet.
Je sors à l’instant de la lecture du tome 2 et waouh, j’ai adoré encore plus que ce premier tome, notamment pcq on a droit à des tas de réponses à bcp de questions laissées en suspens dans le premier opus ! D’ailleurs pas facile d’écrire le billet pour ne pas spoiler, j’ai sué :p
Tu as déjà lu ce second tome ? (je n’ai pas trouvé de billet sur ton blog mais peut-être que je cherche mal ^^)
Oui j’ai lu le tome 2, le billet correspondant est en première page du blog : https://www.lorhkan.com/2014/06/05/silo-origines-de-hugh-howey/
Encore une bonne lecture en effet, pas forcément ultra originale (d’autres sont passés avant Hugh Howey sur ce thème), mais rudement bien menée. 😉
Je viens tout juste de finir le roman, je dois avouer que c’est un bon page-turner !
Une fois entamé, on ne peut pas vraiment laisser le récit de côté.
Je suis d’accord avec toi : rien d’original niveau intrigue, mais drôlement bien menée malgré tout.
Bref, je n’ai pas boudé mon plaisir et du coup je me suis jetée sur le second tome (parce que j’ai essayé de lire 2 livres, et je n’arrêtais pas de penser à ces silos ^^)
Oui, c’est un page-turner effectivement.
Ce premier tome est prenant et efficace, la suite se gâte un peu, notamment dans le troisième volume (mais ça se lit quand même, hein, ce n’est pas une purge du tout). C’est juste dommage que la critique sociétale, ténue dans ce premier volume mais présente quand même, disparaisse ensuite et que la saga devienne un thriller assez lambda finalement…
Ah non, j’espérais justement découvrir toutes les raisons du pourquoi/comment avec une bonne critique sociétale dans le Tome 2 (je ne sais pas trop à quoi m’attendre pour le T3 mais je te fais confiance du coup, je vais éviter de trop m’enflammer ^^)
Le pourquoi du comment, on finit par le découvrir (heureusement !), mais pour la critique sociétale, c’est bien peu de choses…
Avec le recul, le meilleur du cycle reste le premier volume, après ça devient trop blockbuster américain…
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