La guerre des mondes, de Herbert George Wells
Une lecture d’un classique, et même un récit fondateur de la littérature de science-fiction, au même titre que « La machine à explorer le temps », du même auteur, il était temps, plus de 115 ans après son écriture ! Et là encore, comme pour le roman pré-cité, c’était dans l’objectif de lire un roman de Christopher Priest (« La machine à explorer l’espace »), qui fait abondamment référence aux deux romans cultes de H.G. Wells…
Quatrième de couverture :
« La guerre des mondes » s’est hissé depuis longtemps au rang de ces œuvres exceptionnellement rares, écrites par des hommes dont on n’a même plus besoin de rappeler le nom – « L’Iliade », « L’Odyssée », les Évangiles -, qui ont transcendé leur origine littéraire pour devenir des mythes fondateurs, des histoires archétypales de notre inconscient collectif, tout aussi publiques que n’importe quel fait historique, et légitimement adaptées dans d’innombrables versions au gré des peurs et de l’esprit du temps.
Norman Spinrad
La guerre totale
« La guerre des mondes » est sans doute un des romans les plus célèbres de la science-fiction. C’est l’un des récits fondateurs de la SF moderne, écrit par un auteur contemporain de Jules Verne, et qui aura donné au genre ses premières lettres de noblesse. Je ne vous ferai donc pas l’affront de vous faire un résumé…
Ce qui frappe immédiatement à la lecture de ce célèbre roman, c’est le ton très réaliste adopté par l’auteur. En effet, tout le récit se passe à travers les yeux d’un témoin direct de cette fameuse « guerre des mondes », et la narration fait ainsi fortement penser à un reportage de guerre. C’est très factuel, très descriptif, et c’est de ce côté-là particulièrement réussi : l’impression que l’humanité est dépassée et qu’elle ne peut rien faire pour endiguer le flot de destruction des Martiens est très bien rendue, certaines scènes s’avérant vraiment marquantes tant la panique du peuple est bien retranscrite (la scène de la rivière notamment). Wells s’autorise également quelques moments très noirs, ce qui peut surprendre dans un roman de cette époque (le passage dans la cave). C’est aussi un peu cet aspect ultra descriptif qui peut gêner : les références géographiques pour situer l’action sont très nombreuses et très précises, et à moins de connaître parfaitement la campagne anglaise autour de Londres, il est bien difficile de situer l’action du récit avec précision.
Mais ce roman ne s’arrête pas à sa description d’une invasion martienne. Tout d’abord, Wells s’est appuyé sur une base scientifique tout à fait crédible : références à Darwin, prise en compte d’événements qui se sont réellement déroulés à cette époque (flashs de lumière sur Mars par exemple), travaux scientifiques (les fameux canaux de Mars), ou bien phénomènes physiques (la gravité martienne étant plus faible sur Mars, les Martiens ont beaucoup de mal à se déplacer par eux-mêmes, d’où la construction des redoutables tripodes), etc…
De même, l’aspect social n’est pas en reste. Derrière cette invasion martienne, c’est tout le colonialisme anglais de l’époque en Afrique qui est dénoncé par Wells. Et bien sûr, sans vouloir spoiler, la fin est aussi une terrible illustration des ravages du colonialisme sur les autochtones…
Roman important, sans aucun doute ! Je n’ai aucune difficulté à comprendre l’impact qu’il a pu avoir à l’époque de sa sortie, et son importance dans l’histoire de la littérature de SF. Il se lit d’ailleurs toujours très bien aujourd’hui, même si l’écriture reste forcément un peu datée… En tout cas, je suis content d’avoir lu ce roman culte, et je vais pouvoir m’attaquer aux récits s’appuyant sur les deux plus fameux chefs d’oeuvre de H.G. Wells.
Chronique écrite dans le cadre du challenge « Les chefs d’oeuvre de la SFFF » de Snow.
Ah ah, est-ce l’écriture ou la traduction qui est datée ? 🙂 J’ai eu de la chance de lire tous ces classiques AVANT d’attaquer la SF moderne.
Ecriture ou traduction datée, bonne question ! Je l’ai lu en français, mais ça ne veut évidemment rien dire. Le français vieillit peut être plus que l’anglais ?… En bref, je n’en sais rien ! 😀
En tout cas, c’est sûr que lire les « vieux » classiques avant des récits plus modernes, ça reste sans doute la meilleure solution pour les apprécier pleinement !
Le début est très marquant, voire inoubliable : Wells explique que ce qui arrive aux hommes, ils l’ont bien cherché à force de ne penser qu’à eux, d’être égoïstes et égocentrés. C’est une belle leçon aussi, certes très noire…
Tout à fait. Et le réalisme avec lequel Wells décrit l’avancée des Martiens face aux humains dépassés est assez marquante également.
Intelligent et saisissant donc, la marque des grands ! 😉
Je l’ai beaucoup aimé aussi, c’est daté mais plein de bonnes idées.
J’avais bien aimé l’adaptation que Spielberg en a fait, plutôt fidèle globalement (enfin en tout cas ce que mon entourage a trouvé nul était déjà dans le livre, en fait c’est pas nul, juste daté, bref xD)
J’ai vu l’adaptation au cinéma, ça fait donc quelques années déjà… Il faudrait que je la revois mais je me souviens avoir bien aimé. Maintenant que j’ai le roman en tête, je verrais peut être les choses différemment, ça serait intéressant de vérifier ça !
Ben tu vois Lorhkan, encore un classique que je n’ai pas lu… Y a pas à dire, je ne suis pas prêt de retourner aux romans à licence Warhammer. ^^
Il y a tellement de classiques qu’on aura du mal à tous les lire, donc tu as droit à quelques plaisirs coupables de temps en temps… 😀
J’ai eu eu période Wells quand j’avais 12/14 ans et j’avais dévoré tous ses classiques mais j’avoue qu’il m’en reste peu de souvenir. J’en relirais bien à l’occaz : )
J’en lirai sans doute d’autres à l’avenir. Il a été prolifique le monsieur !
Je l’ai lu au collège et j’en garde un excellent souvenir. Je n’avais pas spécialement trouvé cela daté à l’époque.
L’essentiel c’est que la qualité reste au rendez-vous, et c’est le cas ici. L’aspect daté n’est pas si gênant en fait.
Bon maintenant tu peux lire « La guerre des mondes n’aura pas lieu » de Heliot, qui revisite ce classique, c’est très chouette d’ailleurs et quand à moi cela m’a fait penser qu’ il faudrait que je lise du coup « La guerre des mondes » 🙂
Bonne idée de lecture, merci ! 😉
Il faut aussi que je lise « La machine à explorer l’espace » de Christopher Priest qui revisite « La guerre des mondes » et « La machine à explorer le temps », tout en mettant en scène Wells lui-même. Du steampunk avant l’heure !
Et donc toi, tu fait le truc à l’envers ? 😀
Oui ^^ J’aime bien faire les choses à l’envers, xd
Un petit classique de temps en temps, c’est vivifiant !
Absolument, et avec mon retard, j’ai vraiment de quoi faire ! 😀
(Je remonte dans le temps dans ton blog!)
J’ai adoré ce livre que j’ai lu il y a très peu de temps. Je l’ai trouvé incroyablement moderne, en fait, et mes cheveux se sont un peu dressés sur ma tête. C’est vraiment une lecture édifiante et incontournable!
J’ai encore en mémoire certains passage dans lesquels on sent l’humanité totalement dépassée. Un incontournable de la SF, mais pas que. 😉
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