Le dernier loup-garou, de Glen Duncan
Après une relative absence suite à une plongée dans certains jeux vidéos (et comme je ne suis qu’un homme, je ne peux pas faire plusieurs choses en même temps…^^), me revoici de retour aux affaires (mais attention, je suis trèèèès loin d’en avoir terminé avec Skyrim, non, non !). Et pour cela, quoi de mieux qu’un peu de bestialité avec « Le dernier loup-garou » de Glen Duncan, paru chez Denoël dans la collection Lunes d’encre ?
Quatrième de couverture :
Jake Marlowe est le dernier de sa race. Pourchassé par des tueurs fanatiques qui ont juré de lui trancher la tête, protégé contre son gré par une organisation secrète désireuse de vivre au grand jour, Jake a décidé d’arrêter de fuir. La prochaine pleine lune sera sa dernière. «Va où tu peux, meurs où tu dois.» Mais pour le vieux loup-garou suicidaire et blasé, rien ne va se dérouler comme prévue. Par définition, l’amour est imprévisible.
Sang, sexe et sueur !
Autant être franc dès le début, les créatures fantastiques « classiques » (aux premiers rangs desquelles figurent les vampires et les loups-garous) ne sont pas vraiment ma tasse de thé. Oh, je me souviens avoir beaucoup apprécié le « Dracula » de Bram Stoker il y a longtemps (j’ai d’ailleurs prévu de le relire prochainement), mais depuis, plus rien ou presque. Et ce n’est pas la mode actuelle des vampires qui brillent et autres loups-garous imberbes qui m’aura fait changer d’avis… Et pourtant, l’enthousiasme de Gilles Dumay à l’égard de ce roman m’a convaincu de tenter le coup.
Et quand bien même les schémas classiques font ici aussi leur apparition (oui, il y a des vampires dans ce roman !), Glen Duncan a apporté suffisamment d’originalité pour satisfaire un lecteur pas forcément conquis d’avance.
Narré à la première personne, le roman met donc en scène Jake Marlowe, loup-garou de son état, âgé de plus de 200 ans, et surtout dernier représentant de son espèce. Le début du récit est un peu mou, très introspectif, Jake insiste un peu trop sur son envie d’en finir avec la vie, mais reste intéressant grâce à différentes digressions qui mettent en place l’univers du roman ainsi qu’à quelques flashbacks bien placés (sa rencontre avec son ami Harley, et surtout son histoire personnelle, de sa « contamination » à sa première victime, en passant par sa première transformation, très marquante !).
C’est ce background mis en place par l’auteur qui donne du corps au récit. Les personnages secondaires sont intéressants, et on a hâte de voir cette confrontation tant désirée par Jake Marlowe avec l’OMPPO (l’Organisation Mondiale pour la Prédation des Phénomènes Occultes qui poursuit les créatures non-humaines depuis de très nombreuses années). Bien sûr, c’est bien Jake lui-même qui tient le haut du pavé. On plonge véritablement dans son esprit, on le sent désabusé, désireux d’en finir, tiraillé voire même torturé (du moins au début) par sa malédiction, puis finissant au fil des années par l’accepter et vivre avec. Bien évidemment, l’auteur ne nous épargne pas les scènes où le loup-garou fait ce pour quoi il est fait, ainsi que son influence sur le côté humain de Jake… Oui il y a du sang et du sexe dans le roman. Romantiques, passez votre chemin ! Un vrai loup-garou ne fait pas vraiment dans la dentelle ! Pourtant, cet homme qui accepté sa nature monstrueuse et les actes qui vont avec, finit par nous être sympathique. Il est même plus humain que bon nombre d’humains qui le poursuivent… Joli challenge d’écriture relevé avec brio par l’auteur qui nous montre là une très jolie plume !
Et puis enfin, quand Glen Duncan passe à la vitesse supérieure, ça déménage ! Et les révélations fusent, l’action se débride. L’auteur sait mener sa barque, et les coups de théâtre sont bien amenés, et surtout surprenants ! Je n’en dirai pas plus, mais de ce côté-là, j’ai été servi et bien servi !
Alors finalement, que dire ? « Le dernier loup-garou » ne me fera pas vraiment changer d’avis sur les loups-garous ou les vampires, ce n’est pas vraiment ma came. Pourtant, je dois avouer avoir pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman, bien écrit, bien raconté, et finalement très prenant. Et la fin du roman laisse augurer de très belles choses pour la suite ! Ce n’était pas gagné d’avance, mais je suivrai cela avec attention !
Lire aussi chez A.C. de Haenne, Iluze, Monstres et Merveilles, Cyrille, Cachou, Philémont.
Miam, intéressant ! Pour le coup, les vampires et autres bestioles de la nuit ne me parlent pas des masses non plus, en général… Jusqu’à ce que je lise tout récemment « Riverdream », de notre bien aimé George R.R. Martin. Je vais d’ailleurs essayer de pondre un article dessus rapidement, parce que là encore, j’ai pris un pied phénoménal.
Ah oui, Martin, encore et toujours !… Je lirai Riverdream aussi, un jour ou l’autre. Je lirai d’ailleurs tout Martin, un jour ou l’autre.
Intéressant en effet, pas les sous dommage…
Il finira bien par sortir en poche, dans quelques années… Ou bien l’occasion !
Tiens, toi qui aborde le côté non romantique de la chose, tu l’as ressenti comment, le passage « j’ai trouvé mon âme sœur » du livre? J’avoue que c’est ce qui m’a le plus déçue dedans (sans ça, j’aurais été beaucoup plus emportée).
Alors ce passage ne fait pas partie de ceux qui m’ont réellement marqué. Je le trouve trop rapide, mais à la limite on parle de loups-garous, c’est plus l’instinct animal, bestial qui prend le dessus à ce moment là. Il n’est donc pas question de tergiversation, mais bien de phéromones purement sexuelles. En y ajoutant le fait que la vue de cette femme est pour le moins inattendue pour Jake (pour toutes les raisons expliquées dans le roman), ça reste assez compréhensible. Mais c’est là encore très sexuel, pas romantique du tout. Mais des loups-garous romantiques, ça existe ?
Tu es le 3e dont je lis une critique positive, toutes les critiques venant de personnes peu adeptes du « renouveau » du genre (c’est vrai qu’avec les loups-garous imberbes, il y a de quoi se bidonner un moment…). Bien, dont acte. Va falloir que je me penche sur la question.
Ouaip, clairement ça vaut le coup ! Tu peux te laisser tenter ! 😉
J’avoue que la sexualité crue et présentée comme nauséabonde par l’auteur m’a dérangée.
Rentrer dans la tête d’un monstre c’est pas très fun, mais c’est très bien écrit.
C’est vrai que ça ne fait pas vraiment dans la finesse… En mode loup-garou quoi !
On n’est clairement pas dans un récit à mettre entre toutes les mains, mais il est effectivement très bien écrit.