Dishonored

Posted on 30 octobre 2012

Presque trois semaines sans article, ça ne pouvait pas durer ! Mais j’ai une bonne excuse ! Et cette excuse s’appelle « Dishonored », un nom qui fera sans doute réagir les amateurs de jeu vidéo, car « Dishonored » est un peu le jeu « surprise » de ce début de fin d’année. Enfin, « surprise », ce n’est pas totalement vrai, car si je ne l’attendais pas particulièrement, les férus d’actu vidéoludique l’auront sans doute suivi de près depuis de longs mois, depuis son annonce.

Alors qu’en est-il exactement ? « Dishonored » vous met dans la peau de Corvo Attano, le « protecteur » de l’Impératrice de l’île de Gristol, Jessamine Kaldwin. Le pays est ravagé par une terrible peste, et l’Impératrice a chargé son garde du corps de trouver un remède et un soutien dans les pays voisins. Le jeu débute lors du retour de Corvo après plusieurs mois d’absence, ne ramenant malheureusement pas de bonnes nouvelles. C’est juste après avoir livré ses malheureux résultats que l’Impératrice se fait assassiner et sa fille enlever sous les yeux de son protecteur par des hommes dotés d’étranges pouvoirs contre lequel Corvo se trouve impuissant. Pire, il se retrouvera accusé du meurtre et de haute trahison, puis condamné à mort.

C’est donc une quête de vengeance qui est proposée au joueur. Le scénario en lui-même, bien que sympathique et offrant son lot de coups de théâtre, n’a rien de transcendant, mais ce n’est pas  le plus important (et pourtant, j’aimerais tellement que les créateurs de jeux vidéo mettent autant de soin dans la narration que dans la partie technique…). Non, ce qui frappe avant tout lorsque l’on joue à « Dishonored », c’est la direction artistique. Elle est somptueuse ! La ville dans lequel on évolue tout au long du jeu, Dunwall, sorte de version alternative et résolument steampunk (bien que l’énergie ne vienne pas de la vapeur, mais de l’huile de baleine ! Parlons donc ici de « whalepunk », nouveau terme qui ravira les fans d’étiquettes !^^) de Londres à l’ambiance toute victorienne, a bénéficié d’un soin tout particulier. Ses quartiers pauvres grisonnants et décatis, ses demeures bourgeoises richement colorées, ses lieux de plaisirs et de débauche, ses installations industrielles, son architecture à la fois classique et dérangée offrant des visions souvent marquantes (le Kaldwyn Bridge, le manoir des Boyle, le phare, etc…), tout est détaillé dans les moindres détails pour rendre Dunwall plus authentique, à la fois plus réaliste et plus spectaculaire. Et le résultat joue pour beaucoup dans l’attrait du jeu. Parcourir les rues de Dunwall est un plaisir de tous les instants.

Mais comme « Dishonored » est un jeu vidéo, pour être une réussite il faut que le gameplay soit à la hauteur. Et c’est là aussi le cas ! Les niveaux sont gigantesques et offrent de multiples solutions au joueur pour atteindre son but. Envie de foncer dans le tas ? Vous pouvez. Enfin de se la jouer discrétion et passer dans le dos de tout le monde sans se faire repérer ni éveiller l’attention (ce fut mon cas) ? Vous pouvez. Envie de mixer les plaisirs ? Vous pouvez aussi ! Un vrai tour de force, car les jeux proposant deux gameplays aussi diamétralement opposés mais qui fonctionnent aussi bien l’un que l’autre ne sont vraiment pas légion. Le héros aura tout comme les meurtriers de l’Impératrice accès à certains pouvoirs particuliers : le « clignement » permettant de se téléporter à plus ou moins courte distance est le plus important d’entre eux et est un vrai plaisir à l’utilisation. Les niveaux jouant beaucoup sur la verticalité, on prend un immense plaisir à chercher différents cheminements permettant d’atteindre ses cibles. Les autres pouvoirs seront aussi très utiles : possibilité de voir à travers les murs, invocation de nuées de rats, rafales de vent, arrêt du temps, possession des ennemis, etc… Les combinaisons de différents pouvoirs sont un régal, et stimulent l’imagination du joueur. Imaginez un garde qui vous tire dessus : vous arrêtez le temps avant de prendre possession de son corps, vous l’amenez face au coup de feu, avant de reprendre votre corps et de redémarrez le temps. Je vous laisse imaginer le résultat… Jouissif !

Proposant deux fins différentes en fonction des actions du joueur (fins un peu trop vite expédiée à mon goût…), et bénéficiant d’une durée de vie plus que correcte, surtout si on veut vraiment jouer sur les deux styles (action et infiltration), « Dishonored » est un de ces rares jeux qui une fois terminé ne m’a donné qu’une seule envie : le recommencer, en bourrinant cette fois !^^ Au vu de l’accueil qui lui a été réservé, le jeu bénéficiera à n’en pas douter d’une suite, et c’est tant mieux car l’univers mis en place par les développeurs est très riche et vaste (j’ai passé des heures de jeu à lire tout ce qu’il était possible de lire pour découvrir au mieux cet univers). Pour ne rien gâcher, le jeu a été développé par un studio français, Arkane Studios (déjà à l’origne des très bons « Arx Fatalis » et « Dark Messiah of Might & Magic »), cocorico ! A ne pas rater !

  
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