Diamond dogs, Turquoise days, de Alastair Reynolds
L’envie d’un space-opera récent et « dense » se fait sentir. Alastair Reynolds fait partie des grands auteurs contemporains de ce genre de récits. Oui mais… ses romans pèsent leur poids ! En moyenne 900 ou 1000 pages, il vaut mieux être sûr de son coup, surtout pour quelqu’un comme moi qui a horreur d’arrêter une lecture en cours de route. Alors j’ai pris l’habitude de « tester » les auteurs sur des récits courts. Concernant Alastair Reynolds, quoi de mieux que ce recueil, composé de deux novellas ?
Quatrième de couverture :
Diamond Dogs, ou le stupéfiant périple d’une expédition aux confins d’une planète morte abritant la Flèche. Quelle est la raison d’être de ce monument-piège quasi conscient ? Pourquoi ces énigmes mathématiques de plus en plus complexes, étage après étage, auxquelles sont confrontés les membres de l’expédition ? Des énigmes qui se révèlent bientôt mortelles…
Turquoise Days, ou la rencontre des Mystifs, le plus fascinant des organismes marins de la planète Turquoise. Les plongeurs qui se sont risqués à leur contact y ont laissé leur mémoire, leur empreinte au cœur de cette immense conscience collective. Naqi Okpik y a perdu sa sœur. Parviendra-t-elle à percer le secret de ce monde lointain et protégé ?
Une belle porte d’entrée
La première des deux novellas composant ce recueil, « Diamond dogs » est une sorte de « Cube » (je parle du film) revisité. Sauf qu’il y a une différence majeure : ce récit est excellent (ça enlève tout suspense sur ce que je pense du film du coup…^^) ! Un homme, Roland Childe, monte une expédition pour tenter de percer le secret d’un artefact extraterrestre, une grande tour nommée la Flèche (comment ne pas penser à Roland de Gilead et « La Tour Sombre » de Stephen King, qui s’inspirait déjà d’un poème britannique). Il engage pour cela différents personnages aux motivations pas toujours avouables… Mais pour monter au sommet de la Flèche, il faut résoudre des énigmes mathématiques de plus en plus complexes. Et la sanction en cas d’échec est plutôt du genre douloureuse… Mais la passion semble l’emporter sur la raison, et la progression ne pourra se faire qu’à coup de transformations parfois radicales…
Ce texte de 150 pages est un modèle de suspense. Concis de par son format, l’auteur va à l’essentiel mais n’oublie de brasser quelques thèmes de réflexion de belle manière : passion, folie, transhumanisme. Une belle réussite !
Avec l’autre texte, « Turquoise days », le changement d’ambiance est radical puisque le récit débute avec deux soeurs scientifiques chargées d’étudier les mystifs, ces vastes amas de créatures extraterrestres, vivants en mer, dénués d’intelligence mais qui possèdent la capacité « d’enregistrer » les consciences de ceux qui plongent parmi eux. Il serait dommage d’en dire plus.
Le récit est d’abord très calme, très posé. On fait la connaissance des deux soeurs, jusqu’à un évènement qui fera tout basculer. Très poétique, plein d’humanisme, le contraste avec le récit précédent est saisissant et montre que l’auteur sait parfaitement joué sur plusieurs registres.
Ce recueil est donc une belle introduction au volumineux cycle mis en place par Alastair Reynolds, le cycle des « Inhibiteurs ». On sent que l’auteur a créé un univers vaste, avec ses cultures, ses mythes, loin du space-opera « à l’ancienne ». Bien sûr, il est fort possible et même logique que je sois passé à côté de certaines références puisque ces novellas ont été écrites après les premiers romans du cycle, mais rien qui ne m’ait gêné. Une bien belle découverte qui ne demande qu’à être approfondie !
Lire les avis de Nomic, Nick, Gulzarjoby.
Chronique écrite dans le cadre du challenge « Summer Star Wars, épisode VI » de Lhisbei.
Tiens, je l’ai celui-là et il me fait pas mal de l’œil.
Tu l’as encore fait remonter un peu plus sur ma pal.
Un paquet de livre de cet écrivain m’attire.
Moi aussi, et je ne pense pas en rester à ce seul recueil !^^
Miam, ces deux nouvelles sont vraiment très bonnes, en effet !
L’espace de la révélation est aussi un très bon space opera, mais un peu moins bien écris je trouve. Quand au reste du cycle des Inhibiteurs … je ne sais pas encore … mais bientôt !
J’avoue que je suis bien tenté de commencer à lire ce cycle, signe que ces deux nouvelles sont deux très bons avant-goûts !
Ah, celui-là je suis passé à côté … Mais tôt ou tard je reviendrais à la charge !
Il vaut le cout ! 😉
Bien aimé ces textes qui sont un bon complément après avoir lu « L’espace de la révélation ». Je pense qu’il y a plus d’intérêt à lire ces nouvelles après avoir lu un premier roman du cycle (ou plusieurs?). Néanmoins, cela se lit bien seul même si cela peut manquer d’informations et contexte alors ? Peut-être une bonne porte d’entrée, plus courte que ses romans de 900 pages (et le reste). 😉
Oui une bonne porte d’entrée je pense, j’ai lu ce recueil sans connaître autre chose de l’univers des Inhibiteurs et je l’ai bien apprécié, donc ça fonctionne.
Après, je ne doute pas un instant que quand on connait un peu l’univers, les récits prennent une saveur particulière… 😉