Orianor tome 1, de Jean Avril
Un jeune auteur québécois, Jean Avril. Une jeune maison d’édition, Cima Editions, fondée par l’auteur lui-même. Et le premier tome d’une saga de fantasy qui s’annonce plutôt vaste. Dissection.
Quatrième de couverture :
Rihel, la Cité aux sept murailles, agonise dans les flammes : quarante années de siège, pour une poignée de cendre… Depuis des millénaires, les humains sont en guerre contre les forces de So’Ghol, la Montagne Noire. Après la chute de Rihel, un seul Trône reste encore aux mains des humains : celui de la Citadelle de Céless, cœur du royaume de l’Endriel. Beaucoup disent que la situation est sans espoir, et pourtant plusieurs se tiennent encore debout, déterminés à poursuivre l’œuvre de résistance. Ensemble, ils continuent d’écrire une épopée traversant les âges.
Les voici qui s’avancent : Kahel, chevalier de l’ordre des ivataris, mages ayant pour arme la lumière. Blanc, un enfant qui a désormais un empire contre lui. Jad, Iridia et Raygone, jeunes héros répondant à l’appel de l’Endriel, l’ultime rempart du monde libre, sur le point de tomber entre les griffes de l’envahisseur. Et Uriss, ancien roi amené en esclavage au cœur de la Montagne Noire pour y rencontrer un sort tragique : être enchaîné à son pire ennemi, par une chaîne lui faisant subir les souffrances qu’il inflige à l’autre…
La cité aux sept murailles
Le résumé parle de lui-même : nous avons là le premier tome de ce qui semble être une nouvelle saga de high-fantasy, pleine d’héroïsme, de guerres, de magie, de noirceur, de vilains ennemis. Je dis semble car ce premier tome ne faisant que 116 pages, il n’est qu’une introduction à ce nouvel univers bâti par Jean Avril (sans doute pour des raisons économiques : les tirages étant certainement limités, imprimer des volumes plus épais les auraient rendus chers).
Reconnaissons que l’écrivain semble vouloir inculquer un vrai souffle épique à sa saga, ça se sent d’ores et déjà à travers certaines situations, quitte à friser l’extravagant : un siège de 40 ans (!!), une guerre de plus de 4000 ans (!!!). Ce premier tome pose les bases de l’univers, encore une fois à peine effleuré, mais on sent bien qu’il y a une histoire plutôt riche qui se dévoilera petit à petit. Il introduit les personnages principaux qui se rejoindront sans aucun doute pour faire front face à l’ennemi dans les volumes suivants, et explique la situation « géopolitique » (que je mets entre guillemets, car elle semble pour le moment assez simple : il y a les humains, qui se battent contre les rakhanes, monstrueuses créatures mi-humaines mi-animales) au lecteur.
A partir de là, on sait immédiatement si on va accrocher au roman ou pas. Les lecteurs avides de fantasy épique classique devraient être aux anges. Ceux qui préfèrent quelque chose de différent risquent d’y voir une aventure déjà lue à de multiples reprises. Car il faut bien avouer que Jean Avril a lu ses classiques, mais le recyclage de certains aspects se fait un peu trop voyant : la cité aux sept murailles fait penser à la cité de Dros Delnoch décrite par David Gemmell dans « Légende », les dieux du monde d’Orianor, les Ivatars, et les chevaliers de l’ordre des ivataris, semblent avoir emprunté leur nom à Iluvatar le dieu créateur du monde de Tolkien, la Montagne Noire fait également penser à un mélange de Barad-Dur et de la Montagne du Destin du même Tolkien, le grand ennemi des humains est un dieu déchu tout comme un certain Morgoth chez ce cher Tolkien encore une fois, ou bien encore le jeune enfant dont on flaire déjà le destin grandiose qui l’attend (sur ce point, je spécule, peut être serons-nous surpris dans le futur…).
Difficile de se prononcer plus avant, avec cette courte introduction. Oui, c’est pour le moment très classique, et ce n’est pas (ou plus) ce que je recherche dans la fantasy (sans rejeter ce type de fantasy non plus, à condition de prendre une vraie ampleur, une vraie substance, et surtout de savoir s’émanciper de ses illustres ancêtres), mais laissons le soin à Jean Avril de développer son univers à sa guise, et souhaitons qu’il arrive à accoucher d’une grande saga marquante. Avec une touche d’audace supplémentaire pour sortir des sentiers trop souvent battus, il a tous les éléments en main pour le faire.
Tes remarques rejoignent mes réflexions personnelles: plus je lis de fantasy, moins j’ai envie d’en lire, tant j’ai l’impression de retrouver les mêmes éléments de livre en livre…
Je ne renie aucunement la fantasy, attention, j’aime toujours ce genre. La fantasy et moi, c’est une longue histoire d’amour. On s’est un peu perdu de vue à l’adolescence (à cet age là, on batifole un peu) mais on s’est retrouvé. Mais après, c’est comme pour tous les vieux couples, si ça devient trop routinier, on se lasse… J’aime être surpris !
Mais je ne renie rien, même la « high fantasy », genre qui a le plus de mal à se renouveler. D’ailleurs, je devrais entamer « La roue du temps » dans les prochaines semaine/mois, ça montre bien que j’y crois toujours et que j’aime toujours ça, même si dans ce cas précis, « La roue du temps » ne date pas d’hier et que je sais à peu près dans quoi je m’engage. Ce cycle est d’ailleurs, d’après ce que j’ai compris, la preuve qu’il faut donner sa chance à ce qui ne semble être de prime abord qu’une énième tolkienerie, alors que les volumes suivants développent leur propre identité jusqu’à former un tout cohérent au souffle épique particulièrement prenant.
« Mais après, c’est comme pour tous les vieux couples, si ça devient trop routinier, on se lasse… J’aime être surpris ! »
Pareil 🙂
Tu as eu du courage de lire ce livre, je trouve. Ou alors tu es un brin masochiste.
Heureusement, la fantasy ne se résume pas à ça …
116 pages, c’est vite lu !
On verra ce que donne la suite !
J’accroche à ton avis sur ce qui semble être un préquelle. J’aime beaucoup l’héroïc fantasy, je ne devrais pas être déçue.
Je penserai à me le procurer… 🙂
Aranae
[…] 22 avril 2012 par Caroline | 0 Commentaires 4ème de couverture tronquée (je vous dirai pourquoi ultérieurement !) : Rihel, la Cité aux sept murailles, agonise dans les flammes : quarante années de siège, pour une poignée de cendre… Depuis des millénaires, les humains sont en guerre contre les forces de So’Ghol, la Montagne Noire. Après la chute de Rihel, un seul Trône reste encore aux mains des humains : celui de la Citadelle de Céless, coeur du royaume de l’Endriel. Beaucoup disent que la situation est sans espoir, et pourtant plusieurs se tiennent encore debout, déterminés à poursuivre l’oeuvre de résistance. Ensemble, ils continuent d’écrire une épopée traversant les âges. Les voici qui s’avancent : Kahel, chevalier de l’ordre des ivataris, mages ayant pour arme la lumière. Blanc, un enfant qui a désormais un empire contre lui. Jad, Iridia et Raygone, jeunes héros répondant à l’appel de l’Endriel, l’ultime rempart du monde libre, sur le point de tomber entre les griffes de l’envahisseur. Nouvel auteur et « petit » éditeur : ma curiosité est piquée ! L’objet-livre est sympathique dans sa typographie et sa mise en page. Le roman s’ouvre sur une première scène très travaillée et prometteuse. Malheureusement, le chapitre suivant met un frein à mon enthousiasme : avec la désagréable impression de suivre une partie de jeu de rôle, j’assiste à une situation peu cohérente, et bien pratique pour que l’histoire continue ! J’ai tout de même poursuivi la lecture de ce petit roman…et heureusement car ce que je considère comme une erreur est un élément isolé. Au final, la Cité aux sept murailles est une histoire qui ne manque pas d’intérêts : une multitude de points de vue, la présence de certaines créatures que l’on voit rarement (et que je vous laisse découvrir…), la diversité des paysages et cultures de ce continent laissent présager de belles choses quant aux actions à venir; et c’est un des problèmes : ce roman de 113 pages constituent une grande introduction. Peut-être était-ce une contrainte de l’éditeur, mais plusieurs « épisodes » auraient pu être rassemblés en un roman plus conséquent (surtout que les romans imposants ne sont pas rares en fantasy !). Les lecteurs de fantasy ne seront pas ici en terrain inconnu : certains noms de lieu ou d’ordre rappellent de grands classiques ; le scénario lui-même n’est pas d’une grandiose originalité (du moins dans ce premier tome). Peut-être le déroulement de l’histoire est-il moins manichéen (comme certains éléments le laissent entendre ?)…la suite le révèlera ! Les rôlistes retrouveront certains personnages et certaines situations classiques…(un peu trop sans doute). Pour les lecteurs qui ne lisent pas de fantasy, cette histoire peut constituer une approche sympathique du genre. Dernier conseil, ne lisez pas la 4ème de couverture entièrement : elle révèle un évènement qui se produit dans les toutes dernières pages…dommage ! Merci à l’auteur de m’avoir permis de découvrir son univers ! Orianor – site officiel Quelques autres critiques : Chez Iluze Perdre une plume Lorhkan […]
[…] 22 avril 2012 | Filed under: Fantasy, Le book imaginaire and tagged with: partenariats, Petits éditeurs 4ème de couverture tronquée (je vous dirai pourquoi ultérieurement !) : Rihel, la Cité aux sept murailles, agonise dans les flammes : quarante années de siège, pour une poignée de cendre… Depuis des millénaires, les humains sont en guerre contre les forces de So’Ghol, la Montagne Noire. Après la chute de Rihel, un seul Trône reste encore aux mains des humains : celui de la Citadelle de Céless, coeur du royaume de l’Endriel. Beaucoup disent que la situation est sans espoir, et pourtant plusieurs se tiennent encore debout, déterminés à poursuivre l’oeuvre de résistance. Ensemble, ils continuent d’écrire une épopée traversant les âges. Les voici qui s’avancent : Kahel, chevalier de l’ordre des ivataris, mages ayant pour arme la lumière. Blanc, un enfant qui a désormais un empire contre lui. Jad, Iridia et Raygone, jeunes héros répondant à l’appel de l’Endriel, l’ultime rempart du monde libre, sur le point de tomber entre les griffes de l’envahisseur. Nouvel auteur et « petit » éditeur : ma curiosité est piquée ! L’objet-livre est sympathique dans sa typographie et sa mise en page. Le roman s’ouvre sur une première scène très travaillée et prometteuse. Malheureusement, le chapitre suivant met un frein à mon enthousiasme : avec la désagréable impression de suivre une partie de jeu de rôle, j’assiste à une situation peu cohérente, et bien pratique pour que l’histoire continue ! J’ai tout de même poursuivi la lecture de ce petit roman…et heureusement car ce que je considère comme une erreur est un élément isolé. Au final, la Cité aux sept murailles est une histoire qui ne manque pas d’intérêts : une multitude de points de vue, la présence de certaines créatures que l’on voit rarement (et que je vous laisse découvrir…), la diversité des paysages et cultures de ce continent laissent présager de belles choses quant aux actions à venir; et c’est un des problèmes : ce roman de 113 pages constituent une grande introduction. Peut-être était-ce une contrainte de l’éditeur, mais plusieurs « épisodes » auraient pu être rassemblés en un roman plus conséquent (surtout que les romans imposants ne sont pas rares en fantasy !). Les lecteurs de fantasy ne seront pas ici en terrain inconnu : certains noms de lieu ou d’ordre rappellent de grands classiques ; le scénario lui-même n’est pas d’une grandiose originalité (du moins dans ce premier tome). Peut-être le déroulement de l’histoire est-il moins manichéen (comme certains éléments le laissent entendre ?)…la suite le révèlera ! Les rôlistes retrouveront certains personnages et certaines situations classiques…(un peu trop sans doute). Pour les lecteurs qui ne lisent pas de fantasy, cette histoire peut constituer une approche sympathique du genre. Dernier conseil, ne lisez pas la 4ème de couverture entièrement : elle révèle un évènement qui se produit dans les toutes dernières pages…dommage ! Merci à l’auteur de m’avoir permis de découvrir son univers ! Orianor – site officiel Quelques autres critiques : Chez Iluze Perdre une plume Lorhkan […]