A la poursuite des Slans, de Alfred E. Van Vogt
Je continue ma plongée dans ce monde immense qui m’est encore pour ainsi dire quasi-inconnu : les grands classiques de la science-fiction. Plongée dans les années 40, l’âge d’or de la science-fiction…
Quatrième de couverture :
Jommy Cross, neuf ans, est pourchassé. L’humanité a juré sa perte. Car Jommy est un Slan, un mutant télépathe doué de capacités surhumaines. Le dictateur président Kier Gray et son âme damnée, John Petty, le chef de la police secrète, le traquent sans merci.
Les Slans sont-ils vraiment des êtres cruels issus de l’imagination démente d’un savant irresponsable ?
Sont-ils les tortionnaires dont on raconte encore les exactions avec des frissons d’horreur ?
Jommy refuse de s’y résoudre. Il n’est pas un monstre et le prouvera, grâce à l’héritage fabuleux que lui a légué son père.
Mais il lui faut d’abord survivre et grandir en dépit de ceux qui lui veulent du mal…
C’est ça, l’âge d’or ?
Oui, je provoque, mais bon… Venons-en au fait : je me suis ennuyé, et j’ai lutté pour aller au bout de court roman. L’un de ses défauts vient d’ailleurs de son appellation roman, qu’à mon avis il ne mérite pas totalement. En effet, originellement, Alfred Van Vogt a fait paraître son histoire sous forme de nouvelles, avant de rééditer le tout sous la forme d’un seul et unique roman. Or, cette somme de nouvelles (un « fix-up ») se ressent trop comme tel, et le fil conducteur, bien que restant apparent, se retrouve dilué par des ellipses narratives absolument énormes (on passe allègrement de la Terre à Mars, dans un vaisseau spatial construit sans trop savoir comment avec des matériaux venus d’on ne sait où…), perdant le lecteur au passage, et l’histoire perdant aussi pas mal de crédibilité. Le tout semble un peu confus.
Le style est d’époque (comprenez qu’il paraît désuet maintenant), les décors nous semblent maintenant bien vieillots, j’ai également trouvé certaines coïncidences assez « heureuses » au sein du récit (je ne suis pas fan des deus ex machina…), ce qui ne permet pas de raccrocher le lecteur…
Pour être honnête, il y a aussi de bonnes choses dans ce livre, et heureusement. Le thème global sur lequel l’auteur par l’intermédiaire du héros, Jommy Cross, insiste beaucoup est en effet intéressant (la notion de tolérance, de différence), et touche certains éléments toujours d’actualité (l’eugénisme par exemple). La critique du pouvoir politique est assez acerbe également, et plutôt bien présentée au travers notamment de deux personnages très habiles dans leurs discours.
Bon, je ne vais pas m’étaler outre mesure, l’idée directrice du roman et les thèmes de réflexion sont intéressants, et sont toujours d’actualité, et encore aujourd’hui traités dans des bouquins récents de SF. Mais il accuse franchement son âge. Je ne doute pas une seule seconde qu’il ait pu être salué par la critique et le public à son époque, mais aujourd’hui la donne a changé, la SF s’est modernisée (notamment sur le plan du style), et inévitablement « A la poursuite des Slans » en fait les frais.
J’y réfléchirai sans doute à deux fois avant de retenter l’expérience de l’âge d’or de la science-fiction. Ou bien peut être Van Vogt n’est-il pas fait pour moi ? Allez savoir… En attendant j’ai tellement d’autres choses à lire !…
Chronique réalisée dans le cadre du challenge « Summer Star Wars Episode V » de Lhisbei, et du challenge « Les chefs d’œuvre de la SFFF » de Snow.
Je crois aussi que Van Vogt a souvent été critiqué pour son style qui n’est pas des meilleurs. Cependant, il se peut également que les traductions n’ont pas été revues depuis l’origine? En tout cas, le peu que j’ai essayé du bonhomme ne m’a pas convaincu jusque là. Merci pour ton retour!
Effectivement, d’après le site Noosfere, la traduction semble être inchangée depuis 1954 (première édition française du roman). Le français vieillit peut être moins bien que l’anglais d’ailleurs, l’aspect désuet est peut être moins marqué en VO…
Pour le reste, je ne prétends pas détenir la vérité absolue, mais je crois que pour Van Vogt, je ne suis pas pressé de lire la suite…
On me l’a fait lire à l’école, j’avais 13 ans. Je n’avais pas du tout aimé, j’avais trouvé ça chiant. Avec le recul je me demande si ce n’était pas une tentative éhontée de dégouter les gamins de la SF.
Je le relirais bien tout de même, c’est un classique et puis j’espère un peu que je n’avais pas l’âge requis pour le lire à l’époque.
J’ai en effet vu à plusieurs reprises que c’était un roman très bien adapté aux adolescents. Mouais… J’ai mieux personnellement…
bah pareil j’ai pas aimé, la qualité n’est pas au rendez vous, mais à la limite pour un jeune ado pourquoi pas. Y’a mieux c’est sûr.
J’espère que cela ne t’as pas dégouté de l’âge d’or parce qu’il y a pas mal de bons là dedans, et certains textes ont très bien vieillit. De grands auteurs comme Asimov ou Heinlein valent le détour (même s’ils m’ont moins emballés que d’autres auteurs, un certain Damasio par exemple XD).
Pas dégoûté de l’âge d’or, non. Un peu de Van Vogt, peut être… 😉
J’ai du Asimov (le cycle de Fondation notamment, lu en partie il y a bien longtemps) et du Heinlein à lire d’ailleurs, mais c’est pas pour tout de suite…
Van Vogt j’ai du mal à le cerner : sa nouvelle « buccolique » avait été un coup de coeur, et ensuite je n’ai pas aimé A la poursuite des Slans ni Createur d’univers.
Mais il me reste son fameux monde de non-A dans la PAL, faut que j’arrive à me motiver.
Une nouvelle bucolique ? C’est laquelle ?
De mon côté il me reste « Pour une autre Terre », qui m’intéresse pas mal notamment pour voir le parallèle avec « Destination Ténèbres » de Frank M. Robinson…
« bucolique » c’est le nom de la nouvelle ^^ cela raconte l’arrivée d’un vaisseau du point de vue d’un arbre XD
Original ! Je vais me renseigner, tiens ! 😉
tu la trouveras par exemple dans « l’histoire de la SF » volume 2, de jacque Sadoul, c’est un petit livre (à dix francs avant) qui est un recueil de nouvelles de l’âge d’or. (la collection retrace toute l’histoire de la sf, mais pour l’instant c’est ce tome là que j’ai trouvé le plus intéressant).
Bien noté, merci ! 😉
J’ai beaucoup aimé Van Vogt quand j’étais ado, même si parfois les chutes des histoires me laissaient perplexe… Ca fait longtemps que je n’en ai pas lu, je pense que je m’en suis lassé. C’est vrai que les traductions m’ont souvent paru suspectes, même celle de Boris Vian dans le monde du Non-A… Il faudra que j’en lise un en VO un jour…
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