Des fleurs pour Algernon, de Daniel Keyes

Posted on 24 juin 2011

Voici ma (petite) critique d’un des grands classiques de la science-fiction, lu il y a peu car oui, je suis très en retard sur les classiques (aussi bien SF que fantasy d’ailleurs). Il faudra que je vous dise pourquoi un de ces jours…

Avertissement : ce livre est un « one-shot », c’est à dire qu’il n’est pas issu d’un cycle. On pourrait donc penser que lire la quatrième de couverture ne pose pas de problème : pas de risque de spoil d’un tome précédent, etc… Et pourtant, si vous n’avez jamais lu ce livre, et/ou ne connaissez pas son histoire, ne la lisez pas (ou bien lisez tout sauf la dernière phrase, mise ici en italique), c’est bien mieux ainsi, croyez-moi. Elle en dit en effet beaucoup trop…

 

Quatrième de couverture :

Algernon est une souris de laboratoire dont le traitement du Pr Nemur et du Dr Strauss vient de décupler l’intelligence. Enhardis par cette réussite, les deux savants tentent alors, avec l’assistance de la psychologue Alice Kinnian, d’appliquer leur découverte à Charlie Gordon, un simple d’esprit employé dans une boulangerie.

C’est bientôt l’extraordinaire éveil de l’intelligence pour le jeune homme. Il découvre un monde dont il avait toujours été exclu, et l’amour qui naît entre Alice et lui achève de le métamorphoser.

Mais un jours les facultés supérieures d’Algernon déclinent. Commence alors pour Charlie le drame atroce d’un homme qui, en pleine conscience, se sent retourner â l’état de bête…

 

Bouleversant

A partir d’un pitch science-fictionesque (mais pour combien de temps encore ?), Daniel Keyes nous livre un roman psychologique bouleversant.

Basé sur des compte-rendus écrits par le personnage principal, un attardé mental sur qui des scientifiques retentent l’expérience d’augmentation intellectuelle réussie sur une souris nommée Algernon, on suit son évolution intellectuelle et psychologique avec toutes les problématiques liées à une évolution très (trop ?) rapide, notamment concernant le manque de maturité.
Il grandit intellectuellement (et les compte-rendus le montrent bien : d’une écriture hésitante, sans ponctuation et bourrée de fautes d’orthographe, on passe progressivement à un style beaucoup plus soutenu), mais la psychologie a parfois du mal à suivre. Remontées de vieux souvenirs éclairant sous un jour nouveau certains évènements du passé, relations conflictuelles, le cheminement est long et compliqué. Jusqu’à un final déchirant.

Parfois drôle, souvent touchant voire poignant, ce livre coup de poing est un chef d’œuvre. Loin de sombrer dans le pathos, l’auteur a su rester dans la sobriété, grâce à la grande dignité de son héros Charlie Gordon. Difficile malgré tout de retenir ses larmes, mais c’est si bon de lâcher prise parfois…

  
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