Des fleurs pour Algernon, de Daniel Keyes
Voici ma (petite) critique d’un des grands classiques de la science-fiction, lu il y a peu car oui, je suis très en retard sur les classiques (aussi bien SF que fantasy d’ailleurs). Il faudra que je vous dise pourquoi un de ces jours…
Avertissement : ce livre est un « one-shot », c’est à dire qu’il n’est pas issu d’un cycle. On pourrait donc penser que lire la quatrième de couverture ne pose pas de problème : pas de risque de spoil d’un tome précédent, etc… Et pourtant, si vous n’avez jamais lu ce livre, et/ou ne connaissez pas son histoire, ne la lisez pas (ou bien lisez tout sauf la dernière phrase, mise ici en italique), c’est bien mieux ainsi, croyez-moi. Elle en dit en effet beaucoup trop…
Algernon est une souris de laboratoire dont le traitement du Pr Nemur et du Dr Strauss vient de décupler l’intelligence. Enhardis par cette réussite, les deux savants tentent alors, avec l’assistance de la psychologue Alice Kinnian, d’appliquer leur découverte à Charlie Gordon, un simple d’esprit employé dans une boulangerie.
C’est bientôt l’extraordinaire éveil de l’intelligence pour le jeune homme. Il découvre un monde dont il avait toujours été exclu, et l’amour qui naît entre Alice et lui achève de le métamorphoser.
Mais un jours les facultés supérieures d’Algernon déclinent. Commence alors pour Charlie le drame atroce d’un homme qui, en pleine conscience, se sent retourner â l’état de bête…
Bouleversant
A partir d’un pitch science-fictionesque (mais pour combien de temps encore ?), Daniel Keyes nous livre un roman psychologique bouleversant.
Basé sur des compte-rendus écrits par le personnage principal, un attardé mental sur qui des scientifiques retentent l’expérience d’augmentation intellectuelle réussie sur une souris nommée Algernon, on suit son évolution intellectuelle et psychologique avec toutes les problématiques liées à une évolution très (trop ?) rapide, notamment concernant le manque de maturité.
Il grandit intellectuellement (et les compte-rendus le montrent bien : d’une écriture hésitante, sans ponctuation et bourrée de fautes d’orthographe, on passe progressivement à un style beaucoup plus soutenu), mais la psychologie a parfois du mal à suivre. Remontées de vieux souvenirs éclairant sous un jour nouveau certains évènements du passé, relations conflictuelles, le cheminement est long et compliqué. Jusqu’à un final déchirant.
Parfois drôle, souvent touchant voire poignant, ce livre coup de poing est un chef d’œuvre. Loin de sombrer dans le pathos, l’auteur a su rester dans la sobriété, grâce à la grande dignité de son héros Charlie Gordon. Difficile malgré tout de retenir ses larmes, mais c’est si bon de lâcher prise parfois…
Un livre vraiment hors du commun, que j’ai découvert il y a plus de 20 ans et que j’ai relu régulièrement. L’évolution du personnage, via ses écrits, est captivante et c’est difficile de sortir de ce livre une fois qu’on l’a ouvert…
C’est un de mes livres préférés, un chef d’œuvre !
Je ne peux que vous rejoindre, c’est un livre très marquant. C’est vraiment la SF que j’affectionne : l’aspect scientifique (d’ailleurs très en retrait ici) est un prétexte pour parler de l’être humain.
Je n’ai rien contre les lectures un peu plus « faciles d’accès » comme les prochaines critiques le montreront (SF et fantasy), mais la SF humaniste comme ici, c’est vraiment le pied ! D’ailleurs si vous avez des conseils de lecture dans le même genre, je suis tout ouïe… 😉
Une de mes (ma?) plus grosses claques littéraires, et une histoire qui continue encore à me hanter encore plusieurs années après la première lecture. En « SF humaniste » mais moins terre à terre je te conseille les recueils de nouvelles Chroniques martiennes de Bradbury et Demain les chiens de Simak (également deux grands classiques de SF).
Demain les chiens est tout en haut de ma liste (en dehors des lectures communes). Il passera donc à la moulinette bientôt ! 😉
Tiens curieusement, moi je n’ai pas accroché plus que ça. C’est pas mal hein, mais pas le chef d’oeuvre annoncé. J’ai trouvé tout cela un peu convenu et plein de sentiments faciles…. Pas taper siouplait.
[…] avis : Livrement – MarieJuliet – Lorhkan – La Lectrice Hérétique – […]