Véridienne, de Chloé Chevalier
Quatrième de couverture :
Au bord de l’implosion, le royaume du Demi-Loup oscille dangereusement entre l’épidémie foudroyante qui le ravage, la Preste Mort, les prémisses d’une guerre civile, et l’apparente indifférence de son roi.
Les princesses Malvane et Calvina, insouciantes des menaces qui pèsent sur le monde qui les entoure, grandissent dans la plus complète indolence auprès de leurs Suivantes. Nées un jour plus tard que les futures souveraines auxquelles une règle stricte les attache pour leur existence entière, les Suivantes auraient dû être deux. Elles sont trois. Et que songer de la réapparition inopinée du prince héritier, Aldemor, qu’une guerre lointaine avait emporté bien des années auparavant ? Avec lui, une effroyable réalité rattrape le château de Véridienne, et le temps arrive, pour les Suivantes et leurs princesses, d’apprendre quels devoirs sont les leurs.
L’insouciance de la jeunesse princière
Comme l’indique la quatrième de couverture ci-dessus, « Véridienne » s’intéresse au destin de cinq jeunes filles, deux Princesses (Malvane et Calvina) et leur trois Suivantes (Lufthilde, Nersès et Cathelle, considérées presque comme des soeurs à part entière des Princesses et de ce fait faisant véritablement de la famille royale, et nées le jour suivant la naissance des dauphines sauf pour l’une d’entre elles, ce qui va à l’encontre de la tradition). Le roman n’est que le premier tome d’une saga censée s’étaler sur cinq tomes, on a donc là la jeunesse des jeunes filles, leurs relations parfois complexes, entre insouciance, rires, jeux mais aussi conflits et caprices. Héritières du trône des deux grandes régions qui forment le royaume du Demi-Loup, les Princesses, choyées et tenues éloignées (sans doute un peu trop) des problèmes inhérents à la gouvernance d’un royaume, ne sont pourtant pas au coeur de la narration. Ou plutôt indirectement puisque Chloé Chevalier a choisi d’écrire ce roman choral (écrit à la première personne) en laissant la parole aux trois Suivantes, de manière plus ou moins épistolaire avec journaux intimes, missives diverses, etc…
Une narration intéressante et bien menée, mais il est tout de même dommage de constater que les jeunes filles, malgré pour certaines un caractère bien trempé, ne se différencient guère à travers le texte, pas assez différencié. Il faut ainsi souvent quelques lignes pour comprendre qui est la narratrice. Ce n’est pas très gênant lorsqu’un chapitre est consacré en intégralité à un personnage, ça l’est un peu plus lorsque le point de vue change (parfois plusieurs fois) au cours d’un même chapitre (mais j’ai ouï dire, sans l’avoir vérifié par moi-même, que dans le livre papier il y a de petites illustrations spécifiques à chaque narratrice introduisant chacune de leur partie. Malheureusement ces illustrations semblent avoir disparu de la version numérique…). Mais l’intérêt d’une telle narration reste évident : varier les points de vue sur l’action, tout en apportant une vision subjective et donc « floutant » quelque peu les événements (entre non-dits et perception faussée ou déformée). De plus, Chloé Chevalier apporte un peu de variété bienvenue en cassant la narration des jeunes filles par l’apport du Prince Aldemor, lui aussi narrateur régulier et mystérieux puisqu’il a certainement encore beaucoup à nous dévoiler (son passé, esquissé petit à petit recèle encore de nombreuses zones d’ombre).
Cette technique fonctionne donc bien, donnant du rythme à l’intrigue qui se dévoile petit à petit. Plutôt qu’une intrigue clairement formée et centrée sur les personnages (les jeunes filles et leur jeunesse), c’est d’ailleurs le destin d’un royaume tout entier qui se joue dans les murs du château de Véridienne (lieu que nous ne quittons que rarement, mais les choses vont changer dans les tomes suivants), avec un apprentissage parfois à la dure des impératifs de la tenue d’un royaume pour les héroïnes et le Prince Aldemor.
Clairement un roman d’introduction (ce qui dans ce cas précis n’a rien d’un reproche), « Véridienne » est une bonne surprise et je suis curieux de voir ce que peuvent donner les romans suivants, en espérant que l’auteure arrivera à maintenir le cap mais au vu du travail qu’elle a accompli ici, je suis plutôt confiant. A suivre de près donc.
Lire aussi l’avis de Acr0, Supy, Cédric, Boudicca, Ptitelfe, Chani, Julien, Xapur, Baroona.
Chronique écrite dans le cadre du challenge « Francofou 3 » de Doris.
Si j’ai bien compris, les Suivantes sont mêmes considérées comme plus « intimes » que des sœurs. Pour la narration, c’est assez houleux par la version numérique mais effectivement, j’ai appris l’existence des écussons sur le livre papier par la blogueuse Mandy (qui l’a lu et chroniqué). Très bonne pioche avec ce livre… vivement la suite !
Oui, tu avais raison c’est un très bon bouquin. J’attends aussi la suite, en espérant qu’elle soit aussi réussie.
Pour les écussons des narratrices, c’est un détail qui a son importance, je ne comprends pas pourquoi ils ont disparu de la version numérique…
Encore un complot ! Il est plus facile de résister à celui-ci qu’Aux nefs de Pangée vu que c’est le premier tome d’une trilogie et que j’essaie de limiter les suites.
Ah oui, là tu t’engages sur cinq tomes, je comprends ta réticence.
Mais s’ils sont tous aussi sympas que celui-là, je signe tout de suite ! 🙂
Effectivement, la version papier comporte des blasons à l’entame de chaque changement de point de vue.
Ce qui n’empêche pas que les narratrices sont en effet tout à fait semblables dans leur manière de parler et qu’elles ne se différencient et évoluent que par le regard porté sur elles par les autres narratrices. Mais elles évoluent, c’est l’essentiel.
Les blasons sont un petit détail mais que j’aurais aimé retrouver sur la version numérique. Ça aurait facilité certaines choses…
Maintenant ça ne change rien en effet au fait que la narration de chaque jeune fille est assez identique. Mais ce sont avant tous leurs actes et leur personnalité qui les différencie, pas forcément leur façon de s’exprimer. Oui, elles évoluent, et elles vont devoir continuer dans les tomes suivants, en vitesse accélérée je pense.
J’en entends que du bien, effectivement ça donne envie de garder son nom en tête (je verrais vos avis sur la suite avant, ça me laisse le temps de vider ma PàL ^^)
J’espère vraiment que la suite sera du même tonneau, sinon la déception sera à la hauteur de l’attente suscitée !
On verra ça en temps et en heures. 😉
Pas mieux que Vert, je garde sous le coude cette jolie référence et je verrais par la suite comment ça évolue… ^^ Dans tous les cas, j’ai tellement à rattraper (même et surtout avec des vieilleries) que j’ai le temps de patienter ! 😀
Même réponse qu’à vert alors ! 😛
Et on a tous les même problèmes : so many books, so little time… 😉 Les vieilleries c’est très bien aussi, je milite pour elles ! 😛
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